Dean DeBlois adapte sa trilogie animée culte en une fresque en prises de vues réelles portée par Mason Thames et Nico Parker. Un retour aux sources aussi spectaculaire qu’émouvant.
🎬 Dragons revient dans une version épique en prises de vues réelles signée Dean DeBlois. Un voyage initiatique visuellement bluffant, avec Mason Thames et Nico Parker. → Lire notre critique complète
Adapter une saga aussi emblématique que Dragons en prises de vues réelles relève à la fois du pari technique et du défi émotionnel. Dean DeBlois, créateur de la trilogie originale, relève le gant avec respect et ambition, tout en explorant les mêmes thématiques – l’émancipation, l’amitié, la transmission – à travers un prisme plus réaliste. Si le résultat n’invente rien, il s’appuie sur des fondations solides et une sincérité désarmante pour nous emporter à nouveau dans les cieux de Beurk.
Un film initiatique simpliste, mais efficace, porté par deux jeunes révélations
Dragons n’ambitionne pas de bouleverser les codes du film pour adolescents : il les embrasse. On y retrouve le parcours classique du héros en quête de reconnaissance, les confrontations générationnelles, les épreuves symboliques. Mason Thames, dans le rôle d’Harold, parvient toutefois à injecter une belle gravité à ce voyage intérieur. Sa performance nuancée évoque la vulnérabilité cachée derrière les masques de l’humour, et donne au personnage une densité inédite.
À ses côtés, Nico Parker, dans le rôle d’Astrid, impose une présence magnétique. Sa lecture du personnage, plus assurée que guerrière, rappelle les débuts de Zendaya : un naturel désarmant, une capacité à habiter chaque regard, et cette justesse émotionnelle rare à son âge. Le tandem fonctionne d’autant mieux que leur dynamique n’est jamais caricaturale. Astrid n’est pas un faire-valoir, mais bien un moteur narratif, celui qui pousse Harold à assumer pleinement sa différence.
Des décors somptueux et un habillage numérique de haute volée
Visuellement, Dragons impressionne. L’équipe de production menée par Dominic Watkins a reconstruit Beurk en s’inspirant des traditions vikings, tout en injectant un souffle naturaliste inspiré des paysages d’Écosse, d’Islande et des îles Féroé. Chaque détail – du bois brûlé selon la méthode japonaise shou sugi ban, aux tapisseries tissées à la main – contribue à rendre cet univers tangible, crédible, habité.
La photographie signée Bill Pope (Matrix, Le Livre de la jungle) équilibre brillamment le spectaculaire et l’intime. Les scènes de vol, filmées en IMAX, procurent un vertige grisant ; celles plus calmes, capturées en lumière naturelle, révèlent une texture émotionnelle subtile. Le réalisme des dragons, obtenus en combinant effets spéciaux de pointe et comportement animalier calqué sur des chats ou chevaux, confère à Krokmou une expressivité saisissante. On y croit, tout simplement.
Un travail d’adaptation soigné, au service de la fidélité et de la réinvention
L’un des grands mérites du film réside dans la délicatesse avec laquelle il adapte l’univers de Cressida Cowell. Dean DeBlois, déjà auteur et réalisateur des films animés, signe ici une version fidèle mais enrichie, en développant les relations humaines avec une profondeur nouvelle – notamment celle entre Harold et son père Stoïk, campé par Gerard Butler, de retour dans le rôle.
Les enjeux du récit, centrés sur le dépassement de la peur et la rupture avec les dogmes de l’enfance, gagnent en densité. Le film n’oublie pas ses racines mythologiques : l’inclusion d’éléments venus d’autres traditions et cultures (inspirées des routes vikings) donne une ampleur géopolitique et symbolique au conflit entre hommes et dragons. L’adaptation réussit là où beaucoup échouent : en ne trahissant jamais l’esprit de l’œuvre originale, tout en osant lui donner un souffle neuf.
Dragons n’est pas un reboot cynique ni une simple transposition esthétique. C’est un hommage vibrant, soigné et respectueux, qui parvient à capturer l’âme de la franchise tout en lui offrant une seconde naissance. Grâce à une direction artistique remarquable, une distribution prometteuse et une mise en scène sensible, Dean DeBlois signe un film qui parlera aussi bien aux fans de la première heure qu’à une nouvelle génération de rêveurs. Un conte initiatique aux ailes solides.
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11 juin 2025 en salle | 2h 05min | Action, Aventure, Fantastique
De Dean DeBlois |
Par Dean DeBlois
Avec Mason Thames, Gerard Butler, Nico Parker
Titre original How to Train Your Dragon
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Une réflexion sur “Dragons | Le souffle épique d’une initiation familière”