QUEER – Que penser du film de Luca Guadagnino ?


Luca Guadagnino, avec son film Queer, propose un drame sombre qui se démarque par son audace et son caractère hors des sentiers battus. Cette adaptation du roman de William S. Burroughs plonge le spectateur dans le Mexico des années 50, un cadre exotique et vibrant qui sert de toile de fond à une histoire d’amour tourmentée.

Le réalisateur italien, connu pour ses récits subtils et sensuels, repousse ici les limites de son art en mélangeant les genres. Le film fusionne drame, comédie et éléments psychédéliques, créant une expérience cinématographique unique et déstabilisante. Cette approche audacieuse permet à Luca Guadagnino d’explorer des thèmes rarement abordés au cinéma, notamment la quête d’identité et l’expression des désirs dans une société répressive.

L’audace du film se manifeste également dans le choix de casting. Daniel Craig, célèbre pour son rôle de James Bond, est plongé dans un rôle à contre-emploi, brisant sa stature d’espion viril pour incarner Lee, un américain menant une vie désabusée. Cette décision audacieuse offre à l’acteur l’opportunité de livrer une performance nuancée et touchante, loin de ses personnages habituels.

Une esthétique explosive sauvant une structuration confuse

Le film se démarque par son esthétique léchée et sa capacité à capturer l’atmosphère enivrante et parfois cauchemardesque du Mexico des années 50. Le cinéaste déploie une palette de couleurs vibrantes qui contraste avec la tristesse profonde du personnage principal, créant une tension visuelle saisissante.

Cependant, l’audace de Luca Guadagnino ne se traduit pas toujours par une réussite totale. Le film, divisé en trois chapitres, perd en équilibre au fur et à mesure de son déroulement, passant d’une exploration urbaine captivante à une quête spirituelle en terre hostile qui peine à convaincre. Cette structure inégale reflète peut-être la nature chaotique et hallucinatoire du roman original, mais elle risque de dérouter certains spectateurs.

Malgré ses défauts, « Queer » reste une œuvre profondément personnelle et ambitieuse. Luca Guadagnino s’efforce de capturer la folie surréaliste du roman tout en explorant des thèmes universels tels que la solitude, l’amour et la rédemption. Le résultat est un film qui, bien qu’imparfait, ose sortir des sentiers battus et offre une expérience cinématographique singulière et déstabilisante. Le film est à partager avec des warnings pour le jeune public pour certaines scènes de sexes.

Si on devait ne garder qu’une chose :
Le film propose une photographie intéressante, un rythme particulier et des scènes rappelant le mouvement surréalistes voir dadaïsme lorsque les deux protagonistes sont sous l’effet de la plante tant convoitée.

La musique au cœur du film

Musicalement, le film est bon avec des références à Nirvana via COME AS YOU ARE ou encore la reprise par Sinead O’Connor du mythique All Apologies dans une version guitare voix.

Rappelant combien Kurt Cobain écrivait tant sur le mal-être, le spleen, l’addiction ou encore l’homosexualité de manière décomplexée à une époque où ces sujets étaient encore tabous.

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Note : 2.5 sur 5.

26 février 2025 en salle | 2h 16min | Comédie dramatique
De Luca Guadagnino | 
Par Justin Kuritzkes
Avec Daniel Craig, Drew Starkey, Jason Schwartzman


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