Tiphanie Doucet réinvente avec grâce Big Jet Plane en français, offrant une version douce et envoûtante qui mêle sensualité-pop et évasion poétique. Portée par une production élégante et une voix délicate, cette reprise séduit dès la première écoute. Choisie pour illustrer la campagne Renault Rafale, elle révèle toute la force émotionnelle de l’artiste et confirme son talent à transformer les classiques en instants suspendus. Une artiste déjà présentée plusieurs fois, à suivre de près.

Tiphanie Doucet trace son chemin en dehors des sentiers battus, à la croisée du folk, de la pop et de l’élégance acoustique. Ex-danseuse professionnelle et multi-instrumentiste, elle transforme chaque chanson en tableau délicat, où les émotions prennent le pas sur les artifices. Sa voix douce, ses arrangements subtils et sa capacité à écrire comme on écrit une lettre font d’elle une artiste à part, précieuse et sincère. Depuis Under My Sun jusqu’à son concept-album LETTERS, elle bâtit un univers fragile et puissant à la fois, et avec Big Jet Plane, elle signe sans doute l’un de ses moments les plus accessibles et lumineux.

Avec cette version française de Big Jet Plane, Tiphanie Doucet réussit un tour de force rare : celui de s’approprier un morceau culte sans jamais le trahir. Loin d’une simple traduction, elle en propose une relecture personnelle, sensuelle et aérienne, où chaque mot semble porté par un souffle intime. La production est soignée, élégante, volontairement légère, et sa voix, entre murmure et caresse, apporte à la chanson un éclat nouveau, presque cinématographique. Utilisée dans la campagne nationale de Renault Rafale, cette reprise impose d’emblée une couleur sonore identifiable, entre évasion, douceur et désir, tout en renouant avec la puissance évocatrice de la pop française bien produite.

De l’amour, de l’émotion et de la sincérité

L’artiste apporte de la douceur dans son interprétation, donnant à cette reprise une dimension presque suspendue, entre rêverie et désir. Loin de simplement chanter l’amour, elle en dessine les contours à travers une sensibilité brute, immédiate, presque enfantine. Les émotions ne sont pas disséquées, elles sont vécues en pleine peau. Ce qui frappe, c’est cette façon de faire de l’élan amoureux une pulsion de fuite, une évasion vers un ailleurs idéalisé. Le « big jet plane » devient le symbole d’un amour total, sans frein, porté par l’ivresse des premières fois.

Tiphanie ne cherche pas à intellectualiser les sentiments et ce pour notre plus grand bonheur. Non, elle le laisse parler dans une langue simple, viscérale, parfois naïve — mais jamais creuse. À travers des images légères comme l’air, elle parvient à faire ressentir l’intensité d’un attachement qui se veut immédiat, absolu, quasi irréel. Ce traitement poétique de l’amour, entre appel charnel et idéalisation romantique, permet une lecture sensible du manque, du désir d’être emporté, arraché à la pesanteur du réel. Et c’est cette sincérité-là, dénuée de cynisme, qui touche : l’émotion est directe, sans détours.