Découvrez Rosetta West et leur album Night’s Cross


Rosetta West nous offre une belle surprise avec son album « Night’s Cross« , un mélange envoûtant de rock, blues et musique folk romani. Bien que la contemplation de la mort soit un thème récurrent, l’ambiance n’est ni morbide ni constamment sombre. L’origine des chansons pique notre curiosité, notamment celle de « Suzie ». Le groupe révèle que Suzie était une voisine de leur local de répétition dans les années 90, mais contrairement au personnage de la chanson, elle n’est pas décédée. Cette anecdote illustre comment Rosetta West s’inspire du réel pour créer des histoires captivantes, tissant habilement la fiction et la réalité dans leur musique évocatrice.

Un rock endiablé dans un album de 12 pépites

Rosetta West nous offre avec Night’s Cross un véritable festin sonore, un album roots d’une puissance mélodique saisissante. Les 12 titres qui composent cette œuvre sont autant de joyaux bruts, ciselés avec une précision d’orfèvre. Dès l’ouverture avec Save Me, on est happé par l’atmosphère envoûtante qui se dégage de l’album. « Suzie », mentionné en préambule, poursuit cette lancée, tandis que « Diana », quatrième piste, confirme la cohérence de l’ensemble, tout en y ajoutant une ambiance cinématographique.

Le jeu de guitare, assuré et maîtrisé, s’inscrit dans une production délibérément rétro qui évoque les sonorités de Chris Isaak ou encore celles du générique de True Blood. Cette approche vintage n’est pas sans rappeler l’esthétique bluesy et psychédélique qui a fait la renommée du groupe de l’Illinois.

L’alchimie musicale opérée par Joseph Demagore, Nathan Q. Scratch et Jason X est tout simplement fascinante. Leur capacité à fusionner rock, folk, country et americana crée un paysage sonore riche et varié, où chaque morceau est une exploration des frontières entre ces genres. Les guitares, tantôt bluegrass, tantôt plus rock, ajoutent une dimension supplémentaire à cette mosaïque musicale. « Night’s Cross » n’est pas qu’un simple album, c’est une odyssée émotionnelle qui nous plonge dans les profondeurs de l’âme humaine, abordant des thèmes comme la souffrance et la mort avec une sincérité désarmante. Rosetta West réussit le tour de force de créer un album à la fois introspectif et viscéralement énergique, confirmant ainsi leur statut d’artisans hors pair de la scène musicale indépendante.

Plus tard avec la chanson You’ll Be The Death Of Me, on a une sensation de Grunge avec des notes de Folk-Rock. Une meême émotion retrouvée dans Alligator Farm, mais on retrouve plus de légèreté avec Cold Winter Moon. La production nous a beaucoup fait penser à certaines chansons acoustiques du groupe Seether. On a vraiment une mélancolie palpable dans la voix, dans le texte.

Cold Winter Moon notre coup de coeur au-delà des autres

Cold Winter Moon est véritablement le chef-d’œuvre de Rosetta West. La chanson nous plonge dans une nuit hantée par la perte et la mélancolie. Les paroles répétitives et incantatoires, évoquent un chagrin profond, amplifié par des images sombres : le vent noir, la lune montante, un regard glacial. La figure de Mary incarne un amour évanoui, une présence fantomatique que le narrateur cherche désespérément. Entre regrets et errance, la chanson fait résonner un froid existentiel, où la nuit devient le théâtre d’une douleur inéluctable. Porté par une instrumentation envoûtante, ce morceau capture l’essence même de la solitude et du deuil.

La suite de l’album est encore un joli patchwork de sonorités

Le reste de l’album va vasiller dans plusieurs ambiances comme Desperation qui retrouve l’ambiance de Diana, une ambiance cinématographique, avec des éléments comme dans la BO de The Crow, du compositeur Graeme Revell. Oh Death va tendre vers la mélancolie brute, une titre guitare voix (du moins à la première écoute on pense que c’est ainsi, mais la production est plus complexe qu’un deux pistes.) L’album se termine sur Underground Again, avec un ADN similaire à l’ouverture faite avec SAVE ME. Un jeu de miroir intéressant, comme pour montrer que finalement rien ne change, on ne fait que des allés-retours entre l’espoir et la détresse.

Avec Night’s Cross, Rosetta West signe un album puissant, où le rock, le blues et le folk s’entrelacent pour façonner une œuvre à la fois brute et immersive. Chaque titre dévoile une facette du groupe, oscillant entre mélancolie et énergie viscérale. Porté par une production soignée et des compositions marquantes, cet album confirme le talent du trio et leur capacité à capturer l’essence des émotions humaines. Un voyage musical intense, à la croisée des ombres et de la lumière. Un bon de moment de musique comme on n’en fait que très rarement, des mélodies prenantes et une âme qui hante les refrains, les couplets et même le silence qui perdure après.

Disponible sur Spotify • Amazon music • Bandcamp

Oeuvres citées dans l’article

Chris Isaak – Baby Did A Bad Thing

Baby Did a Bad Bad Thing de Chris Isaak est un morceau intense mêlant rock sensuel et blues sombre. La vidéo, réalisée par Herb Ritts, met en scène Laetitia Casta dans une ambiance sensuelle et dramatique. Filmée dans un hotel, avec une vision à travers un écran, elle incarne la tentation et la douleur du désir, tandis qu’Isaak chante avec passion. L’esthétique glamour et cinématographique renforce la tension de la chanson.

Générique de True Blood

« Bad Things » de Jace Everett est un morceau au groove sombre et sensuel, mêlant rock, blues et country. Porté par une basse envoûtante et une voix rauque, il évoque la tentation, le désir et le danger. Popularisé par le générique de True Blood, il capture une atmosphère sulfureuse et mystérieuse, jouant sur l’ambiguïté entre passion et menace. Un titre hypnotique et chargé d’intensité.

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