Le 28 mai 2025, le thriller L’Ultime Braquage signé Frederik Louis Hviid débarque dans les salles françaises. Produit par Zentropa Entertainments et Kazak Productions, distribué par KMBO, ce long-métrage danois nous offre bien plus qu’un simple film de casse. Avec Gustav Giese dans le rôle du protagoniste et Reda Kateb dans celui de l’antagoniste, le film explore la psyché d’hommes au bord du gouffre, où chaque décision sonne comme un verdict. Préparez-vous à une plongée suffocante dans les zones grises de la morale, loin des artifices spectaculaires du genre.

Un antihéros tragique sous tension

Le film déconcerte dès ses premières minutes : la version française surprend, les repères classiques s’effacent. Le protagoniste – interprété par Gustav Giese – s’inscrit dans la pure tradition de l’antihéros tragique. Il lutte contre un passé lourd, des pulsions irrépressibles et des aspirations contrariées. Inspiré d’un véritable braqueur danois, son personnage n’est ni caricatural ni romantisé. Plutôt qu’un simple malfaiteur, il est décrit comme un être méthodique, structuré, dont la quête d’adrénaline devient une fuite autant qu’un accomplissement.

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Loin du clinquant hollywoodien

Contrairement à des références comme Baby Driver ou Ocean’s Twelve, L’Ultime Braquage évacue l’humour et la flamboyance musicale. Ici, pas de glamour ni de chorégraphies stylisées. Le réalisateur choisit l’épure : une ambiance sombre, presque suffocante, et une mise en scène pragmatique. La caméra reste souvent au plus près des visages, accentuant le ressenti d’oppression. Même les scènes d’action – comme l’attaque du fourgon tournée en plan-séquence fixe – refusent la spectaculaire gratuité. Le but n’est pas de séduire, mais de confronter.

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Un film d’âme plus que d’action

Ce qui frappe, c’est l’écart entre la promesse d’un film de braquage et la réalité : ici, le casse occupe une place marginale. L’essentiel se joue dans la préparation, les états d’âme, les remords, et surtout dans l’après. Comment vivre avec le poids du crime, la peur d’être pris, la trahison qui rôde ? Le réalisateur Frederik Louis Hviid, déjà remarqué pour Shorta, poursuit son travail sur les tensions intimes et sociales. Il dirige avec justesse des acteurs d’une sobriété remarquable, dans un cadre où même les silences prennent du relief.

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Une esthétique sensorielle au service du malaise

Quelques cadrages surprennent, réveillent l’œil du spectateur. L’ambiance sonore, elle, sculpte un décor invisible, mais oppressant. À travers ses choix radicaux, le réalisateur privilégie une approche sensorielle : un tarmac de nuit, des drones simulant les phares ennemis, ou encore une scène entière filmée depuis l’intérieur d’un véhicule figé. Chaque plan devient une tension, un piège, un vertige. Ces dispositifs donnent corps à l’imaginaire du spectateur, qui n’est jamais pris pour un consommateur passif, mais pour un témoin complice de la descente aux enfers.

Un thriller sombre et psychologique qui s’éloigne des films de casse traditionnels pour explorer les tourments intérieurs de son antihéros. Loin de l’humour et du rythme effréné de Baby Driver ou Ocean’s Twelve, il mise sur une ambiance pesante et introspective, où chaque choix résonne plus fort que l’action elle-même. L’Ultime Braquage n’est pas un film de genre, c’est un voyage au fond de l’âme humaine, où la peur, la solitude et le besoin de reconnaissance s’entrechoquent jusqu’à l’explosion.

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28 mai 2025 en salle | 1h 50min | Action, Thriller
De Frederik Louis Hviid | 
Par Anders Frithiof August
Avec Gustav Dyekjaer Giese, Reda Kateb, Amanda Collin
Titre original De Lydløse