Animal Totem est un road-movie introspectif qui suit Darius dans sa quête d’un animal totem. Un voyage solitaire à travers la France, où chaque rencontre le pousse à repenser sa vision du monde et à découvrir des vérités cachées, loin des conventions sociales.

Animal Totem est un film qui suit Darius, un homme en quête de sens et de découverte intérieure. Dans un road movie singulier, il parcourt la France, de l’aéroport de Beauvais à La Défense, avec pour seule compagnie sa valise à roulettes. Sa mission, étrange et mystérieuse, semble se dérouler hors des conventions sociales, comme un défi à la logique collective. Le film dépeint un itinéraire personnel, où les événements s’enchaînent dans un espace entre la réalité et l’idéalisme, questionnant notre rapport à la nature, à l’environnement et à l’animalité. À travers des références cinématographiques allant de Jacques Tati à la Nouvelle Vague, le réalisateur Benoît Delépine nous invite à une introspection poétique et visuellement audacieuse.

Le protagoniste, Darius, incarné par Samir Guesmi, entame un voyage solitaire qui le mène à travers des paysages variés, des champs de tournesols aux banlieues urbaines. À chaque étape, il croise des personnages qui vont bouleverser son regard sur le monde. Darius, armé de sa valise à roulettes, incarne cette recherche incessante de vérité, entre les rires et les doutes. Son aventure s’entrelace avec la quête d’un animal totem, symbolisant une transformation intérieure. Parmi les personnages rencontrés, on retrouve Philippe Ripauillac, qui interprète Coli, un autre témoin de ce parcours initiatique. Olivier Rabourdin, dans le rôle du chasseur, apporte une dimension tragique à ce périple. En arrière-plan, la nature joue un rôle crucial, filmée à travers un objectif anamorphosé, donnant au film une texture visuelle unique. Le regard des animaux et des hommes se mêle, chaque rencontre devient un miroir de la condition humaine. Loin de tout réalisme, ce film provoque une réflexion sur le rapport à l’environnement et à soi-même.

Un voyage vers une autre vérité

Animal Totem trouve son origine dans le désir de Benoît Delépine d’explorer un monde où l’homme, en quête de sens, se confronte à une société souvent déconnectée de ses racines primaires. Ce film est une réflexion sur l’aliénation moderne, mais aussi sur la possibilité de retrouver une forme de sagesse par la rencontre avec l’animalité et la nature. En plaçant son personnage, Darius, au cœur d’un voyage initiatique, le réalisateur cherche à questionner le regard humain sur la réalité, à travers une quête intérieure et des interactions qui sortent des normes établies. Loin d’une simple exploration du monde extérieur, Animal Totem pousse à une introspection sur ce que cela signifie réellement être humain, en confrontant l’individu aux vérités cachées sous la surface de la société et des conventions. Le film est autant une tentative de réconciliation avec l’environnement qu’une méditation sur la condition humaine et ses contradictions, le tout à travers un prisme visuel et symbolique qui s’inspire des grands maîtres du cinéma.

Le film est particulier : un itinéraire d’un homme cherchant à trouver son animal totem. Il lui arrive des événements semblant étranges, car ses interactions avec le monde sortent d’une logique construite autour de conventions sociales. Cependant, sa manière de s’exprimer et d’analyser le monde lui donne une forme de sagesse ou bien n’est qu’un caractère de copie et d’imitation d’un idéal absolu ? À travers cette quête, Darius se trouve au carrefour de son être intérieur et des forces extérieures qui le poussent à affronter des vérités dissimulées dans les ombres de la société. Ses pas le mènent à une rencontre avec des moments et des personnages qui l’obligent à repenser ses certitudes. Ce voyage devient le reflet d’un monde où chaque geste et chaque regard semblent déterminer la direction du destin.

La photographie et la direction artistique sont particulières, car elles nous ramènent à un cinéma entre Jacques Tati et la Nouvelle Vague. Un Pierrot le Fou à la recherche d’une vérité spirituelle lui permettant d’accepter le monde en se confrontant à des réalités fragmentées, à la fois physiques et métaphysiques. Benoît Delépine choisit de sublimer des scènes par des plans qui, loin de chercher le réalisme pur, convoquent des symboles puissants. Les visuels, mélange de calme et d’intensité, traduisent cette tension constante entre le monde animal et humain, à travers des couleurs vibrantes et des compositions qui élargissent la perception. La caméra, bien qu’ancrée dans l’humain, capte des détails invisibles au premier abord, créant une atmosphère où le regard de l’homme et de l’animal s’entrelacent pour offrir une perspective nouvelle sur la vie et ses contradictions.

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10 décembre 2025 en salle | 1h 29min | Comédie
De Benoît Delépine |
Avec Samir Guesmi, Olivier Rabourdin, Solène Rigot