Il y a des chansons comme ça, qui déboulent sans prévenir avec un sourire franc, un éclat de lumière dans les poches, et l’envie farouche de ne pas s’excuser d’aller bien. So Good, le tout premier single solo d’Andy Tongren (le chanteur de Young Rising Sons), fait partie de celles-là. C’est une bouffée d’air dans un monde saturé de chansons tristes, un hymne à l’instant présent, à la beauté incandescente de l’éphémère. Un titre qui ne cherche pas à fuir les ténèbres, mais à les traverser en dansant. Et ce n’est pas un optimisme béat qu’il nous sert, mais une lucidité joyeuse, presque militante, portée par une écriture directe, un refrain qui claque et cette voix qui sait exactement où appuyer pour toucher juste.

Une chanson qui transforme la chute en impulsion joyeuse

Ce qui frappe dans Feels So Good, c’est cette capacité rare à suspendre le temps sans tomber dans la nostalgie plaintive. La chanson s’éloigne des amours brisés ou idéalisés pour embrasser une vérité plus simple, plus vive : celle d’un moment partagé, fragile, mais pleinement vécu. Loin des chansons d’amour aux refrains pleurnichards, Andy Tongren capture ici un quotidien illuminé, une légèreté assumée où chaque instant est un uppercut d’émotion pure. C’est une esthétique du présent, un art de savourer sans crainte de la chute, avec une pudeur qui fait mouche.

L’émotion ne s’habille pas ici de drame, mais d’élan. La joie n’est pas naïve, elle est lucide. On est dans cette bulle où l’on danse à contre-courant du tragique, où l’éphémère devient un manifeste. L’artiste réussit à montrer que l’amour, ce n’est pas forcément survivre à l’autre, mais vibrer ensemble. Une montée d’adrénaline sentimentale où l’on choisit de vivre mieux plutôt que plus. C’est une chanson qui traite les sentiments comme on traverse l’été : avec insouciance, mais sans légèreté d’âme. Un éclat rare, solaire, qui n’a rien à envier aux grandes balades lacrymales.

Le secret du bonheur selon Andy Tongren

Il se sent so good parce qu’il saisit enfin l’instant, sans projection ni peur de la chute. C’est l’euphorie brute d’un moment volé à la grisaille, une claque de lumière dans le tumulte. Il ne cherche pas à figer le bonheur, juste à le vivre pleinement, comme un sursaut de chaleur dans le froid du réel. C’est l’envie de vibrer, même brièvement, quitte à retomber – mais avec le sourire.

So Good, c’est cette sensation rare d’un vertige qu’on choisit. Une chanson qui ne cherche pas à guérir, mais à embrasser la faille, à tirer une gerbe d’étincelles de chaque chute. Andy Tongren ne reconstruit pas son passé, il construit du lien avec ce qui reste : l’urgence de vivre, la douceur d’un regard, l’écho d’un rire. Il transforme l’ombre en carburant, et ça, c’est tout sauf naïf. C’est brillant. Parce qu’au fond, si le monde explose demain, mieux vaut avoir crié « ça fait du bien » plutôt que d’avoir attendu en silence que ça passe.

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