A Big Bold Beautiful Journey – Une comédie romantique douce et mélancolique.


Et si l’on pouvait rouvrir certaines portes du passé pour mieux comprendre le présent ? A Big Bold Beautiful Journey imagine une romance douce et étrange, où deux inconnus se croisent par hasard et découvrent que les souvenirs peuvent parfois guider vers un avenir différent.

Sarah, interprétée par Margot Robbie, et David, incarné par Colin Farrell, sont deux célibataires qui ne se connaissent pas. Ils se rencontrent lors du mariage d’un ami commun, sans imaginer que cette soirée va bouleverser leur trajectoire. Par un concours de circonstances presque magique, ils se retrouvent embarqués dans une aventure singulière qui leur permet de revivre certains moments clés de leur passé. Ces fragments de vie, parfois doux, parfois douloureux, deviennent autant d’étapes pour mieux comprendre ce qu’ils sont devenus. À travers cette expérience partagée, leurs blessures, leurs choix manqués et leurs désirs enfouis refont surface. Le film suit ce chemin intime où chaque souvenir éclaire le présent et ouvre, peut-être, la possibilité d’un futur différent, plus apaisé, plus assumé.




Parfois on a juste besoin d’une romcom qui fait du bien

Parfois, on a simplement besoin d’une comédie romantique qui ne cherche pas à impressionner, mais à accompagner. A Big Bold Beautiful Journey s’inscrit clairement dans cette tradition. À la manière de PS I Love You, le film joue avec les émotions sans cynisme, en acceptant pleinement son romantisme et sa part de mélancolie. On se laisse doucement piéger par cette histoire étrange, presque suspendue, où les personnages avancent à travers des souvenirs comme on déambule dans une maison familière, pièce après pièce, avec ses silences et ses échos. On a également pensé à L’effet papillon ou encore La cabane. Chacun de ces deux films parle du passé, de même que de la capacité à faire preuve de résilience et à savoir se pardonner.

La force du récit tient dans cette idée simple : revenir sur certains instants pour comprendre ce qui a été manqué, mal dit, ou mal vécu. Les actes manqués deviennent ici des portes narratives, des points de bascule émotionnels. Le passé n’est pas idéalisé, il est revisité avec lucidité, parfois avec tendresse, parfois avec regret. Cette mécanique donne au film une tonalité douce-amère, très humaine, où l’on reconnaît facilement ses propres hésitations, ses renoncements, ou ces choix que l’on se reproche durablement.

A Big Bold Beautiful Journey
A Big Bold Beautiful Journey : Photo Colin Farrell, Margot Robbie © Matt Kennedy

La romance ne repose pas sur des artifices spectaculaires, mais sur une écoute progressive entre deux êtres cabossés. Leur lien se construit dans le partage de souvenirs, dans l’acceptation de leurs failles respectives. Le film prend le temps, assume ses respirations, et préfère l’émotion discrète à l’effet appuyé. C’est précisément ce qui le rend attachant. On n’y cherche pas le grand bouleversement, mais une forme de réconciliation intérieure, presque thérapeutique.

Cette errance sentimentale, à la fois douce et légèrement mélancolique, agit comme un refuge. On regarde ces personnages avancer, se tromper, comprendre, et l’on se surprend à faire le même chemin qu’eux. Le film rappelle que certaines histoires ne servent pas à tout réparer, mais à regarder autrement ce qui nous a construits. Et parfois, cela suffit largement pour toucher juste.


Un film doux et particulier. Pluvieux, néanmoins avec des moments drôles et subtils.

Le ton de A Big Bold Beautiful Journey reste singulier, quasi feutré. Il y a quelque chose de pluvieux dans son atmosphère, au sens émotionnel du terme : une douceur mélancolique, une lumière tamisée, une impression de flottement permanent. Pourtant, le film n’est jamais lourd. Il sait glisser des touches d’humour discrètes, parfois inattendues, souvent très fines, qui allègent le propos sans le détourner de sa profondeur.

La phrase « Parfois on doit interpréter un rôle pour découvrir la vérité » résume bien l’esprit du récit. Les personnages avancent masqués, jouent souvent ce qu’ils pensent devoir être, avant de comprendre que ce jeu révèle malgré tout quelque chose d’essentiel sur eux-mêmes. Cette idée traverse le film avec délicatesse : on se construit aussi à travers les rôles que l’on endosse, même provisoirement. C’est dans cet équilibre entre gravité, ironie et douceur que le film trouve son charme particulier, et laisse une impression durable, presque intime, une fois le générique passé.

Comme dit si bien Eric Draven dans The Crow, « l’éclaircie vient après la pluie ». Cette phrase résonne pleinement avec A Big Bold Beautiful Journey, qui rappelle que les détours, les silences et les blessures ne sont jamais vains. Le film invite à accepter les zones d’ombre comme des passages nécessaires, parfois même fertiles, pour mieux comprendre ce que l’on est et ce que l’on cherche. À travers ses souvenirs revisités, ses instants suspendus et ses élans retenus, il propose une vision apaisée du temps et des choix. Rien n’y est spectaculaire, tout y est profondément humain. On en ressort avec l’idée que la lumière ne surgit pas par miracle, mais qu’elle se construit lentement, après la pluie, dans l’acceptation de soi et des chemins imparfaits que l’on a empruntés.

A Big Bold Beautiful Journey | Disponible en VOD à l’achat et en location le 1er Janvier
AMAZON • FNAC • CULTURA

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Note : 5 sur 5.

1 octobre 2025 en salle | 1h 49min | Drame
De Kogonada | 
Par Seth Reiss
Avec Margot Robbie, Colin Farrell, Kevin Kline


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