Avec Still Love You, le duo norvégien Ghost of a Soulman signe une ode poignante à ces amours qui refusent de mourir, même noyés dans le silence et les regrets. Loin des ballades sentimentales trop lisses, cette chanson s’inscrit dans une tradition plus brute et authentique du folk et du country, où chaque note semble trempée dans le vécu. Ici, la nostalgie ne s’habille pas de grandes envolées lyriques : elle chuchote, elle s’immisce dans les creux du cœur et laisse une trace indélébile. Le groupe offre ainsi un morceau d’une élégance rare, où la douceur de la mélodie contraste avec la rudesse des émotions, rappelant à chacun que certaines histoires ne se ferment jamais vraiment.

Une ballade norvégienne qui fait vibrer l’âme et les souvenirs

Dans « Still Love You » de Ghost of a Soulman, l’émotion ne se contente pas d’être racontée, elle est habitée. La chanson épouse la forme d’une confession à ciel ouvert, celle d’un homme écorché qui ne cache rien de ses failles. Ici, l’amour n’est pas idéalisé ni sauvé par de grandes déclarations : il survit dans la douleur, dans l’absence et cette terrible lucidité d’aimer encore quand tout devrait pourtant s’éteindre. L’artiste donne une chair à la nostalgie, une consistance presque physique à ce manque. L’émotion devient un lieu, un espace où l’on erre sans fin, comme un vieux salon déserté par l’être aimé, mais dont chaque objet rappelle sa présence.

Ce qui distingue cette chanson des ballades amoureuses traditionnelles, c’est son refus du pathos facile. Elle ne cherche pas la rédemption ni le grand final heureux : elle s’installe dans l’entre-deux, ce moment suspendu où l’amour persiste malgré l’évidence de la rupture.

Le « je t’aime » ici est une cicatrice encore à vif, pas un serment. L’image de l’amour qui « tombe » de lui pour s’ancrer en l’autre est saisissante : l’amour n’est plus partagé, il est un exil intérieur. Et dans cette attente résignée — presque stoïque — l’artiste peint une vision d’un amour qui ne meurt jamais vraiment, mais qui hante, comme un vieux blues accroché à l’âme. Voilà une œuvre qui ne console pas, mais qui accompagne, et parfois, c’est tout ce qu’on demande à une chanson.