Alexandra Helgerson – Laura


Dans Laura, Alexandra Helgerson explore l’émotion brute d’un été suspendu entre désir et perte. Une chanson sur la beauté éphémère de l’instant, où l’amour devient miroir de la vie, de la mémoire et du courage de survivre à soi-même.


Dans Laura, Alexandra Helgerson livre un morceau incandescent, traversé par la chaleur d’un été et le frisson d’une absence à venir. La chanson déploie une sensualité presque cinématographique, où les souvenirs se mêlent à la conscience aiguë du temps qui passe. La parole oscille entre désir et abandon, entre ce qui s’éteint et ce qu’on refuse de lâcher. L’artiste parvient à transformer un instant fugace en expérience universelle : celle de l’attachement fragile, de la passion qui devient prière. Derrière la légèreté apparente de l’imagerie estivale, Laura raconte la lutte intérieure entre la peur de perdre et l’envie d’aimer pleinement, même quand la fin approche.


Autrice, compositrice, réalisatrice et actrice, Alexandra Helgerson s’impose comme une artiste complète. Après avoir traversé une épreuve personnelle marquée par un sarcome rare, elle revient à la musique avec une sincérité bouleversante. Sa voix, tour à tour fragile et lumineuse, reflète la quête d’équilibre entre vulnérabilité et force. Son album Halcyon Days, à paraître à l’automne 2025, s’annonce comme un manifeste intime sur la résilience et la beauté retrouvée. Inspirée par Shakespeare, par Taylor Swift et par sa propre reconstruction, elle compose des chansons denses et sensuelles, où la vie et la mort se répondent sans pathos. Dans Laura, cette double tension atteint son sommet : la douceur de l’évocation se mêle à une intensité presque mystique. Sa collaboration avec Alex Callenberger et le choix d’un mellotron donnent au morceau une texture nostalgique, comme un rêve que l’on n’ose pas réveiller.


L’amour comme vertige, la parole comme refuge

L’artiste aborde les émotions avec une pudeur désarmante. Laura ne cherche pas à expliquer, mais à faire ressentir. L’écriture épouse la logique du souvenir : répétitions, images rémanentes, boucles sensorielles. Les sensations prennent le pas sur la narration, donnant au morceau une densité émotionnelle rare. Alexandra Helgerson parle d’un corps qui se souvient, d’un été qui ne finit pas tout à fait, d’un âge qui se dissout dans le désir. Les paroles ne décrivent pas la perte, elles l’enveloppent, la caressent. Ce n’est pas un adieu, c’est une promesse suspendue. Dans cette approche, la chanteuse transforme la nostalgie en acte de tendresse, en résistance à la disparition.


L’originalité du morceau tient dans sa manière de placer l’émotion dans un entre deux : ni pleinement joie, ni totalement douleur. Laura devient un espace de flou, où la mémoire dialogue avec le présent. Le contraste entre les images d’adolescence et la révélation finale, celle d’une femme de quarante trois ans se sentant à nouveau dix sept, agit comme une illumination. Cette inversion temporelle bouleverse la logique du récit amoureux, car il ne s’agit plus de revivre le passé, mais de comprendre que l’amour, même fugitif, réveille ce qu’il y a de plus vivant en soi. Par ses choix d’images, la route, le vent, la peau, la lumière d’été, Alexandra Helgerson offre une écriture incarnée, poétique, qui relie la sensualité à la conscience du temps. L’entre-deux émotionnel devient ici la clé d’une renaissance.



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