Les sortices cinéma du 17 septembre 2025 : Regarde, Nino, Dalloway, Les tourmentés, Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba La Forteresse Infinie Film 1, Left-Handed Girl, L’Intérêt d’Adam, La tour de glace.


Les sorties cinéma du 17 septembre 2025 nous réservent une sélection riche en émotions : drames intimes, dystopie oppressante, thriller haletant et animation japonaise spectaculaire. Une semaine où la diversité des récits éclaire la fragilité humaine et la puissance de la mise en scène.


Nino | 17 septembre 2025

Drame | De Pauline Loquès |
Note : 5/5 • Notre avis • Coup de cœur

Avec Nino, Pauline Loquès livre un premier film à la fois intime et universel. Porté par l’intensité de Théodore Pellerin, le récit suit un jeune homme atteint d’un cancer de la gorge qui, trois jours avant son traitement, doit affronter Paris, ses proches et ses silences. Entre fragilité et renaissance, la cinéaste choisit d’explorer ce « temps mort » rarement représenté au cinéma, révélant la solitude, mais aussi les étincelles de vie qui surgissent des rencontres inattendues. Autour de lui, William Lebghil, Salomé Dewaels, Jeanne Balibar et Mathieu Amalric composent une constellation de personnages inoubliables. Grâce à une mise en scène lumineuse et à un regard profondément tendre, Nino transcende le drame pour offrir un hommage bouleversant à la résilience.

Nino © Blue Monday Productions – France 2 Cinéma

Left-Handed Girl | 17 septembre 2025

Drame | De Shih-Ching Tsou |
Note : 4/5 • Notre avis • Coup de cœur

Un film intime et bouleversant, Left-Handed Girl de Shih-Ching Tsou révèle Taipei comme jamais, entre éclats sensoriels et secrets familiaux. Plus de vingt ans après Take Out, la cinéaste signe un retour marqué par un regard critique sur ses racines, transformant une superstition archaïque – la main gauche perçue comme « celle du diable » – en matière cinématographique. Cette croyance, transmise par les anciens, devient la métaphore d’un poids invisible qui traverse les générations et conditionne les destins. En filmant le marché nocturne comme un personnage à part entière, Tsou inscrit son récit dans une esthétique réaliste et sensorielle, où la lumière des étals se mêle aux ombres des non-dits familiaux. Soutenue par une mise en scène attentive aux détails et un casting juste, elle met en évidence la fracture générationnelle entre traditions figées et jeunesse avide d’émancipation. Plus qu’un drame social, Left-Handed Girl interroge le pouvoir des héritages culturels et leur emprise silencieuse sur les individus.

Regarde | 17 septembre 2025

Comédie dramatique | De Emmanuel Poulain-Arnaud |
Note : 5/5 • Notre avis

Avec Regarde, Emmanuel Poulain-Arnaud signe une comédie dramatique lumineuse, où rires et émotions s’entrelacent sans jamais sombrer dans le pathos. Le film suit Milo, adolescent interprété avec justesse par Ewan Bourdelles, frappé par une maladie rare qui l’entraîne vers la cécité. Face à ce drame, ses parents séparés, incarnés par Audrey Fleurot et Dany Boon, retrouvent une complicité fragile au fil d’un voyage à la fois tendre et chaotique. Autour d’eux, Nicolas Marié et Amalia Blasco enrichissent la galerie de personnages, chacun apportant sa nuance d’humanité. La mise en scène privilégie la sincérité et capte la lumière comme un contrepoint à l’ombre. Regarde s’impose comme une œuvre touchante, entre humour discret et profondeur émotionnelle. Regarde – Une comédie touchante qui nous ouvre les yeux sur des détails qu’on finit par trouver trop évidents.

Dalloway | 17 septembre 2025

SF-Drame | De Yann Gozlan |
Note : 4,5/5 • Notre avis

Avec Dalloway, Yann Gozlan transpose le roman de Tatiana de Rosnay dans une dystopie oppressante où l’intelligence artificielle devient une confidente invasive. Cécile de France incarne Clarissa, romancière isolée, happée par une voix troublante incarnée par Mylène Farmer. Le film s’appuie sur un casting solide – Lars Mikkelsen, Anna Mouglalis, Freya Mavor, Frédéric Pierrot – et des décors conçus comme de véritables personnages : une résidence high-tech qui se métamorphose en prison psychique. Porté par une mise en scène immersive, une photographie étouffante et une musique angoissante, Dalloway questionne notre dépendance aux machines et brouille la frontière entre intime et altérité.

