Kaamelott en coulisses avec Serge Papagalli et Gilles Graveleau, puis table ronde culte avec Evanna Lynch, Joe Flanigan, Corin Nemec et Manu Bennett : carrière, typecasting, industrie, et la force des fans qui font vivre les mythologies.

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12h30 – 13h15 : Conférence Kaamelott avec Serge Papagalli & Gilles Graveleau

Devant une salle conquise, Serge Papagalli et Gilles Graveleau ont partagé l’histoire de leur rencontre avec Alexandre Astier, metteur en scène et cerveau de Kaamelott. D’emblée, les deux comédiens ont insisté sur la dimension humaine de ce casting, véritable saisie de la personnalité réelle pour façonner les personnages de Guethenoc et Roparzh, ces deux paysans devenus emblématiques de la série. Ils ont raconté avec humour comment l’entrée dans l’univers Kaamelott a bouleversé leur quotidien : difficile, désormais, de dissocier leur propre image de celle de leurs alter ego.

Lors de la conférence, ils ont abordé la question de l’assimilation des comédiens à leurs rôles. Les spectateurs tendent à placer les acteurs dans une case : même physique, même tempérament, mêmes dialogues incisifs – et c’est le risque du succès ou de la reconnaissance sur une série aussi populaire. Parce que Kaamelott a marqué les esprits et continue de fédérer des publics très larges avec chaque nouvelle diffusion ou projet, cette identification devient parfois une prison dorée, conférant une notoriété parfois envahissante mais aussi une reconnaissance qui ne s’efface jamais.

Les deux hommes ont partagé anecdotes de tournage et réflexions sur le métier, et ont insisté sur le fait qu’au final, c’est la complicité, la justesse du texte d’Alexandre Astier et un esprit de troupe qui rendent possible cette aventure humaine et artistique, transformant la vie des comédiens et leur rapport aux fans.

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13h30 – 14h15 : Conférence Acteurs avec Evanna Lynch, Corin Nemec, Joe Flanigan & Manu Bennett

La conférence réunissait quatre figures phares des univers geeks : Evanna Lynch (Harry Potter), Corin Nemec et Joe Flanigan (Stargate SG-1 & Atlantis), Manu Bennett (Arrow). Chacun est revenu sur son rôle emblématique – Luna Lovegood, Jonas Quinn, John Sheppard, Deathstroke – et la façon dont une série peut façonner une vie et un projet de carrière.

Joe Flanigan, avec franchise, a dévoilé ce que le public ne voit jamais : une industrie cinématographique soumise à des exigences implacables, où les projets ne voient parfois jamais le jour parce qu’ils ne correspondent pas aux attentes des producteurs ou des diffuseurs. Il a évoqué le grand nombre de projets prometteurs, audacieux ou expérimentaux, qui restent dans les tiroirs par manque d’adéquation ou d’audace face aux standards : l’imaginaire et la créativité doivent lutter face à la logique commerciale.

Evanna Lynch, quant à elle, a livré un témoignage très personnel sur l’impact de Harry Potter. Elle s’est penchée sur son personnage de Luna Lovegood, à qui l’on associe une excentricité presque mythique, et sur la question récurrente : pourquoi lui confie-t-on toujours des rôles atypiques ou marginaux ? En acceptant cette projection, elle a pu mieux comprendre la force de l’image qu’elle transmet et ce qu’elle représente dans l’inconscient collectif : Luna, c’est la bienveillance, l’affirmation de soi et la liberté d’être différent. Concernant le reboot HBO, Evanna Lynch confirme qu’aucune invitation officielle ne lui est parvenue à ce jour, mais qu’elle suit le projet avec attention et curiosité, consciente que tout retour sur la saga continue d’enrichir le patrimoine magique des fans.

Corin Nemec et Manu Bennett ont, à leur tour, abordé la question de la construction des univers forts, de la manière dont chaque acteur devient le porteur d’une mythologie : Stargate et Arrow sont restés fidèles à des codes fondateurs et ont permis à leurs interprètes de comprendre leur propre impact auprès du public. Tous s’accordent à dire qu’incarner un personnage marquant, c’est porter un bout de rêve collectif qui dépasse la vie professionnelle, tout en soulignant la nécessité de se réinventer, de refuser la routine et la facilité de la spécialisation.

Cette conférence, dense et sincère, a offert une plongée dans les coulisses d’un métier où se mêlent aspirations, reconnaissance, doutes et fidélité aux univers cultes qui continuent d’inspirer des générations entières.