Le film Maman déchire d’Émilie Brisavoine explore les séquelles des relations dysfonctionnelles mère-enfant, ravivées par la maternité. À travers une approche intime et foisonnante, la réalisatrice interroge ses blessures d’enfance et la complexité du lien avec sa mère histrionique. Entre introspection et quête de réparation, le documentaire souligne l’irrésolution des traumatismes et l’acceptation du chaos intérieur.
Relation enfant-mère et les complications sur le long terme.
Le film explore les conséquences des relations dysfonctionnelles avec ses parents et leurs contrecoups au moment de la maternité d’une femme. Il illustre également comment devenir parent peut raviver ces blessures, incitant à une introspection plus profonde. L’utilisation de diverses techniques, y compris des pratiques de développement personnel, montre les efforts parfois vains pour guérir, soulignant la complexité de ce processus.
La mère de la protagoniste du film est montrée comme histrionique, cherchant à toujours attirer l’attention sur elle. Mais progressivement, on découvre la face cachée de cette mère qui trouble tant Émilie. Cette mère vit également dans un monde conflictuel en proie à ses propres démons.

En quoi le film « Maman déchire » permet d’ouvrir la réflexion sur nos propres failles nées durant l’enfance.
Émilie offre une réflexion profonde sur nos failles issues de l’enfance. Le film, à travers son approche « frontale, foisonnante et tremblante », explore les complexités des relations familiales et les traumatismes non résolus.
En plongeant dans son passé et celui de sa mère Meaud, elle nous montre comment nos blessures d’enfance peuvent persister à l’âge adulte. Le film ne propose pas de résolution facile, mais plutôt une « recherche agitée » qui ouvre continuellement des pistes. Cette approche reflète la nature souvent irrésolue de nos propres questionnements intérieurs.
On peut saluer le dispositif filmique : Archives et images d’aujourd’hui utilisant plusieurs plans dont des vidéos avec des filtres Snapchat permettant de transformer Émilie et son frère en enfant.
Deux enfants qui adultes cherchent à trouver des réponses à leur problème de stabilités émotionnelles. Questionner la vie et le sens de l’univers dans une approche d’explication de ses propres blessures
On ne peut pas être en paix avec quelque chose qu’on accepte pour accepter. On doit trouver la source pour comprendre le fondement de son mal-être. Et souvent, on se perd à trouver des réponses qui ne nous conviennent pas ou qu’on n’arrive pas à voir. Il faut savoir écouter les voix intérieures, ses émotions et comprendre ce qui nourrit sans cesse nos peurs.
Réparer son enfant intérieur ou chercher à le dominer ?
Le film va rapidement tourner autour de la recherche de réparation de cette blessure, ce qui a causé la naissance d’un enfant intérieur qui n’arrive pas à grandir, car il est coincé dans un état traumatique.
Il y a deux sons de cloches : l’un dit qu’on doit le soigner avec un travail sur nous-même et l’autre qui parle d’un terroriste qui vient nous attaquer par intermittence que l’on doit apprendre à maitriser. Quoi qu’il en soit, toutes méthodes ne donnent pas de certitudes complètes de guérison. Le temps, la compréhension de soi et des autres offrent une voie cathartique. Le film par cette recherche de réponses se perd également dans l’impossibilité de revenir dans le passé. Il faut apprendre à ne pas continuer à faire perdurer les traumatismes familiaux afin de libérer nos enfants du poids du passé.
Finalement, Maman déchire nous encourage à accepter l’irrésolu en nous-mêmes, ce « magma de peurs, de désillusions, de sentiments contradictoires emmêlés », comme une partie intégrante de notre quête intime.
___________
26 février 2025 en salle | 1h 20min | Documentaire
De Emilie Brisavoine |
Par Emilie Brisavoine
En savoir plus sur Direct-Actu.fr le blogzine de la culture pop et alternative
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.


Une réflexion sur “Maman déchire – comprendre le passé et ses blessures pour épargner nos enfants des traumatismes héréditaires”