Spotify et Sony Music Group signent un accord historique de licence directe en 2025. Un tournant majeur qui redéfinit la rémunération des artistes, renforce l’innovation et ouvre une nouvelle ère pour l’industrie musicale mondiale.

Changement de paradigme dans la gestion des droits musicaux

La signature de cet accord entre Spotify et Sony Music Group, en septembre 2025, marque une étape décisive dans la transformation du secteur musical mondial. Jusque-là, les droits des artistes et des auteurs étaient principalement encadrés par des barèmes statutaires imposés par le Copyright Royalty Board américain. Avec la licence directe adoptée, le mode de rémunération évolue : il ne dépend plus uniquement de barèmes fixes, mais d’une négociation directe entre éditeurs, maisons de disques et plateformes. Pour les auteurs et compositeurs, cette avancée promet une répartition plus transparente et potentiellement plus équitable des revenus issus du streaming. La polémique suscitée en 2024 par la stratégie de “bundling” de Spotify (intégrant audiobooks et musique dans une même offre) a accéléré cette évolution : la manœuvre, qui permettait à Spotify de diminuer les royalties versées, avait créé une onde de choc parmi les ayants droit et entraîné près de 230 millions de dollars de perte de revenus selon les éditeurs. Face à cette situation, Sony rejoint Universal, Warner et Kobalt, ayant toutes opté ces derniers mois pour une négociation directe, avec l’assurance de défendre au mieux les intérêts des créateurs dans un contexte de mutation accélérée des usages.

Innovation, engagement des fans et nouveaux produits

L’accord va bien au-delà de la simple question des royalties, dévoilant la volonté de Spotify et Sony de réinventer l’expérience musicale à l’ère digitale. Les deux groupes annoncent le lancement “de nouveaux formats audio et visuels enrichis” pour renforcer le lien entre créateurs et public, et ouvrir de nouveaux canaux de revenus pour les artistes. Parmi ces innovations à venir, on peut s’attendre à une extension du catalogue de vidéos musicales sur Spotify, à des fonctionnalités de messagerie directe ou de DJ personnalisé, et à l’essor de produits multimédias immersifs, à l’image des expériences développées sur d’autres marchés. Daniel Ek, PDG de Spotify, parle d’une accélération de l’innovation pour “bâtir un écosystème musical dynamique et prospère” où artistes et auteurs profitent pleinement de la croissance du streaming. Rob Stringer, président de Sony Music Group, insiste, quant à lui, sur le maintien d’une expérience de haute qualité pour le public, synonyme d’engagement et de fidélisation autour des artistes.

Vers une nouvelle ère de négociation et de partage des revenus

La généralisation des accords directs, désormais adoptés par les trois majors (Universal, Sony et Warner), ouvre la voie à une ère nouvelle pour les industries musicales. En sortant du strict cadre du CRB et en misant sur la flexibilité de la négociation, les éditeurs et plateformes reconfigurent la distribution de la valeur au sein de la filière. Pour les auteurs, cela se traduit par des revenus potentiellement plus lisibles, moins soumis aux distorsions réglementaires ou aux montages comme le “bundling”. Les auditeurs devraient également bénéficier prochainement de contenus exclusifs, d’interfaces enrichies et d’offres premium renouvelées qui distingueront chaque plateforme. Ce virage opéré en 2025 pourrait servir de modèle à d’autres marchés culturels face à l’expansion du streaming et à la nécessité de garantir la juste rémunération des ayants droit dans la révolution numérique.

En privilégiant la licence directe, Spotify et Sony Music Group amorcent une refonte profonde des règles du streaming musical, misant sur la transparence, l’innovation et l’équité comme leviers de croissance pour l’ensemble des acteurs du secteur.