Batterfly – Mom Song : apprivoiser l’absence sans se trahir


Avec “Mom Song”, le duo Batterfly déploie ses ailes contraires dans un chant fragile et vibrant. Comme les deux moitiés d’un même souffle, leur musique se construit dans la tension et la complémentarité, entre ombre et lumière, douceur et désordre. Ici, les mots se brisent et se recollent, les émotions se balancent entre deuil et lumière intérieure. Cette chanson n’est pas un hommage figé, c’est un chemin de traverses, un équilibre précaire qui dit l’absence, mais surtout la résilience.

La chanson “Batterfly Mom Song” incarne un désordre émotif à la fois brut et tendre, comme un aveu intime lancé à voix basse dans le tumulte. Ce qui frappe ici, c’est cette manière très personnelle de dire l’absence sans jamais sombrer. Les émotions sont là, diffuses, bancales, jamais imposées. La douleur ne prend pas toute la place : elle s’infiltre entre les mots, dans les silences et les images troubles. Ce n’est pas un récit linéaire, c’est un éclat de mémoire, un corps à corps avec les sensations. La mélancolie devient un fluide, pas une prison.

Ce morceau semble naître de la perte, mais il ne s’y abandonne pas. Il y a cette volonté constante de chercher l’équilibre, d’accepter les paradoxes — sourire malgré le manque, tenir debout malgré le vide. L’artiste construit son propre langage des émotions, loin des clichés, et ça résonne parce que c’est imparfait, comme la vraie vie. Il n’y a pas de leçon, juste un chemin intime qui se devine à travers les failles. Et dans ce chaos maîtrisé, la chanson réussit à faire exister le souvenir sans qu’il devienne un poids, à rendre le manque presque doux.

Mom Song explore l’absence avec une pudeur désarmante, en évitant tout pathos, mais sans cacher la douleur. La chanson évoque par instants l’émotion brute d’“I Don’t Want to Miss a Thing” d’Aerosmith, utilisée dans Armageddon : même fragilité à fleur de peau, même vertige face à une perte irréversible. Mais ici, pas de grand orchestre ni de mélodie larmoyante : juste une voix tremblante, une structure mouvante, et cette sensation d’être entre deux mondes. On avance dans un flou volontaire, une matière émotionnelle flottante où chaque mot semble hésiter, comme si dire les choses les rendaient trop réelles.


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