Découvrez l’EP d’Eli Lev – Past Lives


Avec Past Lives, Eli Lev signe un EP lumineux où la mémoire devient musique. Entre récits familiaux, voix d’ancêtres et mélodies folk-pop, chaque chanson transforme le passé en héritage vivant. De Echo à Our Friends, l’artiste explore la transmission, l’amour et la résilience dans un voyage intime et universel, porté par une équipe talentueuse qui donne à l’ensemble une force réparatrice et magique.

Auteur-compositeur folk-pop indépendant, Eli Lev s’est imposé comme un véritable conteur moderne. Originaire du Maryland, il a façonné son univers musical à travers ses voyages, son parcours d’enseignant et son goût pour les récits intimes qui résonnent avec l’universel. Déjà remarqué pour son ambitieux Three Worlds Project et la série Four Directions, il se distingue par une approche où chaque chanson devient une passerelle entre mémoire individuelle et expérience collective. Son écriture puise dans les traditions folk et americana, mais aussi dans une dimension plus spirituelle, cherchant à réunir cultures, générations et héritages à travers la voix et l’émotion. Avec Past Lives, son nouvel opus, il franchit une étape décisive : donner à entendre non seulement sa musique, mais aussi les voix de ses ancêtres, tissant une trame vivante et profondément humaine.

Past Lives un cadeau pour apaiser nos craintes singulières et pourtant si universelles

Cette nouvelle parution marque l’ouverture d’un champ d’analyse particulièrement riche, tant sur le plan musical que symbolique. Past Lives n’est pas seulement une suite logique à Present Journey, il s’impose comme un album-concept où l’intime rejoint l’histoire collective. Chaque morceau fonctionne comme une archive sonore, un fragment de mémoire incarné dans la matière même du chant. En mêlant enregistrements familiaux, textures folk et narration universelle, Eli Lev interroge notre rapport aux racines, à la transmission et à l’identité. L’EP appelle une lecture transversale, croisant esthétique musicale, poids émotionnel et portée culturelle. On y retrouve des thématiques de deuil, de migration, d’amour, mais aussi de résilience, inscrites dans une démarche artistique ambitieuse qui convoque à la fois la mémoire des siens et celle d’un peuple. L’analyse détaillée de ce disque mettra en lumière la manière dont Lev transforme ses souvenirs en hymnes universels, créant une expérience d’écoute immersive où le passé continue de parler au présent.

L’EP s’ouvre sur ECHO, on aime la puissance émotionnelle et surtout le mixage de la voix et des différentes pistes instrumentales. La chanson met en scène un dialogue intime avec le temps, où la voix de Bubbe Sarah devient le point d’ancrage. Née en 1892 en Pologne, son récit tisse un lien direct entre mémoire familiale et identité présente. Le thème central est la transmission : les voix des ancêtres — Sarah, Ben, Evelyn — résonnent comme des échos qui traversent les générations.

Le temps n’est pas linéaire, mais cyclique, fait de strates qui se superposent et se répondent. Sarah incarne ce passage, à la fois témoin d’un monde disparu et présence vivante dans la mémoire du narrateur. Ainsi, l’expérience intime devient universelle : comment accueillir ces voix anciennes, les laisser grandir en soi, et comprendre que dans l’écho du passé se construit encore le présent.

La suite est comme un murmure, une leçon de vie. Une chanson Pop Folk avec des nuances Country Rock. Where We Come From est un bijou pour ceux aimant ce genre musical nord américain. La chanson met en avant l’héritage comme une chaîne vivante qui se transmet de génération en génération.

L’évocation des parents qui racontent leurs histoires autour de vieilles photos crée une dimension à la fois fraternelle et paternelle : il ne s’agit pas seulement de léguer des souvenirs, mais d’offrir une identité partagée, une appartenance. Les voix maternelle et paternelle deviennent des guides, des passeurs de mémoire, donnant au narrateur la force de se situer dans un récit collectif. Cet héritage n’est pas glorieux au sens historique, mais profondément humain : labeur, survie, dignité silencieuse. La chanson souligne que ces récits, transmis avec tendresse et gravité, sont les véritables fondations d’un arbre familial dont chaque branche continue de porter la vie.

En miroir de Where We Come From, qui transmet un héritage familial comme un socle identitaire, My Wish Was You déplace l’héritage vers le domaine intime, celui de l’amour vécu comme un vœu ultime. La chanson, sous ses airs de rêve naïf, se révèle être une bénédiction rétrospective : le narrateur comprend que le souhait formulé depuis toujours s’est déjà accompli, car l’autre a été ce cadeau de vie qu’on ne mesure souvent qu’après coup.

