Une chanson en opposition à notre couleur musicale, mais qui colle parfaitement à notre pensée actuelle, d’un monde qui ne ressemble plus trop à notre idéal inconscient et sublimé. MIRAÉ, un peu comme Sans détonation de Matt Matteo, provoque l’émerveillement désabusé, d’un cœur à la fois réaliste et tiraillé entre le conformisme dénaturant et l’envie de vivre pleinement.
Une chanson tristement vraie pour ne pas dire « Le cul entre deux chaises »
La chanson « Entre deux eaux » explore avec une délicatesse désarmante ce paradoxe intime d’un être en quête de soi, écartelé entre attentes contraires. L’émotion y est brute, sans fard, comme un cri muet logé entre les silences d’un conflit intérieur.
MIRAÉ y cisèle l’errance identitaire d’une héroïne ballotée entre des pôles familiaux antagonistes, où le besoin de reconnaissance se heurte à une impossibilité de correspondre. L’émotion se niche dans l’impuissance, dans cette lassitude de ne jamais « être assez », dans ce vertige d’une existence où choisir semble trahir. Il y a là une forme de réalisme psychologique, presque clinique, sur le mal que l’on se fait à force de vouloir plaire sans se perdre.
Là où le texte devient d’une finesse troublante, c’est dans sa manière de traduire la binarité des désirs – envie d’être à soi, besoin d’être à l’autre – sans jamais la caricaturer. L’héroïne ne sait pas où elle va, mais elle porte les stigmates de là d’où elle vient. Elle tente, maladroitement, de construire un reflet propre, sans pour autant renier ceux qui l’ont façonnée, dans un monde qui ne lui propose aucun ancrage stable. L’émotion naît dans les non-dits, dans ces tiraillements jamais résolus, dans cette gravité intérieure qui détourne de la vérité. En n’offrant pas de solution, la chanson choisit l’honnêteté : elle montre une humanité fragile, mouvante, qui lutte pour exister entre les lignes, entre deux eaux.
Et c’est là, dans ce flottement permanent, que se loge la tension la plus sourde : celle de se savoir en train de couler à force de ne pas savoir quoi faire. L’inaction, loin d’être un refuge, devient un gouffre où se mêlent culpabilité et désespoir. La peur de décevoir par le mouvement se double de la honte de stagner. Se noyer ici, ce n’est pas cesser de respirer, c’est ne plus être capable de choisir sans perdre. Cette noyade symbolique révèle un point de bascule : l’impossibilité d’être à la hauteur d’un modèle qu’on n’a jamais choisi. Et pourtant, l’héroïne reste là, digne dans sa dérive, portée par une lucidité qui, elle, ne vacille pas.
Envie de découvrir une autre chanson de l’artiste, MIRAÉ a sorti plusieurs singles dont Si seulement dans un style un peu plus electro pop. Une chanson sur la libération de soi et la prise de conscience que l’autre nous avait peu à peu détruit. La chanson invite à ne plus rester muet et se libérer de la prise d’otage d’une relation annihilante.
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