The Wall est un ensemble de question sur le sens de la vie comme la notion de frontière et l’art de toujours vouloir tout compartimenter.
L’héroïne est dans le contrôle absolu comme pour fuir ses propres problèmes, elle instaure une rigidité absolue dans tout ce qu’elle fait. Elle a une coiffure où rien ne dépasse, elle vit sans cesse dans une forme de pensée absolue que «les règles sont les règles ». Vivre sans cesse ainsi, c’est prendre le risque d’un jour perdre le contrôle, car nul ne peut être sans cesse sur le qui-vive.
Jessica est dans un monde d’Homme, une femme en terrain dominé par d’autre règle. C’est peut-être ce contexte permanent d’infériorité qui la pousse à se méfier de tout homme qu’elle rencontre.
Face à sa manière de compartimenter sa vie entre le travail et la famille, en adoptant un style totalement opposé à celui de son travail; il y a ces natifs amérindiens qui ne collent en rien avec les règles. Ces personnes vivent dans l’idée que les frontières sont des inventions des colonisateurs et vivent dans un contexte de tension et de contrôle permanent. Et eux voient les états-uniens faire la guerre aux migrants d’Amérique du Sud. Peut-on détourner les yeux quand on voit des migrants mourir ? Que penser des colons imposant leurs règles aux natifs du continent ?

The Wall de Philippe Van Leeuw est un long questionnement des frontières dans la psyché, les frontières dans les pays et celles qui créèrent l’injustice entre les hommes comme l’a décrit Rousseau.
Un film qui dit énormément de choses et qui perd un peu certains spectateurs dans cette course poursuite pour la vérité et la liberté. Le film ne répond jamais réellement aux questions qu’il jette dans l’esprit des spectateurs. Il les laisse face à des questions absurdes, qui révèlent à quel point notre monde est régi par beaucoup de lois dépendant plus de l’économie et de la politique que de la justice.
Globalement, on aime l’idée développée sur le personnage qui va se perdre dans son control freak. Le rapport avec les natifs est très intéressant, mais il est dommage que le réalisateur commence une piste sans aller jusqu’au bout. On se retrouve alors dans une incertitude de la suite… Mais c’est à l’image de ce film qui est un fragment de la vie de l’héroïne… On la rencontre de la même manière qu’on la quitte. Une femme dans une voiture qui roule et qui essaie de ranger ses idées.
Le film illustre la théorie de Rousseau sur les frontières comme source de malheur et d’inégalité. En mettant en scène un conflit à la frontière américano-mexicaine, le film montre comment ces limites artificielles créent des tensions et des injustices. La patrouille frontalière incarne le pouvoir étatique qui, selon Rousseau, corrompt la bonté naturelle de l’homme. Les immigrants et les trafiquants représentent ceux qui sont marginalisés par ces divisions arbitraires, soulignant ainsi les inégalités sociales engendrées par les frontières. Alors peut-on réellement regarder un migrant mourir lentement sans lui porter secours ? Le bon citoyen est poussé à le faire, face à l’Humanité, qui réclame l’assistance !
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18 décembre 2024 en salle | 1h 36min | Thriller
De Philippe Van Leeuw |
Par Philippe Van Leeuw
Avec Vicky Krieps, Mike Wilson, Ezekiel Velasco
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Une réflexion sur “The Wall, quand Philippe Van Leeuw donne raison à Rousseau !”