The Active Set – Death Of A Friend


Avec Death Of A Friend, The Active Set livre un titre étonnamment entraînant sur le deuil et la répétition des pertes. Inspiré d’expériences personnelles, ce single marque une rupture sonore pour le groupe, tout en gardant leur ADN post-punk énergique et mélodique.

Selon Matthew Stolarz, chanteur de The Active Set, Death Of A Friend naît d’une réalité devenue trop familière : celle de voir la mort frapper sans relâche. Famille, amis, collègues… les pertes se sont accumulées au fil des années, jusqu’à prendre un caractère presque absurde. Cette chanson est née de ce trop-plein, d’un besoin de dire l’épuisement, sans filtre ni métaphore. Plutôt que de sombrer dans la mélancolie, le groupe choisit une esthétique plus vive, presque ironique, pour mieux souligner le contraste entre la forme et le fond. Il ne s’agit pas de glorifier la résilience, mais de traduire ce moment suspendu entre sidération, colère, humour noir et refus obstiné de lâcher prise.

Dans Death Of A Friend du groupe The Active Set, la douleur se structure comme un journal de guerre intime, une chronique brutale de l’accumulation. Le morceau ne sublime pas la perte : il la nomme, la compte, la confronte. Chaque disparition devient une entaille dans la chair du narrateur, qui voit la mort s’infiltrer dans le quotidien avec une régularité épuisante. L’usure émotionnelle n’est pas un cri, mais une lassitude sourde. Le deuil ici n’a rien d’héroïque, il est administratif, mécanique, désarmant. On assiste à une débâcle intérieure, dans laquelle la volonté de comprendre cède peu à peu sous le poids de l’incompréhensible.

Mais au lieu d’un abandon total, Death Of A Friend expose la reconstruction comme un choix quotidien, usant et fragile. L’envie de « ne pas en parler » est une protection, une tentative de maintien. La chanson évite l’exaltation d’un rebond miraculeux : elle souligne à quel point tenir debout exige déjà un effort colossal. Dans ce marécage émotionnel, le refus de « give up » devient une posture de survie. Chaque pas vers la lumière ne se fait pas dans l’élan, mais dans la résistance. L’identité se recompose non pas en déni de la douleur, mais avec elle — une lente reconquête de soi, à travers les ruines.


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