Love me tender, un drame percutant sur la parentalité et ses échecs en cas de séparation


Dans Love Me Tender, Clémence se bat pour sa garde après avoir révélé son amour pour des femmes. Un film poignant sur la liberté, le deuil et les déchirements d’une société figée dans des normes familiales rigides. Un voyage émotionnel sur la maternité et la rédemption.

Love Me Tender, d’Anna Cazenave Cambet, explore le parcours de Clémence, une mère confrontée à la perte de son fils après la révélation de son homosexualité à son ex-compagnon. Le film met en lumière la lutte d’une femme pour préserver sa liberté et son rôle de mère, tout en étant rejetée par une société figée dans des modèles familiaux rigides. En questionnant la possibilité de faire le deuil d’un enfant vivant, il aborde aussi l’espoir du retour d’un être cher. À travers ce récit, le film dépeint l’impact dévastateur de la marginalité, et interroge la manière dont les individus peuvent se retrouver déchirés entre l’amour, la liberté et l’engagement.

Love Me Tender: Vicky Krieps © tandam Films

Clémence (interprétée par Vicky Krieps) voit sa vie bouleversée lorsqu’elle annonce à son ex-mari qu’elle aime des femmes. La décision de celui-ci de lui retirer la garde de leur fils déclenche une bataille judiciaire dévastatrice. Clémence incarne un personnage complexe, une femme d’une grande droiture, mais aussi d’une liberté intransigeante. Ce rôle est un portrait de la lutte silencieuse d’une mère qui refuse de se conformer aux attentes sociales, quitte à risquer l’isolement. Laurent (Antoine Reinartz), l’ex-mari, est un homme en quête de reconquête, manipulant ses émotions pour contrôler la situation. Leur relation est marquée par des tensions, mais également par une compréhension tacite de l’amour qu’ils partagent pour leur fils. L’enfant, Paul, interprété par Viggo Ferreira-Redier, est pris dans ce tourbillon, illustrant la tragédie d’un enfant qui perd son repère familial. Ce film, porté par une esthétique soignée, nous plonge dans un voyage émotionnel où le temps, les saisons et les choix façonnent les vies, loin d’une simple histoire de divorce.

Notre avis en quelques mots

Le film fracassant, on parle toujours du combat des pères cherchant à avoir la garde de leur enfant, et plus rarement du cas des mères, sauf dans le cas de drogue ou de troubles psychologiques. Le film montre combien la société reste encore enfermée dans une théorie d’une famille standardisée, mais provoque des déchirures et des blessures. Comme le dit si justement le brigadier pendant la plainte, le plus important est ces moments ratés de l’enfance et de la préadolescence, après il est trop tard.

Love me tender dévoile une chose encore plus troublante, l’itinéraire du deuil d’une personne vivante. Les extraits de l’essai livré dans le film sur l’amour, le pardon et la colère, apportent une dimension romantique en saupoudrant les séquences d’écriture de pathos. Tout est vrai ici : pour savoir aimer, il faut savoir aussi haïr un peu, comprendre les palettes des émotions, de la tristesse à l’exaltation et surtout l’attente.

Un film sur les parents jugés pour leur orientation sexuelle : pourquoi ce film est marquant et pertinent en 2025

Anna Cazenave Cambet aborde une question brûlante et toujours d’actualité : la discrimination sociale et judiciaire face à l’orientation sexuelle des parents. Dans un contexte où la société reste divisée sur la place des minorités sexuelles dans la sphère familiale, ce film se distingue par son audace. L’orientation sexuelle de la mère, Clémence, devient le point de rupture avec son ex-compagnon, qui va diaboliser cette dernière et progressivement mener à l’éloignement de son fils. Ce film interpelle non seulement sur les implications personnelles et juridiques de cette lutte, mais encore sur le poids des stéréotypes et des préjugés qui persistent.

En 2025, alors que de nombreux pays continuent de revoir leurs lois sur les droits des personnes LGBTQ+, Love Me Tender met en lumière les épreuves d’un parent jugé pour son orientation. Tout cela remet en question les conceptions traditionnelles de la famille et de la parentalité. Ce film résonne profondément, car il soulève des problématiques de droits humains, de liberté individuelle et de justice, tout en exposant les cicatrices laissées par une société figée dans ses modèles archaïques. Le cinéma, par ce biais, devient un miroir qui reflète les inégalités persistantes, incitant à la réflexion sur l’évolution nécessaire des mentalités.

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Note : 4 sur 5.

10 décembre 2025 en salle | 2h 13min | Drame
De Anna Cazenave Cambet | 
Par Anna Cazenave Cambet
Avec Vicky Krieps, Antoine Reinartz, Monia Chokri


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