La bande originale d’Alpha, composée par Jim Williams et enrichie par Séverin Favriau, transcende le film de Julia Ducournau. Entre cordes dissonantes, nappes électroniques et chœurs envoûtants, la BO devient un personnage à part entière, amplifiant la mutation et l’émotion.
Avec Alpha, Julia Ducournau livre une œuvre intense où la mutation devient le miroir d’un héritage invisible, transmis de mère en fille. Après Grave et Titane, la réalisatrice revient avec un drame viscéral où chaque plan respire la chair, la peur et l’amour sacrificiel. Porté par Mélissa Boros, Tahar Rahim et Golshifteh Farahani, le film explore la fusion mère-fille, la difficulté d’émancipation et le poids des traumatismes collectifs. Entre souvenirs saturés de couleurs et présent glacé, Alpha nous enferme dans une société où la maladie inventée agit comme métaphore universelle : le refoulé hante les vivants, condamnant chacun à une métamorphose constante. Le film, présenté à Cannes, assume sa puissance cathartique et bouleverse par la vérité nue des corps et la mise en scène sensorielle. Une expérience rare qui confirme Julia Ducournau comme une voix unique, capable de faire du cinéma un rituel où l’intime rejoint le sacré, et où chaque émotion devient indélébile.
La bande originale de Jim Williams
La bande originale, signée Jim Williams, fidèle complice de Julia Ducournau, constitue l’un des piliers de l’expérience Alpha. Le compositeur tisse une partition organique où cordes dissonantes, piano percussif et nappes électroniques créent une tension presque rituelle. Loin d’un simple accompagnement, la musique épouse les mutations du corps et de l’esprit d’Alpha, traduisant sa confusion intérieure autant que ses éclats de lucidité. L’ajout de Séverin Favriau, entre sound design et textures électroniques, renforce cette plongée viscérale, où le spectateur est happé par un climat sonore à la fois oppressant et hypnotique.
Ce choix musical amplifie le parti pris sensoriel du film : Jim Williams ne cherche pas à rassurer, mais à dérégler, à troubler. Chaque note, chaque silence devient une extension du récit, comme si la partition elle-même respirait avec les personnages. La BO s’inscrit dans la continuité des précédents travaux du compositeur (Grave, Possessor), mais pousse ici l’expérience plus loin, jusqu’à l’incantation. Les chœurs et synthétiseurs analogiques ouvrent une dimension contemporaine, dialoguant avec les images saturées et métalliques de la cinéaste. Le résultat est une alchimie rare : une musique qui ne se contente pas d’accompagner l’image, mais qui incarne l’inquiétude, la mémoire et le sacré, donnant à Alpha sa résonance la plus intime et universelle.
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