Il y a des chansons qui naissent d’un cri, d’autres d’un fracas… et puis il y a celles qui surgissent du silence, de ce moment suspendu où l’absence pèse plus fort que la présence. I Struck Gold With You de David Lazarus appartient à cette dernière catégorie. Inspiré par une rencontre inattendue lors d’un voyage en Asie du Sud-Est, ce morceau est une lettre intime, écrite comme on murmure à quelqu’un qu’on ne reverra peut-être jamais. C’est une chanson qui célèbre la synchronicité d’une rencontre, la tendresse des instants partagés, et la douce douleur de voir les chemins se séparer, sans drame, mais non sans trace.

Une ballade d’amour sur l’amour, le manque et l’absence

David Lazarus signe ici une ballade qui, sous ses airs simples, dit tout des extrêmes de l’existence : l’amour et la solitude, la plénitude et le manque, le partage et l’absence. Ce qui frappe d’abord, c’est cette manière d’enrouler les émotions dans une boucle lancinante, où les opposés s’attirent, s’usent et se regrettent. La répétition n’est pas gratuite : elle devient souffle, fatigue, insistance du cœur qui ressasse ce qu’il ne peut digérer. Une chanson qui pose à plat les paradoxes du lien amoureux, comme un vertige doux-amer.

Ce qui rend cette chanson aussi singulière, c’est son refus du spectaculaire. Ici, pas de grands éclats : juste un quotidien un peu effondré, des instants qui sonnent creux en l’absence de l’autre. Mais c’est justement là que réside sa force. Le texte esquisse une forme d’intimité désarmée, comme si l’artiste ne savait plus comment faire sans, ni même comment faire avec. Il ne cherche pas à sublimer la douleur ou à la travestir, il la donne brute, presque monotone, comme une pluie fine qui ne cesse jamais. Et c’est ça qui touche.

« I Struck Gold With You » raconte plus qu’une histoire d’amour : c’est une façon de dire que certains liens, même lorsqu’ils pèsent, donnent une couleur au monde. Le contraste entre la richesse du sentiment et la difficulté à le porter devient le cœur battant de la chanson. Ici, l’artiste réussit à capter cette sensation rare où l’on se sent chanceux d’avoir vécu quelque chose, même si ce quelque chose a fait mal. Une manière très personnelle, pudique, mais vibrante, de parler d’un attachement qui continue à faire du bruit dans le silence.

On a été un peu déstabilisé par le mixage de la voix sur I Struck Gold With You, qui, à la première écoute, donne presque une impression artificielle, comme si une IA chantait à la place d’un être humain. Cette sensation étrange nous a poussés à creuser un peu, à chercher une version live ou une trace plus organique de cette chanson. Bonne nouvelle : David Lazarus existe bel et bien, et sa voix, en live, révèle une authenticité touchante. Derrière le vernis studio, il y a un artiste bien réel, sincère et habité.