Avec Rouler en août, Bobby Bazini livre une balade suspendue, une échappée douce-amère qui annonce la sortie de son nouvel album Seul au cinéma, prévu pour le 19 septembre. Produit par Connor Seidel (Charlotte Cardin), ce titre capte cette lumière particulière des fins d’été, quand tout vacille sans bruit. On y sent poindre l’envie de fuir, de reprendre la route pour mieux se retrouver, avec cette élégance discrète propre à Bazini. Né à Mont-Laurier, bercé par la folk, la soul et les vinyles de sa grand-mère, il construit depuis plus d’une décennie une œuvre sincère, entre profondeur et clarté. De Better in Time à Pearl, il trace un sillon singulier, entre ballade introspective et souffle universel.
Une échappée nocturne pour dire l’essentiel sans le nommer
Bobby Bazini livre avec Rouler en août une ballade douce-amère, où chaque mot s’ancre dans l’intime. Il y déploie une manière très personnelle d’évoquer les sentiments, à la fois pudique et frontale, où l’émotion se tisse dans les creux, dans les silences, dans les routes qui défilent. Ici, rouler devient une échappée autant physique que mentale, une tentative de désamorcer les pensées trop pleines, de poser du mouvement là où l’hiver intérieur s’accroche. Le sentiment n’est pas clamé, il est vécu, traversé, presque contenu, comme si les mots craignaient d’en dire trop.
La nuit, dans cette chanson, devient un écran complice. Elle n’est pas synonyme d’angoisse, mais de répit. Une nuit où l’on fuit, certes, mais sans panique — avec une forme de lucidité. C’est dans l’obscurité que les contours se floutent, que le corps se relâche, que l’espoir, discret, refait surface. Ce n’est pas une chanson qui pleure ou qui crie. C’est une chanson qui sait. Qui ressent, qui regarde en face ce qu’il reste à faire, sans le dramatiser. Une chanson qui trouve une force étrange dans l’errance, un sens au milieu du flou. Rouler en août, c’est un acte de foi discret. Une manière de dire : je suis là, même cabossé, et j’avance.
Notre avis sur cette chanson est qu’on a quelque chose de beau, d’aérien et une proposition forte où le style nord américain se nourrit de la poésie de la langue de Molière. C’est rare et bien fait, on a une belle proposition qui n’est pas commune en Hexagone et pourtant du côté de nos frères du Canada est plus courant qu’on ne peut le croire !
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