Dans What if We Run Away?, Mike Hanisch signe une ballade intime où désir et peur se confondent. Entre poésie et mélancolie, il explore la difficulté à dire “je t’aime” et l’idée que l’essentiel se trouve déjà en nous, offrant une vision lucide et émotive de l’amour.
Originaire de Tulsa, Oklahoma, et désormais installé à Chicago, Mike Hanisch est un auteur-compositeur-interprète qui conjugue sa passion pour la musique avec son métier d’enseignant en anglais auprès d’élèves de 3e. Depuis 2018, il façonne un univers personnel où mélodies délicates et textes introspectifs se répondent. Après avoir marqué son public avec l’EP GOLD, entièrement enregistré et produit depuis sa chambre universitaire en 2022, il a dévoilé en février 2024 The Time Between The Lights, confirmant son talent de créateur sensible et indépendant. Sa chanson What if We Run Away? illustre parfaitement cette capacité à mêler émotion brute, poésie et arrangements subtils.
On aime la mélancolie et la douceur qui se dégagent de la voix de Mike Hanisch, rappelant par instants la sensibilité de Tom Odell et l’atmosphère intimiste de Bon Iver. Sa manière de poser les mots, avec retenue et sincérité, nous entraîne dans un univers où chaque note semble vouloir protéger ce qu’il y a de plus fragile. On y retrouve la chaleur d’un refuge musical, où l’émotion se fait apaisante tout en laissant transparaître une profondeur touchante. Entre lumière tamisée et confidences murmurées, Mike parvient à créer un cocon sonore qui réconforte, tout en invitant à la réflexion et à l’introspection.
Dans What if We Run Away?, Mike Hanisch livre une ballade où l’introspection prend le pas sur l’action. Le texte s’ouvre dans une atmosphère froide et vide, image d’un manque affectif, immédiatement associée à la présence presque fantomatique de l’autre. Le narrateur oscille entre désir ardent et crainte d’agir : « If you love me / Don’t » résume cette tension paradoxale, où l’envie de se lancer se heurte à la peur d’être blessé. Le refrain pose une question universelle – que se passerait-il si l’on fuyait ensemble pour découvrir que l’essentiel était déjà là, en nous ? L’artiste explore ici la notion de recul face à l’intensité des émotions, tout en admettant que les sentiments peuvent dépasser notre contrôle.
Hanisch aborde le thème amoureux en jouant sur le non-dit, notamment à travers « The three words I can’t say out loud », révélant la difficulté à exprimer l’amour par peur de perdre ce lien fragile. L’originalité réside dans cette façon de traiter le doute non comme une faiblesse, mais comme une étape nécessaire à l’acceptation. La fuite évoquée n’est pas tant un abandon qu’une échappée symbolique vers un espace intérieur où l’on pourrait accueillir l’autre sans crainte. Le pont, avec son lâcher-prise assumé – « Let go of my mind, Surrender to hope » – marque le basculement : accepter de ne pas tout maîtriser et se laisser porter par ce qui vient. Une vision à la fois lucide et poétique de l’amour, où la fragilité devient force.
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