Cette ballade country explore l’entre-deux du regret et de la gratitude, offrant une méditation douce-amère sur l’amour perdu, les leçons de jeunesse et le moment précis où l’on comprend que souffrir nous a permis de vivre pleinement.
Avec If I’d Have Known Better, Piper Leone livre une chanson de maturité en apparence simple, mais chargée d’émotions complexes. Elle y revisite un amour passé sans sombrer dans la nostalgie ni la rancune. À mi-chemin entre confession intime et leçon universelle, cette ballade illustre la capacité de l’artiste à faire jaillir la lumière des erreurs et à embrasser les émotions dans leur pluralité.
Originaire de Californie, Piper Leone trace sa route dans le paysage country avec une élégance désarmante. À seulement 23 ans, elle injecte dans sa musique l’authenticité de ses expériences, mêlant la fougue de ses jeunes années à la lucidité d’une introspection sincère. Influencée par Eric Church, Miranda Lambert ou encore Taylor Swift, elle mêle twang classique, arpèges discrets et pedal steel aux accents de folk confessionnel. If I’d Have Known Better, titre phare de son EP, marque un tournant dans son écriture : entre introspection et détachement, elle déploie une forme de sagesse douce, sans jamais renier l’intensité des sentiments vécus. On y retrouve les réminiscences d’une relation fondatrice, revisitée depuis un point d’équilibre, à la croisée du souvenir et de l’acceptation.
Ce qui frappe d’abord, c’est l’originalité des images choisies par Piper pour incarner le dilemme affectif. Elle n’accuse pas, ne dramatise pas, mais déroule un fil de pensées rétrospectives comme on feuillette un album photo. Elle évoque des premières fois précieuses, tout en imaginant ce qu’elle aurait évité si elle avait su. Cette mise en scène mentale entre passé et hypothèse installe une tension féconde. L’artiste ne cherche pas à effacer l’amour, elle s’interroge sur ce qu’elle en a tiré, sur le poids du choix et la beauté de la chute. Le refrain agit alors comme un mantra apaisé, répétant que l’erreur est aussi source de révélation. L’émotion affleure dans cette ambivalence : la douleur est présente, mais elle est traversée, presque chérie.
L’une des forces de cette chanson réside dans son écriture de l’entre-deux : celui du cœur qui saigne encore, mais commence à comprendre. Piper Leone réussit à capter cet instant rare où la mémoire cesse d’idéaliser ou de blâmer, pour simplement nommer. Chaque couplet avance comme une prise de conscience déguisée, un dépouillement progressif des illusions. Et pourtant, la conclusion ne se veut pas amère. Au contraire, elle est teintée de gratitude pour ce que cet amour a éveillé : la capacité à ressentir profondément, à vibrer, à se souvenir. Loin d’une rupture brutale, c’est une mue émotionnelle que chante l’artiste, dans une forme de réconciliation avec soi. En cela, If I’d Have Known Better n’est pas une chanson de rupture, mais une ode subtile à la croissance intérieure.
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