Yassa Blaster avec Connexion parle de notre dépendance à la selfie et les réseaux sociaux


Avec Connexion, Yassa Blaster impose une identité musicale hybride, naviguant avec aisance entre indie pop, dub et sonorités africaines. Porté par le wolof, qui insuffle un groove singulier à la composition, le morceau s’inscrit dans une veine résolument contemporaine. Derrière cette fusion, on retrouve Ky Phung Nguyen et Alex Viudes, figures de la scène indie parisienne, ainsi que Moussa-Abou-G, chanteur et parolier dakarois, dont l’apport linguistique et culturel enrichit la texture sonore du groupe.

Connexion, dernier extrait de l’EP Olympic Dub, interroge avec justesse notre rapport au numérique. Entre français et wolof, Moussa-Abou-G dresse un constat ironique sur l’ère des réseaux sociaux, où la validation virtuelle semble surpasser les interactions humaines authentiques. Son refrain entêtant – « Selfie, selfie, selfie lagnouy dounndé » – résume à lui seul cette dépendance aux écrans, transformant une critique sociale en une mélodie obsédante qui marque les esprits.

Avec ce titre, l’artiste ne se contente pas de proposer une production soignée : il signe un morceau engagé, ancré dans son époque. L’instrumentation organique, entre nappes atmosphériques et rythmiques hypnotiques, épouse parfaitement la voix habitée de Moussa-Abou-G. Une preuve supplémentaire que la pop peut être un formidable vecteur de réflexion, sans jamais sacrifier son efficacité mélodique.

Un regard lucide sur les réseaux sociaux qui dominent notre ère

Dans Connexion, Yassa dresse un portrait lucide et sans concession de notre dépendance aux réseaux sociaux. L’artiste observe un monde où l’hyperconnexion a transformé nos interactions : le téléphone devient un compagnon incontournable (« Téléphone moy sa andaando »), tandis que les relations humaines s’effacent derrière des écrans. La critique repose sur une réalité palpable : sans connexion, on est comme exclu de la société (« Kou si amoul connexion, nékoulo tji diamano »), soulignant une dépendance presque vitale à l’ère du numérique. L’ironie transparaît dans le refrain entêtant (« Selfie, selfie, selfie lagnouy dounndé »), répétition quasi hypnotique qui illustre l’obsession pour l’image et la validation virtuelle.

Au-delà du constat, le texte exprime un scepticisme profond sur l’évolution de la société. L’artiste souligne une déshumanisation progressive, où les écrans dictent nos interactions (« Réseaux sociaux mognou djiteul, ba guisseutougnou kougnou andal »), et où l’isolement guette ceux qui ne suivent pas cette tendance. Il questionne la superficialité des liens modernes, réduits à des notifications et des appels manqués (« Nouyo taloulo lamisso, sa call bi mom ga leukeulo’l »). Le refrain, scandé comme une litanie, accentue cette sensation de cercle vicieux où l’on vit par procuration à travers un écran. En mettant en lumière cette aliénation, Yassa Blaster ne condamne pas seulement une évolution technologique, il alerte sur un basculement sociétal, où l’humain semble de plus en plus relégué au second plan.

Un artiste à suivre sur instragram

La dysmorphie snapchat

Ce chanson est importante car elle rappelle combien nous vivons dépendant et conditionné de ce monde virtuel. Comme le montrent de nombreux articles comme celui de la Dépêche, qui dévoilent les conséquences psycho-affectives comme la « dysmorphie Snapchat », l’influence des retouches sur l’estime de soi et il alerte sur leurs effets chez les jeunes.

Les paroles et leurs traductions

Adouna bi yeup accro
Tout le monde est accro
Botji nékoul yaw bokoulo
Si tu n’es pas là, on ne te voit pas
Boko amoul yaw doundoulo
Si tu n’existes pas, tu ne vis pas
Réseaux sociaux moy sa kharito
Les réseaux sociaux sont ton ami

Dégueto yaw guisseuto
Tu n’entends rien, tu ne vois rien
Nouyo taloulo lamisso
Les salutations sont devenues rares
Sa call bi mom ga leukeulo’l
Ton appel, c’est lui qui le contrôle

Téléphone moy sa andaando
Ton téléphone est ton compagnon
Kou tji amoul connexion
Si tu n’as pas de connexion
Nékoulo tji diamano way yaw
Tu n’existes pas dans ce monde

Chorus:
Selfie, selfie, selfie lagnouy doundé
Ils vivent de selfies
Connexion
Connexion
Selfie, selfie, selfie lagnouy doundé
Ils vivent de selfies
Connexion
Connexion

Verse 2:
Réseaux sociaux mognou djiteul
Les réseaux sociaux nous dirigent
Ba guisseutougnou kougnou andal
Jusqu’à ce qu’on ne voie plus ceux qui nous entourent
Réseaux sociaux mognou gueuleumeul
Les réseaux sociaux nous enferment
Téléphone moy sa kharito
Ton téléphone est ton ami

Dégueuto té guisseuto
Tu n’entends rien, tu ne vois rien
Nouyo taloulo lamisso
Les salutations sont devenues rares
Sa call bi mom ga leukeulo’l
Ton appel, c’est lui qui le contrôle
Réseaux sociaux moy sa andaando
Les réseaux sociaux sont ton compagnon

Pre-chorus X2:

Kou si amoul connexion
Si tu n’as pas de connexion
Nékoulo tji diamano
Tu n’existes pas dans ce monde

Final chorus:

Selfie, selfie, selfie lagnouy doundé
Ils vivent de selfies
Connexion
Connexion
Selfie, selfie, selfie lagnouy doundé
Ils vivent de selfies

Connexion
Connexion
Réseaux sociaux mognou djiteul
Les réseaux sociaux nous dirigent
Ba guisseutougnou kougnou andal
Jusqu’à ce qu’on ne voie plus ceux qui nous entourent
Réseaux sociaux mognou khaptal
Les réseaux sociaux nous piègent
Sa bop la sokhal, sa bop ga tal
Tu te mets en avant, tu brilles pour toi-même


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