Après plus de dix ans d’histoires glaçantes, Conjuring : L’Heure du Jugement (The Conjuring: Last Rites) met un point final à la saga des Warren. Un ultime chapitre à la fois terrifiant et émouvant, qui scelle le destin d’Ed, Lorraine et leur fille Judy face à l’affaire Smurl, inspirée de faits réels.
Après plus d’une décennie de frissons, The Conjuring : L’Heure du Jugement vient clore l’une des sagas horrifiques les plus marquantes du cinéma contemporain. Vera Farmiga et Patrick Wilson retrouvent une dernière fois leurs rôles mythiques d’Ed et Lorraine Warren pour affronter une enquête inspirée de l’affaire Smurl, l’un des dossiers les plus terrifiants de leur carrière. Réalisé par Michael Chaves et produit par James Wan et Peter Safran, ce neuvième opus marque la fin d’un univers cinématographique qui a redéfini le film d’horreur moderne, entre émotions familiales et manifestations démoniaques.
Une ultime confrontation avec le Mal
En 1986, les Warren pensent se retirer, épuisés par des années de confrontations surnaturelles. Mais la maison de la famille Smurl devient le théâtre d’événements démoniaques d’une intensité inédite. Judy, leur fille devenue adulte (Mia Tomlinson), se retrouve impliquée malgré elle, soutenue par son compagnon Tony Spera (Ben Hardy). Ce dernier découvre à son tour l’univers terrifiant où évoluent les Warren. Autour du couple central, on retrouve Steve Coulter dans le rôle du père Gordon, ainsi que Rebecca Calder (Janet Smurl), Elliot Cowan (Jack Smurl), Kíla Lord Cassidy (Heather Smurl), Beau Gadsdon (Dawn Smurl) ou encore Shannon Kook (Drew Thomas). Ce casting élargi traduit l’ambition de ce dernier chapitre : mêler terreur pure et drame familial, tout en explorant la relation mère-fille et le passage de témoin entre générations.

Une saga, une franchise : bilan du dernier volet
The Conjuring : L’Heure du Jugement n’est pas seulement un nouvel épisode horrifique : il s’agit d’une conclusion. Michael Chaves, déjà familier de l’univers, a voulu construire un film qui boucle la boucle. L’ouverture renvoie aux débuts des Warren, jusqu’à la naissance de Judy, pour souligner le cycle qui s’achève. Plus qu’un combat contre le Mal, ce chapitre raconte l’histoire d’une famille au bord de la rupture, où chaque décision a un poids affectif.
Depuis 2013, la saga Conjuring a imposé un nouveau classicisme horrifique, redonnant ses lettres de noblesse au genre grâce à une mise en scène précise, une esthétique soignée et un ancrage constant dans des affaires « inspirées de faits réels ». Avec plus de 2 milliards de dollars au box-office mondial, elle a bâti une franchise qui rivalise avec les monstres sacrés du cinéma d’horreur. Mais ce succès repose surtout sur l’attachement du public à Ed et Lorraine Warren, dont l’humanité transcende la noirceur des récits.
Dans ce dernier volet, le spectateur est invité à regarder les Warren sous un autre angle : des parents vieillissants, conscients que leur fille doit s’émanciper. Le conflit entre Judy et Lorraine devient un axe central, miroir des peurs universelles liées à la transmission, à la protection et au lâcher-prise. Le film ne se limite pas aux scènes de terreur — pourtant brillamment orchestrées — il propose aussi un drame familial où les enjeux intimes pèsent autant que l’affrontement avec l’invisible.
James Wan et Peter Safran rappellent que la saga n’était pas pensée comme une franchise, mais comme un simple film de genre. Le succès a transformé l’expérience en aventure collective. Aujourd’hui, ce chapitre de conclusion se teinte de mélancolie : les spectateurs disent adieu à des personnages qu’ils ont vus vieillir, aimer et souffrir. Comme le souligne Patrick Wilson, le dilemme central est universel : « Qu’avons-nous fait de nos vies ? Que reste-t-il à vivre ? » Ces questions confèrent à ce dernier film une profondeur inattendue, qui va bien au-delà des jumpscares.
Notre avis – Un dernier volet touchant
Une porte se ferme avec un casting à la hauteur de la franchise : des actrices incarnant des personnages secondaires impactant dans leur jeu, une nouvelle figure dans l’univers, Mia Tomlinson qui incarne une Judy adulte attachante et sincère ! Bref, beaucoup de franchise se casse la gueule sur leur film de clôture, ici on ne donne pas de la confiture aux cochons, mais aux fans, qui pourront savourer le plaisir de quelques sueurs froides familières ! Oui, Conjuring est au film d’horreur moderne ce que L’exorciste était à l’horreur des années 70, un modèle esthétique qui a forgé un classicisme-nouveau !
Seule ombre au tableau: on nous dit le but du démon et son désir, mais on ne l’identifie pas…. Chose étrange, car en démonologie et science occulte on ne peut chasser le malin qu’en le nommant. Ce détail rend étrange cette conclusion d’un univers où l’on avait toujours un symptôme et l’identification du démon ou entité derrière. Cette fois-ci, on ne voit que les serviteurs du démon sans jamais le voir ou nommer.

