Dans Menace sur Kermadec, Claire Keim incarne une capitaine de police confrontée à une affaire troublante sur fond de secrets bretons. Entre paysages sauvages, faux-semblants et menaces, le téléfilm de Bruno Garcia dévoile un village où rien n’est aussi paisible qu’il n’y paraît.
Sur les terres bretonnes battues par les vents, Menace sur Kermadec installe d’emblée une ambiance rugueuse, presque instinctive, où la beauté des paysages tranche avec la noirceur des secrets qui rongent le village. Le téléfilm, diffusé sur France 3 et réalisé par Bruno Garcia, s’inscrit dans la lignée des polars régionaux solides qui jouent sur l’atmosphère autant que sur les personnages. En suivant Marie Bréguet, capitaine de police incarnée par Claire Keim, l’intrigue mêle drames familiaux, mensonges de voisinage et pistes troubles qui mettent à mal les certitudes d’une petite communauté protégée en apparence.
Plongeon dans Kermadec
Au cœur de Kermadec, petit port breton qui vit au rythme des marées, un instituteur respecté est retrouvé mort au pied d’une falaise. Pour les gendarmes, habitués aux accidents maritimes, l’affaire semble d’abord banale. Pourtant, l’arrivée de Marie Bréguet, jouée par Claire Keim, change rapidement la donne. L’enquêtrice, en pleine transition professionnelle, veut boucler le dossier au plus vite avant une probable mutation parisienne. Mais la découverte du corps de l’épouse du défunt, assassinée chez elle, renverse toutes les hypothèses de départ.
Peu à peu, Marie comprend que Kermadec n’a rien d’un village paisible. Une enveloppe de huit mille euros cachée derrière un réfrigérateur, un étranger charismatique prénommé Franck Servigne interprété par David Kammenos, des rumeurs anciennes de trafic et une population qui se replie derrière le silence, tout indique une vérité plus sombre. Aux côtés de Yassine, jeune policier incarné par Axel Mandron, l’enquêtrice navigue entre témoins qui se contredisent, pressions locales et hiérarchie trop pressée de classer l’affaire.
Dans ce climat pesant, chaque personnage se dévoile peu à peu, offrant un tableau complexe où les rancœurs, l’argent et la peur dictent la loi. Marie doit alors choisir jusqu’où aller, car plus elle avance, plus les lignes de force de Kermadec se heurtent à elle.
Claire Keim porte l’intrigue
Claire Keim porte le téléfilm avec une aisance discrète, presque instinctive. Elle trouve dans le rôle de Marie Bréguet une matière intéressante : celle d’une femme compétente, fatiguée, attachée à sa droiture mais traversée par le doute. La comédienne, habituée aux personnages denses, apporte une vraie crédibilité émotionnelle à cette capitaine de police qui ne cherche ni héroïsme ni démonstration, simplement la vérité. Sa présence à l’écran donne au récit un naturel qui rend l’enquête plus humaine et plus proche du spectateur.
Face à elle, David Kammenos offre un contrepoint solide. Son personnage, Franck Servigne, oscille entre charme et ambiguïté. L’acteur joue sur cette tension intérieure qui fait hésiter le public entre confiance et méfiance. Son regard et sa retenue nourrissent le mystère entourant l’intrigue.
Axel Mandron, dans le rôle de Yassine, apporte une énergie plus vive. Son personnage de jeune policier encore instinctif mais volontaire permet d’équilibrer la psychologie de Marie. Leur duo, sans artifices, laisse transparaître un lien de respect mutuel qui se construit au fil de l’enquête.
Autour de ce trio, le casting secondaire renforce l’atmosphère du village. Les habitants de Kermadec, souvent incarnés par des comédiens rompus au registre du réalisme social, donnent une densité crédible aux scènes du quotidien. Les pêcheurs, les notables, les voisins, chacun porte une nuance, un pli de visage, un geste retenu qui suggère un passé plus chargé que ce qu’ils disent. Cette direction d’acteurs, très attentive à la vérité du terrain, participe clairement à la réussite du téléfilm.
Zoom sur Lilea Le Borgne, qui incarne Lili
Lilea Le Borgne apporte une fraîcheur singulière dans Menace sur Kermadec. Elle incarne Lili, la fille du personnage principal joué par Claire Keim, et même si son rôle n’est pas au centre de l’enquête policière, il joue un véritable rôle d’ancrage émotionnel. Lili représente ce que Marie risque de perdre si elle se laisse engloutir par le poids de l’affaire, mais aussi ce qu’elle cherche, sans toujours l’avouer, à protéger face aux secousses de la vie.
Lilea n’est pas une débutante improvisée. Son parcours impressionne par sa diversité et sa maturité artistique pour une jeune comédienne. Formée notamment au Studio d’Asnières, à l’ESCA, aux Cours Florent et dans plusieurs conservatoires parisiens, elle a développé un bagage solide en art dramatique, en chant lyrique et en musique. Son travail du violon, du piano et sa tessiture de soprano lyrique démontrent une discipline rigoureuse qui transparaît dans sa présence à l’écran.
