Barbara Forstner – One Day


Avec One Day, Barbara Forstner signe une ballade douce-amère sur l’acceptation de ce qui ne peut être. Une chanson suspendue dans l’attente, entre révélation et résignation, où les émotions prennent le temps de se dire, à mi-voix.

La chanson One Day de Barbara Forstner déploie un sentiment de distance émotionnelle, comme une silhouette floue au loin que l’on n’arrive jamais à rejoindre. Le titre s’ancre dans un entre-deux, où les émotions stagnent, frémissent, puis se heurtent au silence. C’est une invitation à regarder en soi, sans précipitation, là où la tristesse devient compréhension.


Barbara Forstner est une auteure-compositrice franco-américaine nourrie par onze années à New York, où le folk alternatif s’est mêlé à une mélancolie plus électro. Revenue en France, elle collabore avec Gabriel Peyrieux sur son premier album. Après The End et Nowhere at All, elle poursuit sa quête de sons introspectifs et d’ambiances suspendues, entre confession et errance.

Une parole qui prend son temps

Ce qui frappe d’abord dans One Day, c’est la retenue. L’artiste n’élève jamais la voix, elle la laisse flotter dans une brume douce, presque éthérée. La chanson parle de sentiments puissants, mais jamais assumés frontalement. L’amour, ici, ne se crie pas, il se devine dans un regard, une absence, un doute. C’est la force d’un silence, d’un “peut-être”, répété avec obstination, comme une prière douce-amère. La chanteuse capte l’intensité d’un cœur partagé, sans jamais tomber dans la plainte. Ce qu’elle nomme, c’est l’impossible lien, l’attachement invisible, comme un fil qui ne casse pas, mais s’efface doucement.

L’écriture de One Day joue sur la frontière ténue entre lucidité et espoir. Chaque phrase semble suspendue, comme si la protagoniste pesait ses mots à l’instant même où elle les chante. Elle ne cherche pas à convaincre, encore moins à provoquer l’émotion. Elle l’installe, lentement, par l’attente, par la répétition. Le “Maybe one day” devient ainsi le pivot du morceau, une formule incantatoire qui résume toute l’ambivalence du ressenti : dire sans dire, attendre sans attendre. L’émotion affleure dans cet entre-deux fragile, celui où l’on comprend que ce que l’on espère ne viendra peut-être jamais. Mais le dire, c’est déjà avancer. La prise de conscience est là, discrète, mais irréversible.



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