Écrite en 2023 et peaufinée pendant trois ans, Wonderful Times est une ballade indie pop à la fois romantique et mélancolique, qui puise sa force dans la simplicité d’un piano habité et de mélodies évocatrices. Dès les premières notes, Emily Thomson et NEIL JAM3S installent une atmosphère douce-amère, où les souvenirs heureux d’une relation continuent de briller malgré la rupture. Portée par une sensibilité rare, la chanson donne à entendre ce moment suspendu où l’on choisit de ne pas oublier ce qui a compté, même si le présent ne s’y rattache plus. Un instant fragile entre nostalgie, lucidité et tendresse.

Quand les sentiments vivent dans un temps suspendu.

Dans Wonderful Times, Emily Thomson et NEIL JAM3S signent une œuvre poignante, où la vulnérabilité s’expose sans filtre. Ce qui frappe immédiatement, c’est cette façon douce-amère de poser les sentiments, presque comme s’ils glissaient entre les doigts. La chanson ne cherche pas à rejouer la douleur dans son éclat dramatique, mais à la contenir, à l’enrober d’une mélancolie retenue, un peu comme un aveu prononcé à voix basse. Il n’est pas question ici de tourner la page avec rage ou fracas, mais d’habiter un entre-deux : ce territoire suspendu entre ce qui fut heureux et ce qui ne reviendra plus. L’émotion s’insinue dans chaque respiration du morceau, sans jamais forcer, et c’est justement là qu’elle bouleverse.

Ce qui rend cette chanson si singulière, c’est cette manière de parler des sentiments en les effleurant, sans accusation ni regrets appuyés. L’artiste ne cherche ni à blâmer ni à guérir trop vite. Il y a dans l’interprétation un spleen discret, comme un écho de lucidité qui refuse de sombrer dans le cynisme. L’émotion n’est pas théâtrale, elle est humaine, fragile, intime. En choisissant de mettre en avant les souvenirs heureux, même dans la rupture, les deux voix dessinent une élégance rare, un refus de la rancœur. La mélancolie ici devient presque lumineuse, comme un refuge dans lequel l’ombre et la douceur cohabitent. C’est une chanson qui ne dit pas seulement je suis triste, mais j’accepte de ne pas oublier.