L’actrice maîtrise également une large palette d’outils physiques et expressifs. Elle pratique des sports variés allant de l’équitation au snowboard, en passant par le patin à glace ou le tennis de table, ce qui lui donne une aisance corporelle remarquable. Ses expériences de danse, dont le modern jazz, ainsi que sa pratique du chant, renforcent sa capacité à travailler le mouvement, la respiration et la justesse émotionnelle.

Dans Menace sur Kermadec, elle offre une interprétation retenue et délicate. Lili n’est pas un personnage bavard ou démonstratif. Elle observe, comprend, soutient, parfois sans dire un mot. L’actrice parvient à exprimer beaucoup avec peu, grâce à un jeu basé sur les silences, les regards et des nuances fines. Cette capacité à rendre perceptible l’invisible est un signe évident de maturité.
Son parcours au cinéma et à la télévision confirme d’ailleurs cette montée en puissance. On a pu la voir dans Le Consentement de Vanessa Filho, dans The Serpent Queen saison deux, mais aussi dans Les Combattantes. Ses rôles en radio, notamment sur France Culture et France Inter, montrent également un talent certain pour la voix et la précision du phrasé.
Dans cet épisode, son personnage enrichit l’histoire d’une sensibilité qui contraste avec la dureté de l’enquête et rappelle que derrière chaque affaire criminelle, il y a des vies annexes, des familles, des adolescents qui subissent les répercussions silencieuses des drames.
Autre visage à retenir, Maya-Rose Binard
Maya-Rose Binard s’impose comme l’un des jeunes visages les plus prometteurs de sa génération. Dans Menace sur Kermadec, au côté de Claire Keim, elle livre une performance étonnamment mature, habitée par une intensité qui ne bascule jamais dans l’excès. Sa présence apporte une énergie vive au duo, car elle joue avec une justesse émotionnelle rare pour son âge. On sent chez elle une capacité naturelle à nuancer les réactions, à laisser filer des fragilités silencieuses, tout en tenant tête à une comédienne aussi affirmée que Claire Keim. Ce rôle confirme son potentiel, celui d’une actrice capable de porter des personnages complexes avec une sincérité désarmante.

Maya Rose Binard confirme son ascension avec Carpe Diem sur TF1, son premier rôle très exposé aux côtés de Samuel Le Bihan, après s’être révélée dans Filles du feu. Elle y évoquait sa joie en cocotte minute et la patience nécessaire dans ce métier. Sa carrière émergente la mène vers de nouvelles séries, tandis que la complicité avec Arnaud Binard, révélé mondialement par Emily in Paris, transparaît jusque dans leur interview Moncler.
Au-delà de ses rôles marquants, Maya Rose s’impose aussi dans l’univers de la mode grâce à une campagne Moncler qui a fait parler d’elle. Aux côtés d’Arnaud Binard, elle incarne un duo père fille dont la complicité saute aux yeux. Le shooting, réalisé à Paris pour la collection automne hiver 2024 2025, révèle une jeune actrice à l’aise dans un univers exigeant, capable de passer du plateau de tournage à la haute image sans perdre son naturel. Cette expérience, qu’elle décrit comme impressionnante et stimulante, montre une artiste curieuse, adaptable et déjà très consciente de son positionnement. On y retrouve la même assurance discrète que dans Menace sur Kermadec, confirmant un parcours en construction, mais déjà solide.
La jeune actrice se distingue également par son ancrage familial, essentiel dans son développement artistique. Fille d’Arnaud Binard, elle revendique l’influence bienveillante d’un père acteur reconnu qui l’accompagne dans ses premiers pas tout en respectant son identité propre. Le shooting Moncler fut pour eux une première collaboration professionnelle, vécue comme un moment suspendu où se mêlent émotion et admiration mutuelle. Cette transmission, conjuguée à sa formation, à sa maîtrise des langues et à sa polyvalence artistique, nourrit sa détermination à s’imposer dans un métier exigeant. Entre séries, téléfilms et projets mode, elle avance avec patience et ambition, prête à saisir chaque opportunité pour affirmer sa place.
credit photo : © Mélanie BODOLEC – FTV – MORGANE PRODUCTION
Casting
Claire Keim (Marie Bréguet), David Kammenos (Franck Servigne), Axel Mandron (Yassine Dijelli), Samy Naceri (Sauveur), Lilea Le Borgne (Lili Bréguet), Maya Rose Binard (Nadia Kacem), Evan Naroditzki (Wilson), Johnny Montreuil (Benjamin), Romain Benn (Zack Ribber)…
Avec la participation de Gaëtan Roussel.
Fiction – 90 min
Réalisateur Bruno Garcia
Auteurs Tigrane Rosine et Florent Meyer
Production Morgane Production
Producteurs Gérard Pont, Léonor Grandsire, Chloé Besomi
Direction de la fiction française de France Télévisions Anne Holmes et Anne Didier
Conseiller de programmes Stéphane Massard
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