Lady Nazca nous plonge en 1936, dans le Pérou mystérieux. Maria, une jeune enseignante de Lima, se retrouve en plein désert de Nazca, où elle découvre un vestige millénaire. Ce film nous raconte son voyage initiatique, inspiré par l’histoire vraie de Maria Reiche, qui consacra sa vie aux mystères des lignes de Nazca.

Maria, jeune enseignante allemande, arrive au Pérou en 1932. Là, elle rencontre Paul d’Harcourt, un archéologue français qui l’introduit au monde des géoglyphes de Nazca. Peu après, Paul quitte la région, laissant Maria seule dans le désert. Elle décide de poursuivre son exploration des lignes mystérieuses, devenant une pionnière dans leur étude et leur préservation. Sa quête de sens et son amour pour cette culture péruvienne la transforment en défenseuse passionnée des figures de Nazca, malgré les obstacles institutionnels et environnementaux. Dans ce film, Damien Dorsaz signe un drame historique qui rend hommage au parcours hors norme de Maria Reiche.

Une entreprise titanesque où Lady Nazca se bat contre le vent et les institutions

Lady Nazca met en lumière le combat solitaire et passionné de Maria pour préserver un patrimoine culturel unique. Installée dans le désert, elle lutte non seulement contre les conditions difficiles, mais aussi contre l’indifférence et l’opposition des autorités locales et internationales. Un projet titanesque qui la conduit à sacrifier une vie confortable pour une existence plus austère, mais pleine de sens. Maria Reiche devient l’incarnation de la volonté d’une femme face aux enjeux d’un monde qui ne la comprend pas. Dans une époque marquée par les défis écologiques et les conflits institutionnels, elle trouve son salut dans la simplicité et l’authenticité de son engagement.

Elle se heurte non seulement aux limites physiques du désert, mais aussi à un système politique qui se soucie peu des vestiges culturels. Pourtant, malgré les obstacles et les oppositions, elle persévère, portée par une vision claire de la mission qu’elle a choisie : protéger ce qui est fragile, pour les générations à venir. Le film illustre la manière dont une femme peut, par sa détermination et sa conviction, bouleverser les conventions établies, défier les autorités et se consacrer à une cause bien plus grande qu’elle-même. À travers l’histoire de Maria, Lady Nazca nous montre que la véritable grandeur réside dans la simplicité et l’abnégation, dans ce qui se fait dans l’ombre, loin des projecteurs.

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Une femme contre les Hommes

Maria Reiche défie les normes de son époque. À une époque où les femmes sont souvent reléguées à des rôles secondaires, Maria s’impose par sa détermination, ses convictions et son amour du désert péruvien. Face à des institutions qui veulent effacer les vestiges de l’histoire, elle se dresse seule, combattant pour que ces figures énigmatiques restent protégées. C’est une histoire de résistance, mais aussi de réconciliation avec un monde qui semble l’ignorer. Le film Lady Nazca dépeint une femme avant-gardiste, qui, en consacrant sa vie à la préservation des lignes de Nazca, met en lumière les batailles invisibles que chaque femme mène pour faire entendre sa voix dans un monde dominé par les hommes.

Mais cette résistance n’est pas uniquement contre les institutions ; c’est aussi une lutte interne, une quête de légitimité dans un monde qui la marginalise en raison de son genre. Maria refuse d’être reléguée au rôle traditionnel qui lui est attribué par la société, celle d’une simple spectatrice. Elle devient une figure centrale, une pionnière dans la protection d’un patrimoine qui porte en lui une part de l’âme péruvienne. Lady Nazca révèle ainsi que la lutte de Maria est autant un combat pour l’histoire et la culture que pour l’émancipation des femmes dans un monde patriarcal. Elle redéfinit les codes de la femme engagée, qui, loin des conventions sociales, trouve sa force et son pouvoir dans sa passion et son désir d’agir pour la postérité.

Une révolution dans le travail de l’archéologie au service de l’Humanité

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Ce film permet de montrer une révolution : entreprendre l’archéologie autrement. Par l’observation, pouvoir révéler ce qui est caché. Pas de pièce ou de tableau, pas de tissus, mais un investissement avec un travail physique sur des lieux pour comprendre un modèle de pensée mathématique.

Il offre aussi une alerte sur les conséquences de la perte de notre passé et l’assimilation, qui entrainent un vide identitaire par un déracinement culturel. On est assimilé puis devient étranger à notre histoire et nos origines.

À travers son travail dans le désert de Nazca, le film explore également la dimension spirituelle de la quête de Maria. C’est un voyage initiatique où elle ne cherche pas seulement à comprendre les géoglyphes, mais à se comprendre elle-même. Ce processus de découverte, où chaque ligne de Nazca devient un miroir de son monde intérieur, souligne l’aspect profondément humain de son engagement. Le désert, avec sa solitude et son silence, devient le cadre idéal pour cette introspection, un espace où Maria se confronte à ses propres limites et à ses aspirations. Son travail n’est pas seulement celui d’une archéologue, mais d’une femme en quête de sens, cherchant à se reconnecter avec elle-même et avec le monde qui l’entoure.

Son travail est au service de sa vérité à elle, et aussi pour l’Humanité. Ce n’est pas un exploit qu’elle veut réaliser, ni une prouesse mathématique, mais préserver un bien du patrimoine et de la connaissance. L’importance des Péruviens autochtones dans le film est centrale. Maria, bien qu’étrangère, s’engage pleinement dans la culture péruvienne. Contrairement à une figure colonisatrice qui viendrait « prendre » quelque chose de l’autre, Maria se met au service de cette culture, cherchant à préserver ce qui est si précieux et souvent ignoré. Le film souligne cette rencontre avec les Péruviens comme un processus de réciprocité, où Maria, au lieu de se placer au-dessus de la culture péruvienne, choisit de l’honorer, d’en apprendre et de protéger son patrimoine. Cette perspective donne au film une dimension plus profonde, celle d’une humilité et d’une ouverture à l’autre qui contraste avec l’attitude dominante de l’époque. Lady Nazca nous invite ainsi à repenser notre rapport aux cultures, en nous interrogeant sur ce que cela signifie réellement préserver et respecter un patrimoine, non seulement à travers des gestes symboliques, mais aussi par une intégration respectueuse et authentique.

L’actrice porte le film, comme Maria portait son entreprise contre la société.

La performance de l’actrice principale, Devrim Lingna, est remarquable dans Lady Nazca, où elle incarne Maria Reiche avec une profondeur et une authenticité impressionnantes. Non seulement elle maîtrise parfaitement le rôle d’une femme déterminée et passionnée, mais elle livre une interprétation dans plusieurs langues, dont l’allemand, l’espagnol et le péruvien, afin de coller au mieux à son personnage et à l’univers culturel du film. Ce défi linguistique n’a pas été facile, mais Devrim a su, grâce à sa maîtrise des nuances et à sa capacité d’adaptation, apporter à son personnage une dimension universelle, tout en respectant les spécificités de la culture péruvienne. Le réalisateur, Damien Dorsaz, l’a choisie après avoir vu sa prestation dans la série The Empress, soulignant son aptitude à capturer les émotions intenses et à transmettre l’âme de personnages complexes. Cette rencontre a été décisive : il savait que Devrim apporterait la justesse et la force nécessaires pour incarner Maria Reiche, une femme qui se dresse seule face aux institutions.

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10 décembre 2025 en salle | 1h 39min | Aventure, Biopic, Drame, Historique
De Damien Dorsaz | 
Par Damien Dorsaz, Fadette Drouard
Avec Devrim Lingnau, Guillaume Gallienne, Olivia Ross