Shein, Temu et la fin des prix cassés : la nouvelle taxe européenne change la donne


Dès juillet 2026, une taxe de 3 euros sera appliquée à chaque type de produit dans les colis importés, rendant les achats sur Temu ou Shein bien plus onéreux qu’avant.



Une hausse déjà amorcée avant la taxe : l’effet boule de neige des prix

Depuis la fin de l’été 2025, les consommateurs les plus attentifs ont remarqué une augmentation sensible des prix chez les géants chinois de l’e-commerce. Ce qui se vendait à 7 ou 8 euros en juillet grimpe désormais à 14 ou 16 euros. Cette inflation, bien réelle, précède l’arrivée officielle d’une nouvelle mesure décidée par l’Union européenne : une taxe de 3 euros sur tous les petits colis importés. À première vue, cela pourrait sembler anodin, mais en y regardant de plus près, cette taxe pourrait devenir un véritable catalyseur d’inflation pour les plateformes comme Temu, Shein, ou même Aliexpress. De quoi rebattre les cartes du low-cost numérique, et redonner de l’air à des enseignes comme Kiabi, Gémo ou Bonprix, jusque-là reléguées par leur manque d’attractivité tarifaire.


Une taxe de 3 euros… par type de produit, pas par colis

Ce que peu de titres mentionnent, c’est que la fameuse « taxe de 3 euros » ne s’appliquera pas de manière uniforme sur l’ensemble d’une commande. Au contraire, la fiscalité va se baser sur le type de produit contenu dans chaque colis. Ainsi, si une commande contient plusieurs exemplaires identiques (par exemple, trois t-shirts du même modèle), elle ne sera taxée qu’une fois. Mais dès lors qu’un colis contient des articles différents — un pantalon, un t-shirt et une paire de chaussettes — la taxe s’appliquera trois fois, soit 9 euros au total. Ce détail peut transformer une commande bon marché en panier nettement moins compétitif. Résultat : la multiplication des références devient un piège fiscal pour les consommateurs, et pousse à repenser la stratégie d’achat. On pourrait assister à un retour des achats groupés par type ou à la résurgence des marques locales, devenues soudainement plus intéressantes.


Une mesure temporaire… mais aux effets durables

Officiellement, cette taxe est temporaire. Elle vise à limiter la concurrence jugée déloyale envers les commerçants européens. En 2024, 91 % des colis à bas prix provenaient de Chine. L’Union européenne souhaite donc rétablir un certain équilibre, en forçant les géants du e-commerce à intégrer dans leurs prix les coûts que supportent déjà les acteurs européens : normes de sécurité, fiscalité locale, réglementation environnementale. Mais il ne faut pas s’y tromper. Même si la taxe est imposée aux vendeurs, elle sera très probablement répercutée sur les acheteurs, soit par une hausse des prix unitaires, soit par une augmentation des frais de port. Et surtout, elle pourrait bien rester en place au-delà de sa période dite « provisoire ». Car une fois intégrée dans les grilles logistiques et budgétaires, peu d’États renoncent à une source de revenu nouvelle. Le vrai test commencera donc en juillet 2026, mais ses effets se feront sentir bien avant, dans la stratégie des marketplaces comme dans les habitudes des consommateurs européens.


Vers un rééquilibrage du e-commerce européen ?

La taxe de 3 euros sur les petits colis chinois pourrait bien marquer un tournant décisif dans la guerre des prix qui fait rage entre les géants du e-commerce et les distributeurs européens. Derrière son apparente simplicité se cache une logique plus complexe, et potentiellement coûteuse pour les acheteurs. Car en réalité, ce n’est pas 3 euros que les consommateurs paieront en plus, mais parfois 6, 9, voire 12 euros par commande selon la diversité des produits choisis. Cela pourrait sonner le glas du règne absolu de Shein ou Temu sur les segments low-cost. Et, paradoxalement, relancer l’intérêt pour les enseignes locales, jugées plus stables, plus transparentes, et désormais, à peine plus chères. Une évolution à surveiller de près, car elle traduit un basculement plus large : celui d’une Europe qui tente, enfin, de reprendre le contrôle de ses flux économiques et commerciaux face aux géants asiatiques.



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