KØLEEN – I Like It Like That


KØLEEN signe un hymne d’été pop-folk entêtant, entre second degré affirmé et vrai lâcher-prise émotionnel. I Like It Like That s’amuse des jugements reçus pour mieux revendiquer la liberté d’être soi. Une chanson solaire qui s’ancre dans l’acceptation sans concession.

Avec I Like It Like That, KØLEEN livre une chanson faussement légère, pleine de sous-texte et de sincérité, où les mots dansent autant qu’ils résistent. Sous une apparente insouciance, elle dessine les contours d’un entre-deux émotionnel délicat, entre acceptation et combat intérieur. À travers une rythmique enjouée et des sonorités acoustiques estivales, l’artiste prend le contre-pied des injonctions à la conformité en célébrant le droit au désordre, à la complexité, et à l’amour de soi sans compromis.


Autrice, compositrice et directrice artistique autrichienne, KØLEEN puise dans son passé de forestière une authenticité rare, traduite en images puissantes et sonorités organiques. Après avoir marqué l’Eurovision comme directrice artistique de Wasted Love, elle poursuit un chemin hybride où chaque chanson devient un geste visuel et narratif. I Like It Like That porte cette signature singulière : une production solaire aux accents country-pop, une voix libre et assumée, et un humour discret qui rappelle que l’affirmation de soi passe parfois par la tendresse plus que par le combat.

Une déclaration de flou assumé

Dès les premières paroles, KØLEEN installe une forme d’ambiguïté maîtrisée. L’esprit est encore « cloudy », la journée commence à peine, mais déjà, elle affirme une certaine paix intérieure. Ce refus d’expliquer, ce “je ne souffre pas, mais je ne vais pas clarifier”, marque la tonalité de l’ensemble. L’artiste refuse l’assignation émotionnelle : elle ne cherche pas à plaire, encore moins à rassurer. Au lieu de fuir la confusion, elle l’habite, et en fait une matière poétique. La répétition du refrain, volontairement entêtante, devient une armure douce contre les projections extérieures. Loin d’une posture rebelle, la protagoniste propose une réponse désarmante : aimer son désordre, reconnaître ses zones d’ombre, et en faire un point d’ancrage.

Le second couplet dévoile la profondeur réelle du propos. Ce n’est pas un simple hymne feel-good, mais un appel à voir l’invisible : ce qu’on cache, ce qu’on censure, même à soi. L’image du reflet dans le miroir qui se fracture illustre une conscience de soi en construction, faite d’éclats plus que de surfaces lisses. Les paroles glissent subtilement d’un « I won’t apologize » vers une forme d’irréversibilité : celle de ne plus laisser l’autre décider. Il n’y a pas de cris, pas d’effusion dramatique, juste une ligne claire entre le regard des autres et la manière dont on choisit de vivre. Cette acceptation radicale, chantée sans amertume, est la véritable révolution du titre. L’émotion y circule librement, non comme une confession, mais comme une posture lucide face au monde.

Sous ses allures légères, I Like It Like That agit comme une déclaration à soi-même, presque chuchotée, mais profondément ferme. KØLEEN ne cherche pas l’approbation, elle affirme un cadre : aimer, oui, mais pas à moitié, pas à condition de lisser les contours. Elle embrasse ses contradictions, son chaos, son excentricité comme autant de facettes indissociables. La ritournelle devient alors un pacte implicite : Si tu veux m’aimer, aime aussi mes bizarreries. C’est là toute la force du morceau, déguisé en pop estivale, mais vibrant d’une lucidité rare. Dans un monde où l’on exige sans cesse que les émotions soient rangées, codifiées, KØLEEN offre un chant d’acceptation radicale, doux en surface, tranchant en profondeur.


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