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Ce constat, loin d’affaiblir le film, nourrit paradoxalement une atmosphère plus troublante. Le fait de ne jamais identifier clairement le démon laisse une zone d’ombre qui amplifie la peur, car l’inconnu demeure la menace la plus glaçante. Le cinéaste joue avec cette absence pour accentuer le sentiment d’impuissance, rappelant que le Mal se cache parfois derrière des visages anonymes. La mise en scène privilégie la suggestion, un choix risqué mais cohérent avec l’idée d’une conclusion qui refuse la facilité des explications définitives.
L’interprétation de Mia Tomlinson mérite d’être soulignée : elle insuffle à Judy une complexité inédite, oscillant entre vulnérabilité et courage. Le spectateur, habitué à la voir enfant, la découvre femme, confrontée à son héritage spirituel et à ses peurs les plus intimes. Le duo qu’elle forme avec Ben Hardy apporte une touche d’émotion et d’espoir, équilibre subtil face à l’horreur.
Le film réussit également à rendre hommage à la dimension familiale de la saga. Loin de n’être qu’une succession de cas démoniaques, The Conjuring s’est construit sur l’idée que l’amour et la foi sont des armes face aux ténèbres. Cet ultime chapitre réaffirme cette vérité avec force, tout en laissant planer une ambiguïté sur la victoire réelle des Warren. Car si l’entité n’est pas nommée, la fragilité des protagonistes est mise à nu.
Ce film n’est pas seulement une fin, mais aussi un miroir tendu au spectateur. Derrière les cris et les exorcismes, il interroge : comment protéger ceux qu’on aime sans les étouffer ? Jusqu’où aller pour préserver une famille ? Des questions universelles qui confèrent au film une profondeur inattendue.
Anecdotes & making of
Le tournage s’est déroulé en Angleterre, notamment dans une demeure surnommée The Old Vicarage, où Michael Chaves affirme avoir lui-même vécu une expérience paranormale : des voix masculines entendues à l’étage alors que la maison était vide. Le réalisateur a également mené des entretiens avec les véritables sœurs Smurl, renforçant l’authenticité de l’affaire portée à l’écran.
Les décors recréent fidèlement l’Amérique des années 80 : la maison des Warren a été reconstruite dans le Hertfordshire avec ses détails d’époque, tandis que la chambre de Judy mêle souvenirs adolescents et icônes pop. Les accessoires — affiches de rock, clichés amateurs, objets du quotidien — plongent acteurs et techniciens dans une immersion totale.
Mia Tomlinson, qui incarne Judy, a rencontré la véritable Judy Warren et a même porté ses bracelets dans le film, ajoutant une touche intime et symbolique. Ben Hardy s’est inspiré de son père et de discussions avec Tony Spera pour composer son rôle.
Enfin, l’équipe a glissé des clins d’œil aux débuts de la saga : une séquence de flash-back montre Ed et Lorraine lors d’une enquête ancienne, renforçant le sentiment de boucle narrative. Le réalisateur a varié les angles et dispositifs de caméra pour maintenir une tension visuelle constante, tandis que Benjamin Wallfisch signe une partition musicale mêlant intensité orchestrale et sons expérimentaux.
The Conjuring : L’Heure du Jugement clôt une saga qui a marqué l’histoire du cinéma d’horreur. Plus qu’un déluge de frayeurs, ce dernier chapitre offre un récit intime sur la famille, la transmission et le sacrifice. Si certains regretteront l’absence d’un démon clairement identifié, la puissance émotionnelle et la mise en scène audacieuse en font une conclusion à la fois bouleversante et fidèle à l’esprit de la franchise. Un adieu qui laisse des cicatrices, mais aussi une empreinte durable dans la mémoire collective des spectateurs.
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10 septembre 2025 en salle | 2h 15min | Epouvante-horreur
De Michael Chaves |
Par David Leslie Johnson-McGoldrick, Richard Naing
Avec Vera Farmiga, Patrick Wilson, Mia Tomlinson
Titre original The Conjuring: Last Rites
LE SAVIEZ-VOUS ?
Michael Chaves a confié que l’ouverture du film replonge le spectateur dans la nuit de la naissance de Judy Warren, liée à l’une des premières enquêtes du couple. Une séquence pensée comme « la plus sombre de toute la saga », destinée à poser le ton émotionnel de ce dernier chapitre. Plus étonnant encore, le réalisateur raconte avoir lui-même vécu un phénomène étrange en Angleterre, dans The Old Vicarage, une maison qu’il habitait durant le tournage, où il jure avoir entendu des voix à l’étage alors que le lieu était vide.
De leur côté, James Wan et Peter Safran rappellent que leur premier contact avec les Warren venait d’un téléfilm sur l’affaire Smurl, et soulignent combien l’ancrage familial a toujours été le cœur battant de la saga. Pour eux, l’attachement profond du public à Vera Farmiga et Patrick Wilson est la clé du succès, et ce dernier opus devait autant « faire peur qu’émouvoir aux larmes ».

Autour de la production et de l’écriture du film
Benjamin Wallfisch a composé la musique de ce nouveau film. Le compositeur signe une partition où l’orchestral se mêle à des textures sonores sombres et expérimentales. Sa musique intensifie la tension, tout en soutenant les moments émotionnels, reflétant l’équilibre recherché entre frisson et drame familial. Tout cela permet de magnifier ce film tourné en IMAX ! Le film bénéficie d’une sortie exclusive en salles, avec certaines projections prévues en IMAX. Ce choix permet de renforcer l’immersion visuelle et sonore, offrant aux spectateurs une expérience plus saisissante et intense pour ce dernier chapitre de la saga.
Il existe des liens entre l’affaire Smurl réelle et le scénario de The Conjuring: Last Rites. En effet, l’affaire Smurl, survenue en Pennsylvanie dans les années 80, impliquait des phénomènes paranormaux vécus par une famille sur trois générations. Les Warren ont enquêté sur ce cas, qui devient ici le point de départ dramatique du film, ancrant la fiction dans une histoire authentique.
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3 réflexions sur “Conjuring : L’Heure du Jugement – Une conclusion à la hauteur d’une saga légendaire.”