Le protocole d’enterrement du pape est un rituel immuable, chargé d’histoire et de symboles, qui fascine croyants et observateurs du monde entier. Codifié par l’Église catholique à travers l’Ordo Exsequiarum Romani Pontificis, il régit chaque étape des funérailles papales : de l’annonce officielle du décès à la mise en terre du souverain pontife. Toutefois, le pape François, fidèle à son esprit de simplicité évangélique, a exprimé des volontés particulières qui modifient sensiblement ce cérémonial traditionnel. Découvrez dans cet article complet les spécificités du protocole funéraire du pape et les différences essentielles entre les termes funérailles et obsèques.
Un rituel séculaire codifié
La mort d’un pape déclenche un protocole funéraire d’une grande rigueur, codifié par la tradition séculaire de l’Église catholique. Ce rituel, appelé Ordo Exsequiarum Romani Pontificis, débute par la constatation officielle du décès par le cardinal camérier, suivie d’une période de sede vacante pendant laquelle le Siège apostolique demeure vacant. Le corps du pape est exposé dans la basilique Saint-Pierre pour l’hommage des fidèles, puis enterré selon un rite précis mêlant prière, solennité et symbolique de continuité apostolique.

Le déroulement traditionnel des funérailles
Traditionnellement, le pape est inhumé dans un triple cercueil (cyprès, plomb, chêne) symbolisant la pureté, la pérennité et la dignité. La cérémonie comprend neuf jours de deuil appelés novemdiales, ponctués de messes commémoratives. Depuis le pontificat de Jean-Paul II, retransmissions télévisées et présence massive de chefs d’État ont accentué la dimension planétaire de l’événement.
Les volontés spécifiques du pape François
Cependant, le pape François, fidèle à son style de simplicité évangélique, a souhaité infléchir certains aspects du protocole. Il a demandé que ses funérailles soient sobres, sans excès de pompe, et alignées autant que possible sur les rites ordinaires des fidèles. Il refuse le triple cercueil et privilégie un enterrement simple, de préférence sans canonisations précipitées ni processions grandioses. Il a aussi exprimé le désir d’être enterré au sol, dans la basilique Sainte-Marie-Majeure ou ailleurs, dans un geste d’humilité et de proximité avec le peuple chrétien, plutôt qu’au sein des cryptes pontificales traditionnelles.
Ce choix, en rupture douce avec la tradition, s’inscrit dans une logique de dépouillement cohérente avec l’ensemble de son pontificat. Il traduit une volonté d’humaniser la figure papale, de rappeler que l’évêque de Rome, avant d’être chef d’État, demeure un simple serviteur de Dieu.
La différence entre funérailles et obsèques
Deux mots, deux nuances culturelles
Funérailles et obsèques désignent toutes deux les cérémonies entourant la mort d’une personne, mais leur emploi diffère sensiblement selon la portée de l’événement. Le terme obsèques, issu du latin exsequiæ (« accompagnement »), souligne le geste intime et solennel d’accompagner le défunt vers sa dernière demeure. Il s’emploie volontiers pour des cérémonies privées, marquées par la discrétion et le recueillement.
À l’inverse, funérailles, dérivé du latin funus, évoque non seulement la cérémonie, mais aussi l’ampleur et la dimension publique de l’événement. On parle ainsi des funérailles d’un roi, d’un chef d’État, ou du pape, pour marquer le caractère officiel, majestueux et collectif de l’hommage. Dire « funérailles du Pape » souligne la solennité rituelle et l’importance universelle de l’événement, là où « obsèques » paraîtrait insuffisant, presque inapproprié par sa sobriété. Ce glissement sémantique reflète la hiérarchisation sociale et symbolique intrinsèque au vocabulaire du deuil.
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