Avec Lejos de Aquí, Valeria Roswell signe une ballade douce-amère sur la fin d’un attachement. Une chanson sur le détachement progressif, les souvenirs qui s’effacent, et la paix que l’on trouve dans l’acceptation de ce que l’on ne peut plus appeler « chez soi ».
Dans Lejos de Aquí, Valeria Roswell explore le sentiment de non-appartenance avec pudeur et lucidité. À travers une ballade introspective, elle évoque ce moment où le lieu que l’on appelait jadis « maison » ne résonne plus comme un refuge, mais comme une empreinte du passé. Sans colère, ni regrets explicites, elle dévoile un cheminement intérieur où les émotions douloureuses laissent place à une forme de paix. Une chanson qui touche juste, et invite à accepter que certaines choses changent sans retour.
Valeria Roswell est une autrice-compositrice hispanophone dont l’univers intimiste puise dans la pop acoustique et les ballades introspectives. Très jeune, elle commence à écrire comme un exutoire personnel, puis transforme ces émotions en chansons cathartiques. Dans son EP Antes de Mi, elle rassemble des morceaux écrits depuis l’adolescence, marqués par la nostalgie, la recherche d’identité et la mémoire affective. Lejos de Aquí s’inscrit dans cette lignée : une chanson douce, où la voix fragile et l’arrangement feutré évoquent les grandes figures du songwriter contemporain, entre Taylor Swift époque Folklore, Natalia Lafourcade et la sensibilité d’une Olivia Rodrigo dans ses instants les plus retenus.
Loin d’exagérer ou de théâtraliser, Valeria Roswell traite les émotions avec sobriété. L’image d’un foyer devenu étranger s’installe peu à peu, non pas comme une blessure béante, mais comme une vérité apaisée. Le choix des mots évoque un détachement progressif : la maison n’est plus un refuge, mais un décor vidé de sa chaleur. Les sentiments restent présents, mais désenflamment, prennent une texture flottante. Ce qui rend la chanson singulière, c’est la manière dont l’artiste se tient à distance sans être froide, comme si elle observait ses propres souvenirs avec tendresse et fatalisme. Il ne s’agit pas d’un rejet, mais d’un adieu calme, presque silencieux. Une émotion épurée, qui n’a plus besoin de crier pour exister.
Les paroles tracent un chemin intérieur, du souvenir à la libération. Derrière les images des clés perdues, des reflets et des courants qui emportent les mots , Valeria Roswell laisse deviner un passage de témoin entre la mémoire et l’avenir. Les émotions, d’abord floues, noyées, deviennent porteuses de lucidité. On comprend que l’artiste ne cherche pas à ressusciter le passé, mais à lui rendre hommage avant de tourner la page. La révélation n’est pas brutale, elle se glisse dans le fil de la chanson : il est temps de raconter une autre histoire, ailleurs. Ce basculement discret confère à Lejos de Aquí une élégance rare. Tout est dit sans pathos, avec une pudeur salvatrice. C’est en acceptant ce qui est perdu que naît la promesse d’un renouveau, loin d’ici, mais plus près de soi.
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