D’après le best-seller mondial de Colleen Hoover, Regretting You réunit Allison Williams et Mckenna Grace dans un récit bouleversant sur la perte, le pardon et la renaissance. Un film sensible signé Josh Boone, où la musique et l’émotion se confondent jusqu’à la dernière image.
Une belle surprise qui plaira aux parents et aux jeunes ado-adultes. Un jeu de miroir et une direction d’acteurs efficaces ! On ne voit pas passer les minutes et on lâche notre petite larme ! Le film joue sur les clichés, mais la vie n’est-elle pas faite de ça ? Des rencontres, des hasards et on attend tous quelque chose qui puisse nous donner le droit au bonheur ! Une ode au pardon, à la seconde chance, au droit au bonheur et d’apprécier les petites preuves d’amour ! Le film a une force indéniable sa distribution parfaite, — chacun des acteurs et actrices vibrent et nous touchent —, Mason Thames devient le petit ami parfait face à McKenna Grace, exceptionnelle !
Regretting You signe le grand retour de Josh Boone, réalisateur de Nos étoiles contraires, avec une adaptation bouleversante du roman de Colleen Hoover. Entre drame intime et émotion universelle, le film explore les cicatrices invisibles laissées par le deuil et les non-dits familiaux. Allison Williams et Mckenna Grace incarnent une mère et une fille que tout oppose, mais que la perte rapproche. Dans ce miroir générationnel où chaque silence devient cri, le réalisateur déploie une mise en scène d’une sincérité rare, soutenue par une photographie douce et un travail musical vibrant. Un drame sur la reconstruction, le pardon, et la découverte de soi à travers la douleur des autres.
L’histoire d’une mère, de sa fille et des actes manqués
Morgan Grant, interprétée par Allison Williams, a tout sacrifié à dix-sept ans pour élever sa fille Clara, jouée par Mckenna Grace. Depuis, sa vie s’est construite autour d’un seul mot : protéger. Protéger Clara de la douleur, des erreurs, du monde. Mais cette bienveillance étouffante devient un mur. Lorsque la mort de son mari Chris et de sa sœur Jenny bouleverse leur équilibre, les secrets enfouis refont surface, fissurant l’image d’une famille idéale. Clara, adolescente en quête de liberté, refuse les codes imposés et trouve refuge auprès de Miller, un camarade de classe au passé trouble mais au cœur pur, incarné par Mason Thames.
De son côté, Morgan retrouve un soutien inattendu auprès de Jonah, le personnage discret et profondément humain interprété par Dave Franco, meilleur ami de son défunt mari et porteur d’un amour ancien. Ces deux histoires parallèles, mère et fille, se croisent dans un jeu d’échos où la perte devient un terrain de renaissance. Chaque personnage agit comme un reflet de l’autre, et c’est dans leurs imperfections que se trouve la vérité du récit. Sous la caméra de Josh Boone, la douleur n’est jamais spectacle : elle devient langage. Les émotions s’y déploient avec pudeur, entre gestes avortés et regards silencieux, jusqu’à ce que les cœurs se réapprennent enfin.

Une histoire universelle et singulière à la fois
Le film s’inscrit dans la lignée des drames familiaux américains les plus sensibles, où la simplicité du quotidien se mêle à une réflexion universelle sur la transmission. Le réalisateur capte l’intimité d’une relation mère-fille avec un réalisme émotionnel qui transcende les frontières culturelles. Derrière les murs d’une maison de banlieue, Regretting You raconte toutes les familles, celles qui s’aiment maladroitement, celles qui se brisent par excès de pudeur.
Colleen Hoover a écrit une histoire qui parle à chacun : l’impossibilité d’effacer le passé, la difficulté d’accepter la vulnérabilité des parents et la quête d’indépendance des enfants. Dans la version du réalisateur, cette dualité prend chair. Morgan incarne la génération qui se tait par devoir, Clara celle qui crie par besoin. Leur affrontement est moins une guerre qu’un passage de relais. Ce qui se joue ici dépasse la simple intrigue : il s’agit de la reconnaissance de l’autre dans ses failles, du droit de vivre pour soi après avoir vécu pour les autres.
La mise en scène, fluide et lumineuse, joue sur le contraste entre nostalgie et renaissance. Les décors et la lumière évoluent avec les personnages, transformant l’espace domestique en métaphore de la guérison. Dans la douleur partagée se tisse une solidarité nouvelle, et c’est là que Regretting You touche à l’universel : en montrant que toute réconciliation commence par l’acceptation de l’imperfection.
Jonas et Miller sont des miroirs
Dans ce récit à deux générations, Jonah et Miller se font écho. Ce sont deux âmes entières, deux hommes qui aiment sans calcul, mus par un même besoin de sincérité. L’un porte le poids des années, l’autre la fougue de la jeunesse.
Jonah, incarné par Dave Franco, est cet homme discret, loyal, qui a choisi de se taire plutôt que de trahir. Sa douceur tranche avec la brutalité des événements. Il ne cherche ni gloire ni pardon, seulement le droit d’aimer enfin sans honte.
Miller, joué par Mason Thames, est son reflet adolescent : un jeune homme meurtri, livré à lui-même, qui tente de comprendre comment on aime quand on a grandi sans repère.
