Une ballade mélancolique qui transforme la solitude en prise de conscience lucide. Dans Might Never Meet Again, RABO signe une chanson poignante sur les détours de la vie et la beauté fragile des rencontres sans lendemain.

RABO livre un titre d’une douce intensité avec Might Never Meet Again, une chanson qui évoque ces instants suspendus où l’on apprend à dire oui à l’imprévu, même lorsqu’il est teinté d’incertitude. Loin d’un hymne à la fuite, elle propose ici un espace pour l’acceptation, la gratitude, et surtout, la reconnexion à soi.

Née à Oslo, RABO incarne une génération d’artistes qui puisent dans leurs parcours personnels pour mieux toucher l’universel. Après avoir rêvé d’un ailleurs entre le Brésil et la Grèce, elle découvre sa voie dans la musique en pleine pandémie, trouvant dans l’écriture un nouveau souffle. Compositrice pour d’autres artistes, dont des stars de la K-pop comme Aespa, elle choisit finalement de donner corps à sa propre voix. Sa plume s’affirme dans des titres mêlant pop nordique, influences indie et instrumentation organique. Produit par Magnus Skylstad (collaborateur d’Aurora et Kygo), Might Never Meet Again s’éloigne du format tube pour offrir une respiration, un morceau à la fois humble, intime et universel, qui parle à ceux qui avancent sans toujours comprendre où ils vont.

Une chanson qui accueille les émotions sans les juger

Loin des clichés sur les fêtes de fin d’année, l’artiste choisit l’angle de la solitude assumée, presque revendiquée. Elle dresse des images simples mais puissantes : partir seule, rater le coche, faire demi-tour, se confronter à ses erreurs… et pourtant, ressentir un calme inattendu. Dans cette errance, elle glisse l’idée que certains moments, même absurdes ou hors norme, sont essentiels. Les paroles évoquent des scènes quotidiennes – un appel à sa mère, un feu d’artifice – qui deviennent soudain des déclencheurs émotionnels. Ce ne sont pas les grands événements qui transforment, mais les détails du réel, vécus pleinement. En cela, RABO fait le choix d’une écriture sensible qui ne cherche pas à convaincre, mais à faire ressentir.

Ce qui rend Might Never Meet Again si singulière, c’est sa capacité à tisser un lien entre hasard et révélation. À travers des expressions comme « pick a card », elle joue avec la symbolique du destin, des choix sans retour, de l’imprévu accepté comme partie intégrante de l’existence. L’émotion ne sert pas ici de climax dramatique, elle devient matière à lucidité, à choix, à renoncement doux. L’artiste assume de ne pas tout comprendre, de ne pas tout maîtriser, mais de continuer malgré tout. C’est là que la chanson prend une dimension presque philosophique, sans jamais se faire pesante : vivre sans mode d’emploi, se tenir debout dans un monde qui déborde d’options, apprendre à se dire oui à soi-même. Le refrain agit comme un mantra apaisant, un aveu d’impermanence qui ne cherche pas à consoler, mais à libérer.