Ce soir, TF1 nous offre une plongée nostalgique dans les années 90 avec la diffusion de Robin des Bois, prince des voleurs, le film épique de Kevin Reynolds mettant en vedette Kevin Costner. Revenons sur ce classique du cinéma d’aventure qui a marqué toute une génération.

Un succès retentissant

Robin des Bois, prince des voleurs a connu un triomphe lors de sa sortie en 1991. En France, le film a attiré près de 5 millions de spectateurs dans les salles obscures. À l’échelle mondiale, le succès fut encore plus impressionnant avec des recettes s’élevant à 390 millions de dollars pour un budget d’environ 50 millions. Ce carton planétaire s’est accompagné d’un succès musical avec le tube (Everything I Do) I Do It For You de Bryan Adams, devenu indissociable du film.

Des anecdotes savoureuses

Le casting du film a connu quelques rebondissements. Initialement, Mel Gibson était pressenti pour incarner Robin des Bois, mais il déclina l’offre, jugeant le scénario trop éloigné de la version avec Errol Flynn dont il était fan. Kevin Costner s’engagea finalement sur le projet seulement trois jours avant le début du tournage, sans même avoir lu le script.

Pour le rôle de Marianne, Robin Wright était le premier choix, mais sa grossesse l’empêcha de participer au film. C’est finalement Mary Elizabeth Mastrantonio qui fut choisie.

Alan Rickman, inoubliable dans le rôle du shérif de Nottingham, avait initialement refusé le rôle à deux reprises. Il accepta finalement à condition de pouvoir interpréter son personnage comme il l’entendait.

L’apparition surprise de Sean Connery à la fin du film, dans le rôle du roi Richard, est un clin d’œil au film La Rose et la Flèche de 1976, où l’acteur incarnait un Robin des Bois vieillissant. Connery toucha un cachet de 250 000 dollars pour cette brève apparition de deux minutes, qu’il reversa intégralement à des œuvres caritatives en Écosse.

Les éléments romancés ajoutés par Kevin Reynolds

Kevin Reynolds a pris certaines libertés avec la légende de Robin des Bois pour donner une dimension plus épique et contemporaine à son film. L’un des ajouts les plus notables est le personnage d’Azeem, interprété par Morgan Freeman. Ce personnage sarrasin, compagnon fidèle de Robin, apporte une touche de diversité et d’exotisme à l’histoire, tout en permettant d’aborder des thèmes comme la tolérance et l’amitié interculturelle.

Le réalisateur a également choisi de situer une partie de l’intrigue pendant les croisades, ce qui n’était pas présent dans les versions plus anciennes de la légende. Cette décision permet de donner une dimension plus internationale à l’histoire et d’explorer les conflits religieux de l’époque.

Reynolds a aussi accentué le côté rebelle et contestataire de Robin, en faisant de lui un opposant direct à la corruption des pouvoirs politiques et religieux. Cette interprétation s’inscrit dans une tendance plus large du cinéma des années 90, qui aimait mettre en scène des héros luttant contre le système.

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Robin des Bois a-t-il vraiment existé ?

La question de l’existence réelle de Robin des Bois a longtemps fasciné les historiens et continue de susciter des débats. Bien que de nombreux chercheurs s’accordent à dire que Robin des Bois, tel que nous le connaissons aujourd’hui, n’a probablement pas existé en tant que personne unique, il semblerait que la légende soit née de la fusion de plusieurs personnages historiques et de récits folkloriques. On a même eu le droit à une version de Dumas.

Le Robin des bois à travers la plume d’Alexandre Dumas

Alexandre Dumas a apporté une dimension romantique et héroïque à Robin des Bois. Dans sa version, Robin est présenté comme un aristocrate spolié, un justicier au grand cœur, luttant contre l’injustice du shérif Fitz-Alwine. Dumas enrichit également la légende avec des personnages loyaux comme Will l’Écarlate et Petit Jean, tout en accentuant les thèmes de l’amitié et de la bravoure. Cette dimension de Dumas a souvent été reprise dans les récits suivants.

Le côté romantique et spolié de Robin des Bois dans l’œuvre de Dumas résonne avec les thèmes présents dans Le Comte de Monte-Cristo : deux personnages incarnant des héros injustement traités, cherchant à restaurer leur honneur et à lutter contre l’injustice, tout en naviguant dans des intrigues complexes et des relations humaines profondes.

À l’origine du mythe

Les premières mentions de Robin des Bois remontent au 13e siècle, où son nom apparaît dans des ballades et des contes populaires. À cette époque, Robin des Bois (ou « Robin Hood » en anglais) était souvent utilisé comme pseudonyme par des hors-la-loi et des petits brigands. Il est intéressant de noter que le nom anglais « Robin Hood » signifie en réalité « Robin la Capuche » et non « Robin des Bois », la confusion venant probablement de la proximité phonétique entre « hood » (capuche) et « wood » (bois).

Au fil des siècles, la légende s’est enrichie et transformée. Au 15e siècle, Robin des Bois est dépeint comme un rebelle s’opposant à la corruption des puissants, un mythe particulièrement populaire dans le contexte troublé de l’époque (guerre civile anglaise, guerre de Cent Ans, peste noire). C’est à cette période que sont ajoutés des éléments emblématiques comme la forêt de Sherwood et le personnage de Petit Jean.

Plusieurs théories ont été avancées quant à l’identité possible du « vrai » Robin des Bois. L’historien Joseph Hunter a relevé la présence d’un certain Robyn Hode, valet de chambre du roi Edouard II, qui aurait quitté la cour en 1324 pour vivre en forêt. D’autres chercheurs, comme Graham Phillips et Martin Keatman, suggèrent que Robin des Bois serait un mélange de trois personnes : Robert Hood de Wakefield, Fulk FitzWarin (un opposant au roi Jean au début du 13e siècle), et un paysan proscrit de la forêt de Barnsdale.

En fin de compte, il semble que l’Angleterre médiévale n’ait pas connu un seul Robin des Bois, mais plusieurs. La légende telle que nous la connaissons aujourd’hui est le fruit d’une longue évolution, influencée par la littérature, le théâtre et plus récemment le cinéma. Chaque époque a façonné Robin des Bois selon ses propres valeurs et préoccupations, faisant de lui un héros intemporel et universel, symbole de justice sociale et de rébellion contre l’oppression.

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