I Want Poetry – Mirrors of the Sky



Une chanson hypnotique qui nous invite à retrouver l’enfant intérieur, à plonger dans la mémoire sensorielle et à accepter le froid de nos émotions comme révélateur de vérité.

Avec Mirrors of the Sky, le duo I Want Poetry signe un titre aérien, fragile et introspectif, qui nous conduit à l’orée d’un souvenir d’enfance, là où les sensations s’enchevêtrent et laissent entrevoir l’émotion à l’état brut. Cette chanson ne cherche pas à guérir, elle propose de regarder en face les nuances de nos sentiments, sans détour. À travers des paysages mentaux teintés de nature et de silence, on perçoit une invitation à habiter pleinement ses états d’âme.


Le duo allemand I Want Poetry s’inscrit dans une mouvance indietronica cinématographique, entre spleen lumineux et pop sensorielle. Avec déjà plus d’un million d’écoutes et une reconnaissance critique à l’échelle européenne, Christian et Tine puisent ici dans une veine mélodique à la fois organique et onirique. Entre les influences de Kate Bush, AURORA ou Agnes Obel, Mirrors of the Sky s’inscrit dans leur nouvel album Future Selves, une œuvre inspirée par l’utopie douce des promesses passées et la volonté de réenchanter l’avenir par l’imaginaire.

Entre évocation sensorielle et émotion suspendue

La singularité de Mirrors of the Sky repose sur son approche du souvenir, non pas comme narration, mais comme évocation pure. Loin d’un récit linéaire, la chanson privilégie des images diffuses : une forêt, le froid, le ciel reflété dans l’eau. Ces éléments deviennent les vecteurs d’un appel au recentrage, au ralentissement. La répétition du vers “Seas are the mirrors of the sky” agit comme un mantra contemplatif, une ancre poétique entre ciel et terre. Ce choix d’expressions élémentaires, presque enfantines, redonne au langage une fonction intuitive : ressentir plutôt que comprendre, accueillir plutôt qu’interpréter.

Dans cette composition suspendue, les émotions sont moins exprimées que traversées. Le froid n’est pas rejeté, il est aimé. La nostalgie n’est pas triste, elle est accueillie avec douceur. Ce refus de trancher entre douleur et réconfort, entre hier et demain, construit une tension poétique unique : celle d’un entre-deux qui devient passage. L’artiste n’offre pas de résolution, mais une forme d’abandon lucide, où la prise de conscience surgit d’un simple “but I like it”. Le décalage sensoriel entre la glace extérieure et la chaleur intime du souvenir devient le moteur d’une révélation implicite : pour aller mieux, il faut parfois accepter de rester dans le silence, le froid, et regarder ce que le miroir du ciel veut nous dire.



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