En misant tout sur les influenceurs au détriment de la presse web, Disney a pris un virage risqué. L’année 2025 s’est révélée décevante, marquée par des flops au box-office et une perte de crédibilité critique. Ce choix interroge sur la place du journalisme culturel face au marketing d’influence.
Disney a choisi de privilégier l’influence sur les réseaux sociaux plutôt que la presse web traditionnelle pour la promotion de ses films. Cette stratégie innovante, mais risquée, a contribué à une année 2025 marquée par des résultats décevants et un impact négatif sur les performances commerciales du studio. Ces résultats réactionnels ne sont pas entièrement à l’image de l’hexagone, mais se généralise progressivement.
La stratégie d’influence de Disney : de l’innovation à la fragilisation de la visibilité médiatique
En 2025, Disney a misé massivement sur les influenceurs digitaux pour promouvoir ses sorties cinématographiques, délaissant la presse web classique. Cette orientation s’inscrit dans une volonté de toucher directement les communautés engagées sur les plateformes sociales où l’audience est volatile, mais très active.
Disney a en effet recruté des créateurs de contenu populaires sur Instagram, TikTok, YouTube et Twitch, avec l’objectif d’amplifier l’impact viral de ses campagnes en misant sur la recommandation authentique de personnalités suivies par des millions de jeunes publics. Cette démarche a permis une visibilité initiale importante auprès de cibles souvent difficiles à atteindre par des médias classiques. Cependant, ce choix stratégique ne s’est pas traduit par des résultats uniformes et positifs. Le recul de la presse web a mécaniquement réduit la prise en compte des critiques professionnelles et du travail journalistique approfondi, essentielles pour asseoir la crédibilité des productions Disney dans un paysage cinématographique saturé.
La perte de relais crédibles a affaibli la notoriété fine des films, qui peinent à s’imposer au-delà des cercles d’influenceurs. Par ailleurs, la saturation publicitaire et la fatigue de certains publics face aux contenus sponsorisés ont limité durablement l’efficacité des campagnes. Ce virage marketing, bien que pertinent techniquement, a révélé des failles dans la capacité de Disney à équilibrer innovation et tradition médiatique.

Une année 2025 difficile marquée par des échecs au box-office et une baisse des performances
L’année 2025 s’est avérée particulièrement compliquée pour Disney sur le plan commercial. Les sorties majeures du studio ont souffert d’un engouement moindre, avec notamment un échec notable de Wish : Asha et la Bonne Étoile, dont le démarrage au box-office américain a été catastrophique, enregistrant l’un des pires chiffres pour une production maison en fin d’année.
Ce flop a pesé lourdement sur les bilans et a mis en lumière les limites du modèle d’influence marketing. De plus, la diversité des résultats entre les franchises phares comme Star Wars, Marvel et les productions animées montre une inégale réception des publics malgré les efforts promotionnels. Ensemble, ces éléments témoignent d’un phénomène global de stagnation, voire de recul, dans l’attraction exercée par Disney en 2025. Le streaming, pilier de la croissance du groupe, a certes rebondi, mais les performances en salles de cinéma, essentielles pour la construction de blockbusters durables, n’ont pas été à la hauteur des attentes. Cette réalité s’explique aussi par une problématique plus large : la saturation du marché, la multiplication des offres concurrentes et une audience moins captive face au surplus d’informations. Cette conjoncture a poussé Disney à réévaluer la communication autour de ses films, mais le déphasage entre les stratégies digitales et les attentes du public semble encore important.
Les limites de l’influence sans relais journalistique et les perspectives
Le choix de Disney de privilégier l’influence a exposé les limites d’une stratégie sans relais journalistes spécialisés et critiques professionnels. La presse web et les médias traditionnels apportent une analyse détaillée et un accompagnement long terme qui construisent une relation de confiance avec le public. Or, les influenceurs, souvent éphémères et polyvalents, ne garantissent ni la rigueur de l’analyse ni la profondeur de la critique, ce qui nuit à la crédibilité des campagnes.
Le désengagement progressif des médias traditionnels face à Disney entraîne une moindre couverture qualitative, réduisant la visibilité organique à long terme. La nécessité d’une approche équilibrée apparaît comme une évidence puisqu’une communication maîtrisée combine aujourd’hui influence, presse et marketing expérientiel. Pour 2026 et au-delà, Disney devra intégrer ces enseignements pour réadapter sa stratégie, en réintroduisant plus d’équilibre entre presse professionnelle et puissance d’influence digitale. Cette révision sera décisive pour rétablir la dynamique commerciale et préserver la place de leader du studio dans un univers très concurrentiel. Ainsi, la conjonction d’innovation et de respect des fondamentaux médiatiques semble inévitable pour renouer avec une croissance durable.
Disney a choisi l’influence au détriment de la presse web dans sa stratégie promotionnelle, un virage qui a contribué à une année 2025 décevante. Les échecs au box-office et la perte de crédibilité professionnelle ont montré les limites de cette approche exclusivement numérique. Pour rebondir, un équilibre entre influence et relais journalistique sera indispensable.
Le complexe du média spécialisé face à un généraliste
Il y a dans cette stratégie un véritable paradoxe, presque une erreur de lecture du public. En cherchant à séduire ceux qui ne vont au cinéma que deux ou trois fois par an, Disney et d’autres studios misent sur une communication grand public, souvent confiée à des influenceurs ou à des blogs généralistes, éloignés de la passion réelle du septième art.
• Le discours devient plus lisse, plus marketing, moins incarné. On parle de tendances, de looks, d’émotions superficielles, quand les cinéphiles eux, attendent une profondeur, une lecture esthétique, une mise en contexte culturelle. Ces spectateurs fidèles, qu’on appelle parfois les « cinévores », iront voir le film quoi qu’il arrive, qu’on leur en parle ou non, parce que la curiosité et la fidélité font partie de leur ADN.
• Pourtant, en les négligeant, on se prive d’ambassadeurs légitimes, de voix crédibles capables de nourrir une discussion durable autour de l’œuvre. Ce choix de communication crée donc une fracture : d’un côté, une audience occasionnelle qu’on tente de séduire à coups d’images virales et de stories éphémères, de l’autre, un public passionné qui se sent délaissé, voire trahi. Le paradoxe, c’est que ces campagnes cherchent à créer de la nouveauté en se coupant de ceux qui incarnent justement la mémoire et la transmission du cinéma. En oubliant la base, on construit du buzz sans héritage, de la visibilité sans attachement, et finalement, de la curiosité sans envie réelle de retour.
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