BLACKPINK électrise le Stade de France avec son “Deadline World Tour”. Deux concerts à guichets fermés, des solos envoûtants, une ferveur inédite : la K-pop prouve qu’elle n’est plus un phénomène marginal, même en France. Récit d’un show entre rêve et réalité.
La K-pop est partout. Ou presque. Si la Corée du Sud a conquis le monde avec ses boys bands ultra-performants et ses girls bands visionnaires, la France, elle, reste prudente. Pourtant, ce 2 août 2025, le Stade de France a vibré sous les cris et les lumières roses du « Deadline World Tour » de BLACKPINK. Deux ans après leur dernier passage, Lisa, Jennie, Rosé et Jisoo ont rassemblé plus de 110 000 spectateurs en deux soirées. Une performance impressionnante pour un genre musical encore jugé « communautaire » dans l’Hexagone. Pourquoi cette ambivalence ? Car la France, patrie de la chanson d’auteur et du rock lettré, rechigne à embrasser un genre dont les codes semblent d’un autre monde : chorégraphies millimétrées, marketing omniprésent, chants en coréen. Et pourtant, la vague est bien là.
La K-pop music en France : un phénomène sous-estimé
Malgré une présence timide dans les classements officiels français, la K-pop séduit de plus en plus de jeunes. Selon Live Nation, entre 300 000 et 500 000 fans suivent activement les groupes coréens dans l’Hexagone. Des chiffres boostés par des concerts à guichets fermés (Stray Kids, TXT, BLACKPINK), des collaborations internationales (Coldplay avec BTS, DJ Snake avec Jung Kook) et un merchandising tentaculaire. Pourtant, seuls 57 % des Français exposés à la K-pop lui sont favorables, loin des 70 % de moyenne mondiale. En cause : la barrière linguistique, les clichés tenaces sur les fans, ou encore l’absence de relais médiatiques nationaux. Mais cette résistance commence à faiblir.
Des initiatives émergent : festivals à Lyon ou Paris, boutiques spécialisées comme Tai You, projets diplomatiques entre la France et la Corée. Même le PSG s’associe à BLACKPINK pour des éditions limitées de vêtements. La K-pop devient peu à peu un terrain culturel sérieux. La chanteuse Yun, pionnière française du genre, l’a expérimenté à ses dépens. Accusée de faire du “copier-coller”, elle persiste à croire en une K-pop made in France. La preuve que quelque chose est en train de naître.
Actualité des groupes de K-pop : BLACKPINK, BTS et Stray Kids en tête
En 2025, BLACKPINK reste au sommet, malgré une production discographique minimale : deux albums, deux EP, mais une aura mondiale. Le dernier single Jump, aux accents hardstyle, cartonne sur YouTube. De son côté, BTS prépare une nouvelle tournée mondiale pour 2026, après un retour symbolique lors du relais de la flamme olympique. Stray Kids enflamme également le Stade de France avec Karma, leur nouvel album prévu pour le 22 août, déjà en précommande.
À noter aussi : le groupe IVE qui a conquis le public du festival Lollapalooza, ou encore P1Harmony dont un membre a proposé une collaboration à SCH. Autant d’initiatives qui témoignent d’un dialogue artistique de plus en plus fluide entre K-pop et musique occidentale. Et si ce mouvement allait au-delà de la simple tendance ?
Le concert évènement : BLACKPINK au Stade de France, les 2 et 3 août 2025
Le « Deadline World Tour » de BLACKPINK a offert deux soirées mémorables au Stade de France. Dès les premières notes de Kill This Love, le public s’est enflammé. Les titres phares Pink Venom, How You Like That ou Shut Down ont suivi, portés par des effets visuels spectaculaires et un public survolté. Malgré quelques défauts techniques — absence temporaire de Rosé, playback évident —, les quatre icônes ont repris le dessus grâce à leurs performances solo : Lisa métamorphosée en super-héroïne, Jisoo en élégance incarnée, Jennie en bête de scène, et Rosé en interprète sensible.
Point culminant : Jump, nouveau hit électro-techno, a transformé le stade en rave géante, soutenu par des lasers vert fluo et une énergie communicative. Les BLINKs, armés de leurs lightsticks, ont répondu avec ferveur. Le rappel, plus intimiste, a montré les artistes en version détendue, presque “à la maison”, concluant le spectacle sur Really et Kick It. Un concert à la fois grandiose et humain, où les imperfections ont renforcé l’émotion. BLACKPINK n’a peut-être pas livré une performance parfaite, mais elle a offert un moment de communion rare, presque historique.
Ce qu’on retient de ce concert
Bien que le show de BLACKPINK ait électrisé le Stade de France, plusieurs aspects clés du phénomène méritent d’être soulignés. Les fans, bien plus qu’un public, ont organisé des distributions de fanpacks illustrés, tandis que Rosé lançait un clin d’œil typiquement français en croquant dans une baguette sur scène. Les membres, bouleversées, ont exprimé leur gratitude avec des mots forts : « Paris est incroyable », « Je t’aime Paris », « C’est un autre niveau ». Pourtant, la redondance de Jump en rappel et l’absence de mise en scène sur Really et Kick It ont quelque peu terni la fin du concert.
En parallèle, la France reste l’un des pays les plus sceptiques envers la K-pop : seuls 57 % des auditeurs en ont une image positive, et 24 % la rejettent. Les fans racontent moqueries, sexisme, voire homophobie à l’école, renforçant les clichés sur une “musique de collégiennes”. Les rares ponts musicaux avec la France (DJ Snake, SCH) peinent à s’imposer, malgré des ateliers créatifs franco-coréens ou le relais olympique de Jin (BTS). Même Yun, première artiste K-pop française, souffre de cette frilosité culturelle persistante.
Un concert qui marque un tournant
Le passage de BLACKPINK au Stade de France marque un jalon dans l’histoire de la K-pop en France. Bien plus qu’un concert, ce fut une déclaration d’amour entre un groupe et un public longtemps ignoré. La ferveur, l’organisation des fans, les interactions pleines de tendresse et les performances solo confirment que le phénomène est désormais ancré. Malgré les réticences culturelles françaises, la vague K-pop n’est plus marginale. Elle est populaire, puissante et incarnée par une communauté soudée, audacieuse et fière. Si la France tarde à s’ouvrir pleinement à cette culture, une chose est sûre : le Stade de France a été conquis.
Playlist du concert : entre tubes, nouveautés et moments solo
Voici la setlist complète des concerts des 2 et 3 août :
Acte 1
- Kill This Love
- Pink Venom
- How You Like That
- Playing With Fire
- Shut Down (medley « Crazy Over You » + « Typa Girl »)
Acte 2
- Jisoo : Earthquake / Your Love
- Lisa : Thunder / Fxck Up the World
Acte 3
- Pretty Savage
- Don’t Know What to Do
- Whistle
- Stay
- Lovesick Girls
Acte 4
- Jennie : Mantra / With the IE / Like Jennie
- Rosé : Two Years / Toxic till the end / APT.
Acte 5
- Jump
- BOOMBAYAH
- DDU-DU DDU-DU
- As If It’s Your Last
- Forever Young
Rappel
- Jump (reprise)
- Really
- Kick It
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