Un folk intime et lucide signé Matteo Tessaro. Salty Soil nous plonge dans un univers de reconstruction et de vérité. Une chanson qui invite à aimer la faille, à accepter la fatigue du cœur et à reconnaître la beauté dans la lutte.

Avec Salty Soil, Matteo Tessaro signe une chanson méditative qui invite à ralentir, à contempler et à accepter la part rugueuse de nos émotions. Ici, la douleur devient matière première, le doute un chemin vers la clarté. L’artiste ne cherche pas à apaiser le tumulte, mais à l’habiter. Dans ce morceau épuré, porté par deux guitares acoustiques et une voix fragile, tout repose sur la sincérité. L’eau salée, symbole d’épreuve, nettoie autant qu’elle brûle. À travers ce mélange de douceur et de résistance, l’artiste transforme la fatigue en lucidité, et le labeur intérieur en acte d’amour.

Une folk spirituelle et une poésie unique

Matteo Tessaro est un musicien à la croisée de la folk spirituelle et de la poésie intime. Sa voix, habitée et claire, rappelle celle des conteurs qui parlent moins pour séduire que pour transmettre. Formé dans une culture de sincérité acoustique, il s’inscrit dans la lignée d’auteurs comme Ben Howard ou Nick Drake, mais avec une chaleur méditerranéenne qui lui est propre. Son univers repose sur une écriture sensorielle, nourrie d’images organiques : la terre, la mer, la pluie. L’artiste y interroge le rapport entre la perte et la reconstruction, la lumière et l’ombre, le besoin de sens dans un monde en dérive. Salty Soil s’inscrit dans cette continuité : celle d’un musicien qui voit dans l’effort et la patience non pas une résignation, mais une forme de résistance.

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Dans Salty Soil, Matteo Tessaro explore la notion de guérison par le travail intérieur. Le « sol salé » devient une métaphore de l’être blessé mais fertile, capable de renaissance malgré l’amertume. L’artiste tisse une symbolique simple et puissante : sel, eau, chaînes, racines. Chaque mot évoque la tension entre la douleur et la régénération. Ce chant d’acceptation se déploie dans un rythme lent, presque cérémoniel, où la répétition agit comme une prière. Loin du désespoir, l’artiste choisit la gratitude : aimer ce qui est abîmé, c’est déjà guérir. Le refrain, proche de l’incantation, ouvre une brèche vers la sérénité, comme si reconnaître sa faille permettait enfin de respirer.

La singularité de Salty Soil tient à son refus du spectaculaire. Matteo Tessaro ne cherche pas à illustrer une émotion, il la laisse exister dans sa lente mutation. Les images maritimes et telluriques s’entrelacent : l’eau ronge mais purifie, la terre se dessèche, mais nourrit encore. Entre ciel et océan, l’artiste évolue dans un « entre-deux » poétique, espace suspendu où la révélation naît de l’acceptation. La parole devient un geste d’humilité : « I will love this salty soil » sonne comme une promesse faite à soi-même. Dans cette économie de moyens, tout repose sur la sincérité du timbre, la respiration entre les accords, le poids des silences. Salty Soil s’écoute comme on contemple un paysage après la tempête : tout y est encore humide, mais déjà vivant.