The 456 est un chiffre symbolique et important pour le duo à l’origine de Ground. Malgré la distance de 456 miles, une collaboration inattendue entre une jeune auteure-compositrice-interprète de Hamilton, Ontario, et un vétéran ayant écrit pour Whitney Houston et Dolly Parton a vu le jour. Ils ont créé Simple Songs, une collection intime mêlant voix envoûtante et art du récit intemporel, dont ce single est issu.

La chanson Ground explore avec intensité la dualité entre amour et désillusion, symbolisée par des images puissantes comme « l’œil d’un ouragan ». Cette métaphore traduit une relation intense et instable, un moment de calme apparent dans un chaos émotionnel sous-jacent. Dans cet amour, on a l’impression de se perdre, la quête de l’amour en soi est quelque chose d’aliénant où l’on va s’effacer pour se fondre dans un nous et parfois disparaitre. Le refrain, « You can’t hold me down, cause I’m already on the ground », suggère une résilience paradoxale : bien que brisé, le narrateur refuse de s’effondrer davantage. La terre, ou ground, agit ici comme une ancre, incarnant la réalité crue d’un amour déséquilibré.

Sur le plan émotionnel, cette chanson est une confession poignante d’amour inachevé et de vulnérabilité. Les paroles oscillent entre tendresse et amertume, reflétant à la fois l’espoir d’une connexion et l’échec d’un équilibre mutuel. L’image de la respiration entravée symbolise un étouffement émotionnel, où l’amour devient une lutte pour survivre. Et c’est souvent dans cette situation que le bas blesse et que plus rien n’est possible. Enfin, le doute persistant dans « If I open this door » traduit la peur de revivre une douleur similaire, tout en laissant entrevoir une possibilité de réconciliation. La chanson encapsule le paradoxe universel d’un amour à la fois destructeur et irrépressiblement attirant. L’amour est une chose étrange, car on accepte de souffrir, de prendre le risque de se perdre, pour un espoir de bonheur souvent éphémère.