Cette reconnaissance transforme le désir en offrande : aimer devient non seulement un rêve réalisé, mais aussi un legs affectif comparable aux récits ancestraux. Ainsi, l’amour s’inscrit dans la continuité de la transmission, comme un bien précieux reçu et à chérir, une bénédiction qui relie passé, présent et futur. On a beaucoup pensé à Lifehouse et leur tube You and Me. Une forme de mélancolie sépare les deux titres, mais on a toujours cette forme d’amour ultime presque sacré et ancré dans une prédestination à se rencontrer et s’aimer.

Dans My Wish Was You, Eli Lev déroule ce vœu intime comme un chemin déjà parcouru, où le rêve et la réalité se rejoignent dans la gratitude d’avoir aimé. Dans You and Me, Jason Wade et Lifehouse capturent l’instant présent, suspendu, où le temps s’efface au profit de l’évidence d’un lien indéfectible. Deux visions complémentaires d’un même absolu amoureux : l’une tournée vers la reconnaissance rétrospective, l’autre vers la fulgurance immédiate, mais toutes deux habitée par cette certitude que l’amour véritable dépasse le hasard pour devenir destinée.

Who I Was arrive en 4e place de l’EP, on retrouve des extraits audios, des guitares aériennes.

Dans Who I Was, la relation avec Bubbe Sarah et Oncle Ben révèle une force héritée de la survie, mais aussi une fragilité inscrite dans la mémoire. Sarah incarne la résilience face à l’exil et à la perte, tandis que Ben, enrôlé dans la guerre et marqué par le labeur, symbolise le courage discret d’une génération qui a dû grandir trop vite. Le narrateur se reconnaît en eux : des héros idéalisés, mais brisés par l’histoire.

La chanson montre que l’héritage familial n’est pas seulement celui de la grandeur, mais aussi des blessures, des contradictions et des silences transmis. En se découvrant à la fois roi et mendiant, oppresseur et opprimé, l’artiste révèle que la véritable force naît de cette humanité fracturée, où la dignité s’entrelace à la douleur.

La conclusion de Past Lives avec Our Friends agit comme un apaisement, une respiration sacrée où les voix des disparus se confondent avec celles des vivants. Eli Lev nous offre une vision réparatrice : la mort n’est plus une rupture, mais une continuité invisible, portée par le souffle du vent ou la chaleur du soleil. Cette chanson clôt l’EP comme un rite de passage, où les figures familiales — Sarah, Ben, Evelyn, Jessie Mae — deviennent guides, compagnons de route au-delà du temps. L’artiste tisse ici une spiritualité lumineuse, transformant la perte en présence, et la mémoire en consolation. C’est une fin magique, belle et réparatrice, qui apaise nos propres craintes existentielles en affirmant que ceux qu’on aime voyagent simplement un peu en avance sur nous.

Un tel résultat n’aurait pas été possible sans l’équipe réunie autour d’Eli Lev. Le travail de Taylor Rigg, producteur et ingénieur du son, est essentiel : ses arrangements de cordes et sa direction musicale donnent une cohérence vibrante à l’ensemble. Jordan Rigg et Courtney Rigg ajoutent leur couleur instrumentale et vocale, renforçant la dimension intime. Les interventions de Mike Breitenbach (mandoline, banjo), Larry Salzman (percussions), Richard Curran (cordes), Tyler Reza (piano) et Crosby Cofod (violon) enrichissent l’album d’une texture organique et universelle. Enfin, le mastering précis de Scott Hull et l’univers visuel conçu par Susanna Ferran parachèvent cette œuvre. Ensemble, ils font de Past Lives un voyage artistique complet, où chaque détail contribue à enraciner cette magie réparatrice dans le cœur de l’auditeur.

Past Lives n’est pas seulement un disque, c’est une expérience sensorielle et spirituelle. Eli Lev parvient à faire dialoguer le temps, reliant les voix disparues aux battements de notre présent. Grâce à ses collaborateurs — musiciens, arrangeurs, ingénieurs, designers — il compose une œuvre qui apaise, élève et réconcilie. Cet EP devient un baume contre nos peurs existentielles, rappelant que l’héritage est une source de force et que l’amour, sous toutes ses formes, nous relie au-delà des générations. Une œuvre à écouter, mais surtout à ressentir.

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