Cecile De France Dalloway
Dalloway © ZHOU YUCHAO © Mandarin & Compagnie – Gaumont

Les tourmentés | 17 septembre 2025

Thriller | De Lucas Belvaux |
Note : 3,5/5 • Notre avis

Avec Les Tourmentés, Lucas Belvaux revisite le genre de la chasse à l’homme pour en faire une réflexion sur la résilience et la valeur de la vie. Porté par Niels Schneider, Ramzy Bedia, Linh-Dan Pham et Déborah François, le film plonge dans les tourments d’êtres abîmés par la guerre, l’absence d’amour et les blessures intimes. Skender, ancien légionnaire brisé, accepte de servir de gibier pour une riche veuve en quête de sensations extrêmes. Mais derrière cette chasse à l’homme se dessine un récit d’apprentissage inversé, où chacun, marqué par ses fêlures, cherche une lumière. Le réalisateur s’inspire de son propre roman, primé à plusieurs reprises, pour livrer une œuvre sombre mais traversée d’un souffle d’espérance. Entre brutalité et quête d’humanité, le film bouscule le spectateur et interroge la valeur d’une existence, rappelant que la survie n’a de sens que si elle ouvre à la possibilité d’un renouveau.

Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba La Forteresse Infinie Film 1 | 17 septembre 2025

Animation | De Haruo Sotozaki |
Note : 3,5/5 • Notre avis

Demon Slayer : Infinity Castle confirme le statut de phénomène mondial, mais derrière les chiffres records se cache une œuvre qui divise. Haruo Sotozaki livre un spectacle visuellement étourdissant, où la virtuosité technique d’ufotable atteint un sommet — parallaxe vertigineuse, chorégraphies millimétrées, couleurs éclatantes. Pourtant, cette débauche d’énergie narrative finit par peser : combats incessants, monologues intérieurs rallongés, durée de 2h30 qui frôle l’étirement. Le film impressionne mais fatigue, préférant l’excès à la respiration dramatique. On retient néanmoins la force émotionnelle de certains arcs, comme le passé tragique d’Akaza, qui donnent chair à la violence. Infinity Castle illustre à la fois la maturité et les limites de la franchise : capable de séduire critiques et publics sur plusieurs continents, mais parfois prisonnier de son propre gigantisme. Un jalon historique pour l’animation japonaise, mais qui interroge sur l’équilibre entre intensité visuelle et profondeur narrative.

L’Intérêt d’Adam | 17 septembre 2025

Drame | De Laura Wandel |
Note : 5/5 • Notre avis

Avec L’Intérêt d’Adam, Laura Wandel confirme son talent pour sonder les zones de fracture humaines déjà explorées dans Un Monde. Ici, l’hôpital devient un champ de bataille moral où vocation, humanité et pragmatisme s’entrechoquent. Lucy, incarnée avec intensité par Léa Drucker, lutte contre un système défaillant tout en tentant de sauver Adam, enfant pris au piège d’un conflit de loyauté bouleversant. Face à elle, Anamaria Vartolomei livre une prestation saisissante en mère isolée, fragile et inquiétante, refusant toute remise en question. La réalisatrice choisit l’immersion radicale : caméra portée, plans-séquences, absence d’explications, pour plonger le spectateur dans l’urgence, jusqu’à l’épuisement. Le jeune Jules Delsart impressionne par sa justesse, renforçant un trio central d’une puissance rare. Plus qu’un simple drame social, le film devient un cri d’alarme sur l’état de nos institutions, interrogeant notre capacité à préserver la dignité humaine face aux logiques froides d’un système de santé réduit à la rentabilité.

La tour de glace | 17 septembre 2025

Drame | De Lucile Hadzihalilovic |
Note : 4/5 • Notre avis

Lucile Hadzihalilovic livre un conte cruel et envoûtant qui puise autant dans l’imaginaire des contes que dans l’esthétique froide des animations soviétiques. Clara Pacini bouleverse en jeune fille en quête de repères, projetant son désir d’amour filial sur Christina, incarnée par une Marion Cotillard vampirique et prédatrice. Entre elles, s’installe un lien toxique où se confondent besoin d’affection et domination, dans un ballet de fascination morbide. La mise en scène, hypnotique et picturale, privilégie le silence, l’ambiance et la lenteur, pour mieux piéger le spectateur dans une tension sourde. August Diehl apporte une respiration fragile dans cet univers dominé par des figures féminines dévastatrices. Plus qu’un drame, le film devient une expérience sensorielle qui brouille folie et réalité, hantant longtemps l’esprit par sa beauté vénéneuse.

La tour de glace © Metropolitan – Clara Pacini Marion Cotillard

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