Tous deux sont des figures de bienveillance dans un monde où la colère semble régner. Leur bonté n’est pas naïve, elle est résistante. Ce sont des “bons gars” dans le sens le plus noble du terme : des hommes qui cherchent à protéger, à réparer, à comprendre, mais que la vie finit parfois par briser. Leur humanité se heurte à celle des autres, souvent plus égoïstes, plus blessées aussi.
Jonah affronte la culpabilité d’un amour interdit, Miller celle d’un amour impossible. Et pourtant, leurs trajectoires rappellent que l’amour n’a pas besoin d’être parfait pour être vrai. À travers eux, le film interroge le droit d’être heureux, de s’accorder le simple luxe d’un geste tendre ou d’un regard sincère. Ces deux personnages incarnent le cœur battant de Regretting You, cette foi dans la bonté malgré les désillusions. Dans un monde obsédé par la performance et la vengeance, le cinéaste nous rappelle que les plus belles preuves d’amour sont souvent les plus petites : un silence partagé, une main tenue, un pardon accordé. Jonah et Miller sont deux miroirs qui reflètent la même vérité — celle de l’amour comme acte de courage.
La musique nous ancre dans la nostalgie et les pires souvenirs
Dès les premières notes, la musique devient le fil conducteur de Regretting You. Josh Boone a toujours su utiliser le son comme vecteur de mémoire. Ici, chaque morceau semble provenir d’un souvenir enfoui, d’un instant suspendu entre le passé et le présent. Avec la complicité du compositeur Nathaniel Walcott et de la superviseuse musicale Season Kent, le réalisateur tisse une bande-son où les chansons des années 2000 côtoient des compositions originales. Cette dualité musicale accompagne les deux générations du récit : celle de Morgan, figée dans ses regrets, et celle de Clara, en quête de liberté et d’identité.
Les choix sonores rappellent l’époque de leurs premières amours, de leurs rêves perdus. La musique agit comme une madeleine sonore, ramenant chaque personnage à ce qu’il était avant le drame. C’est particulièrement vrai lors des scènes entre Miller et Clara, où la chanson Chesapeake interprétée par Conor Oberst et Phoebe Bridgers devient leur thème secret, un espace intime à l’abri du monde.
Mais la musique n’est pas qu’un refuge : elle est aussi un rappel cruel du passé. Certains morceaux reviennent comme des fantômes, évoquant les absents, les trahisons, les instants figés dans la mémoire. La chanson originale de Marine, choisie pour le générique de fin de l’édition française, prolonge cette émotion en mêlant douceur et douleur, entre piano feutré et voix fragile. Elle agit comme une prière laïque, un remerciement à la vie pour ce qu’elle laisse malgré tout.
La musique dans Regretting You n’illustre pas les émotions : elle les sculpte. Elle donne corps à la nostalgie, rythme au deuil, respiration à la tendresse. Elle relie ce que les mots n’osent plus dire. Et quand le générique défile, elle laisse dans l’air cette vibration mélancolique propre aux plus beaux films sur l’amour et la perte, rappelant que la musique est peut-être la seule mémoire qui ne trahit jamais.
Un film doux malgré les larmes
Par ce film Josh Boone s’affirme avec une œuvre de maturité, centrée sur le passage à l’âge adulte et l’instant décisif où les enfants découvrent que leurs parents ne sont pas infaillibles. Le réalisateur y déploie une sensibilité douce et frontale à la fois, où chaque plan révèle la fragilité des liens familiaux et la capacité de résilience face à la perte. Sa mise en scène, plus contemplative que démonstrative, transforme la douleur en langage visuel.
Tourné en décors naturels en Géorgie, le film recrée la lumière et la quiétude d’une petite ville de Caroline du Nord, décor familier des drames intimes américains. La chef décoratrice Brittany Hites et la costumière Erinn Knight accompagnent cette émotion par une évolution subtile : la maison familiale se transforme au rythme du deuil, les couleurs s’éclaircissent, les tenues deviennent plus libres. Le cadre respire au même tempo que les personnages, passant du confinement à l’ouverture, du silence à la vie retrouvée.
Les personnages secondaires complètent cette alchimie émotionnelle. Willa Fitzgerald et Scott Eastwood apportent à Jenny et Chris une humanité immédiate, tandis que Sam Morelos et Clancy Brown introduisent humour et tendresse dans un récit chargé de gravité. Chacun contribue à ce sentiment d’ensemble : un film qui fait pleurer, mais qui apaise.
La bande originale, signée Nathaniel Walcott (Bright Eyes), ancre l’émotion dans la mémoire collective. Josh Boone a partagé avec ses acteurs une playlist d’une quarantaine de titres pour modeler le ton et le rythme de chaque scène, faisant de la musique un vecteur intime de jeu et d’interprétation.
Au-delà du drame, Regretting You devient un film sur la tendresse masculine et la seconde chance, célébrant des hommes doux, attentifs, loin des stéréotypes. Il évoque aussi la douleur silencieuse de ceux qui choisissent parfois de partir, pour laisser les autres s’aimer ou simplement pour cesser de souffrir. Ce “grand huit émotionnel”, accessible à tous les publics, parle autant aux parents qu’aux adolescents. C’est une œuvre réconfortante, cathartique, et profondément humaine.
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29 octobre 2025 en salle | 1h 57min | Drame, Romance
De Josh Boone |
Par Susan McMartin
Avec Allison Williams, Mckenna Grace, Dave Franco
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Une réflexion sur “Regretting You – Notre coup de cœur !”