Netflix parie gros sur Long Story Short avant même sa sortie


La nouvelle série animée Long Story Short, créée par Raphael Bob-Waksberg (BoJack Horseman), est renouvelée pour une saison 2 avant même sa diffusion prévue le 22 août sur Netflix. Un pari fort sur une fresque familiale à travers le temps.

Netflix ne fait pas les choses à moitié lorsqu’il croit en un projet. La plateforme vient de renouveler Long Story Short, la nouvelle série animée de Raphael Bob-Waksberg, pour une saison 2… sans même attendre les retours du public. Prévue pour le 22 août, cette série familiale suit trois frères et sœurs à travers les âges, entre souvenirs d’enfance et dilemmes d’adultes. Une décision rare, mais révélatrice : Netflix capitalise sur le succès passé de BoJack Horseman et continue de miser sur l’animation adulte, ce segment devenu stratégique pour se différencier dans la jungle du streaming.


BoJack : la série qui a changé le regard sur l’animation adulte

Avant d’être un gage de qualité, le nom de Raphael Bob-Waksberg évoque un tournant dans la narration animée. Avec BoJack Horseman, diffusée de 2014 à 2020, Netflix a prouvé que l’animation pouvait traiter de dépression, d’échec, de solitude ou d’addictions avec une justesse bouleversante, sans jamais sacrifier l’humour noir ou l’absurde. La série a séduit un public adulte en quête de récits profonds et cathartiques. Derrière un cheval qui noie ses regrets dans l’alcool, BoJack racontait en creux l’Amérique du spectacle et la fragilité humaine. Ce succès critique et populaire a ouvert la voie à d’autres projets animés matures. C’est dans ce sillage que s’inscrit Long Story Short, tout en prenant un virage plus intime et familial.

Une série culte et pourquoi ?

BoJack Horseman s’est imposée comme une série culte en brisant les conventions : une animation mordante, des épisodes expérimentaux (comme l’épisode muet ou celui en plan-séquence) et une mélancolie assumée. Elle n’a pas seulement diverti, elle a ouvert une brèche émotionnelle dans le format comique animé, abordant l’addiction, la culpabilité et la quête de sens avec une précision rarement vue. Le personnage de BoJack, loin d’être un anti-héros aimable, devenait un miroir dérangeant mais nécessaire de nos propres failles.

Série pionnière de l’animation adulte sur Netflix, BoJack a aussi permis à la plateforme de prouver que l’animation pouvait toucher un public plus large et plus mature, au-delà des codes classiques du cartoon. Sa réception critique exceptionnelle a pavé la voie à d’autres créations audacieuses comme Tuca & Bertie ou Arcane, confirmant qu’il était possible d’émouvoir, de déranger, et de faire rire, tout cela en dessin.


Long Story Short – Une série familiale portée par une narration temporelle

Long Story Short suit les parcours croisés de trois frères et sœurs : Avi, Shira et Yoshi Schwooper. Le récit alterne entre l’enfance, l’âge adulte et les souvenirs qui les relient, offrant une vision nuancée des relations familiales. Entre tendresse, tensions et non-dits, la série explore ces moments de bascule où chacun doit faire des choix, grandir ou se réconcilier avec le passé. Cette structure temporelle en spirale rappelle que nos vies sont souvent faites de retours en arrière et de résonances, où l’enfance n’est jamais vraiment finie. C’est à la fois une fresque générationnelle et une introspection douce-amère.


Un casting vocal étoilé et une équipe rodée

Pour incarner les membres de la famille Schwooper et leurs proches, Long Story Short s’appuie sur un casting vocal prestigieux. Ben Feldman, Abbi Jacobson, Max Greenfield donnent vie aux trois personnages principaux, rejoints par Lisa Edelstein, Paul Reiser ou encore Nicole Byer. Des invités comme Dave Franco viennent compléter ce tableau vivant. La production est assurée par Tornante Television, avec l’animation de ShadowMachine, déjà derrière BoJack Horseman. Lisa Hanawalt, co-créatrice de Tuca & Bertie, assure la supervision artistique, tandis que Jack Shih, lauréat d’un Emmy, est à la réalisation. Une équipe créative qui connaît déjà parfaitement les codes du genre.


Une stratégie Netflix entre confiance et nécessité

Ce renouvellement anticipé illustre une nouvelle stratégie chez Netflix : miser sur les créateurs confirmés et garantir une continuité de production. Dans un contexte concurrentiel féroce, la plateforme cherche à fidéliser un public adulte exigeant, souvent frustré par les annulations soudaines. En commandant une saison 2 avant même la diffusion, Netflix envoie un signal fort : Long Story Short n’est pas un simple coup d’essai, mais un projet pensé sur la durée. Cette démarche permet aussi d’éviter les longues pauses entre saisons, souvent fatales aux séries animées. Avec ce geste, Netflix affirme sa volonté de rester une référence en matière d’animation adulte ambitieuse.


Long Story Short n’a pas encore été dévoilée, mais elle porte déjà les espoirs d’une suite. Ce renouvellement précoce témoigne autant de la confiance de Netflix en Raphael Bob-Waksberg que de la place centrale que prend aujourd’hui l’animation adulte dans la guerre du streaming. Après avoir exploré la chute d’un acteur raté dans BoJack, l’auteur s’attaque à la complexité des liens familiaux. Si le pari est réussi, cette série pourrait bien devenir une nouvelle pierre angulaire du catalogue Netflix, à la croisée de l’intime et du philosophique. Rendez-vous le 22 août pour juger sur pièce.


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