Les Indomptés est signé Daniel Minahan, artisan reconnu pour ses séries marquantes comme Game of Thrones et Halston. Il nous emmène cette fois dans l’Amérique des années 50, avec un drame romantique aux accents tendus. On y suit Muriel (Daisy Edgar-Jones) et son époux Lee (Will Poulter), dont la vie tranquille est vite chamboulée par l’arrivée de Julius (Jacob Elordi), le frère charismatique de Lee. Le triangle amoureux se tend encore, quand Julius tombe éperdument amoureux d’Henry (Diego Calva), forçant chacun à plonger dans les eaux troubles du désir, de l’indépendance et des choix de cœur.

Quand le rêve américain vacille, il ne reste que les battements du cœur pour éclairer la route. Les Indomptés nous invite à suivre ces âmes perdues.

Du roman à l’image filmique

À l’origine de ce projet ambitieux, le roman Et nous nous enfuirons sur des chevaux ardents de Shannon Pufahl, une fresque vibrante de l’Amérique marginale. Séduit par la force émotionnelle du livre, Daniel Minahan voulait porter à l’écran une histoire d’amour différente, intime, et pourtant profondément universelle, entre rêve américain et quête de soi. Pour donner chair à ces personnages à vif, il a choisi Daisy Edgar-Jones, Jacob Elordi et Will Poulter : des acteurs capables d’habiter la moindre nuance, de faire éclore les non-dits avec une intensité rare, au cœur de ce récit sensoriel et poignant.

Le choix des interprètes

Choisir les visages d’un film n’a jamais été affaire de hasard. C’est un art subtil, où la vision du réalisateur s’impose avec exigence : trouver l’équilibre juste entre l’apparence, la sensibilité et cette mystérieuse capacité à traduire l’âme d’un personnage. Il ne s’agit pas seulement de ressembler, mais de porter en soi la complexité du rôle, d’épouser ses failles et ses élans. Parfois, une audition ou une simple rencontre bouleverse l’image que l’on avait d’un personnage sur le papier. C’est là que naît la magie : quand l’acteur et le rôle, ensemble, redessinent les contours de l’histoire. Le casting devient alors un dialogue vivant entre texte, mise en scène et humanité.

Notre avis sur le film

Le film nous a surpris par sa manière de nous plonger dans les rêves minimalistes et authentiques des personnages. Un triangle amoureux étrange où chacun projette des désirs, voulant simplement être heureux. Tout en étant piégé dans une forme d’attente de l’autre, et de respect pour une forme presque pure de l’amour, tout en détachant la sexualité de ce sentiment.

Le plus marquant dans ce drame est le côté essentialiste du rêve américain : on ne se focalise plus sur l’argent et la réussite, mais plutôt sur le désir de fonder un foyer, celui de trouver quelqu’un que l’on aime. Un retour à l’essentiel et aux choses simples de la vie. Nous sommes mieux à souffrir à deux si le rêve en vaut la chandelle, mais lorsque l’autre n’a plus la même vision, il faut envisager la rupture.

Un fond de misère sociale, et une Amérique où chacun veut croire dans des idées qui ne tiennent plus. Un triangle amoureux et des gens de passage, venant les pousser vers les retranchements de leurs convictions.

Avec Les Indomptés, Daniel Minahan fait tomber les masques, sans bruit, mais avec fracas. Ici, le rêve américain ne se compte plus en dollars, mais en battements de cœur. Chaque regard devient un territoire à conquérir, chaque silence, un adieu déguisé. Aimer, ce n’est pas posséder : c’est parfois savoir partir avant de trahir. Le film nous murmure que certains rêves ne sont beaux que dans leur fuite. Sous les cendres du rêve américain, il reste la quête pure : celle de l’amour, du foyer, du simple fait d’exister à deux. Le réalisateur capte une époque à la dérive, où la tendresse coûte plus cher que la réussite. Un drame incandescent, brut, qui préfère la vérité nue aux illusions dorées. Et si l’Amérique s’effondre, elle le fait les yeux ouverts, main sur le cœur.

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30 avril 2025 en salle | 1h 59min | Romance
De Daniel Minahan | 
Par Bryce Kass
Avec Daisy Edgar-Jones, Jacob Elordi, Will Poulter
Titre original On Swift Horses