Ce 13 décembre 2025 marque l’inauguration du câble C1, un téléphérique urbain reliant Créteil à Villeneuve-Saint-Georges. Présenté comme une solution moderne, ce nouveau mode de transport suscite autant d’espoirs que de réserves chez les habitants du Val-de-Marne.

Inauguration ce jour

Ce vendredi, élus locaux, Île-de-France Mobilités et opérateurs de transport ont officiellement inauguré le câble C1. Cette nouvelle ligne aérienne relie Créteil – Pointe du Lac à Villeneuve-Saint-Georges, en passant par Limeil-Brévannes et Valenton, sur un tracé de 4,5 km. Cinq stations jalonnent le parcours, pour un temps de trajet annoncé d’environ 18 minutes, là où les bus pouvaient dépasser les 40 minutes aux heures de pointe.
Le choix du téléphérique urbain répond à une contrainte géographique forte : voies ferrées, gare de triage, axes routiers saturés. Le câble permet de survoler ces obstacles sans artificialiser davantage le sol. Accessible aux personnes à mobilité réduite, doté de cabines fréquentes, parfois toutes les 22 secondes, le dispositif se veut fluide et régulier. Sur le papier, l’offre est séduisante, et l’inauguration s’est voulue rassurante, presque pédagogique, pour convaincre un public encore hésitant.

Modernité, pas tant que ça

Si le câble C1 est présenté comme innovant, le principe du téléphérique urbain n’a rien de révolutionnaire. De nombreuses villes, de Medellín à La Paz, l’utilisent depuis des décennies. En Île-de-France, il s’agit surtout d’un rattrapage tardif plutôt que d’une rupture technologique.
La modernité se situe davantage dans l’intégration tarifaire, avec les titres Navigo classiques, que dans la technologie elle-même. Certains habitants regrettent d’ailleurs un projet perçu comme spectaculaire mais limité, notamment l’absence de prolongement vers le RER D. Le câble ne résout pas tout, il contourne, il soulage, mais ne remplace pas une refonte globale des mobilités locales. La promesse de modernité mérite donc d’être relativisée, car elle repose autant sur le discours que sur l’usage réel à venir.

Les peurs de la suppression de l’offre de bus

La principale inquiétude exprimée concerne l’évolution du réseau de bus. Derrière l’arrivée du câble C1, beaucoup redoutent une réduction progressive de certaines lignes jugées redondantes. Pour les usagers, le bus reste un mode familier, rassurant, et surtout plus souple en cas de panne ou d’intempéries.
Même si des bus de substitution sont prévus lors des fermetures ou incidents, la crainte d’une dépendance excessive à une seule infrastructure persiste. Le téléphérique est perçu comme efficace, mais fragile symboliquement. La réussite du câble C1 dépendra donc moins de sa performance technique que de la capacité des autorités à maintenir une offre complémentaire, lisible et durable.

Le câble C1 ouvre une nouvelle page des transports en Val-de-Marne. Utile, accessible et rapide, il répond à de vrais besoins, mais ne dissipe pas toutes les craintes. Son acceptation passera par le temps, l’usage, et surtout par la garantie que le progrès ne se fera pas au détriment de l’existant.

---

Les stations desservies

• Créteil Pointe du Lac
• Limeil-Brévannes
• Valenton
• La Végétale
• Villa Nova