Il est des groupes qui ne crient jamais plus fort que leurs silences, et Petite-Vallée en fait partie. Avec une élégance discrète et une sensibilité à fleur de peau, le quatuor revient nous toucher en plein cœur avec En silence, un titre qui suspend le temps et nous rappelle que les plus grandes émotions se murmurent. À l’heure où tout s’agite et se surexpose, leur musique, elle, prend le contre-pied. Elle s’écoute comme une confidence à demi-voix, un souffle chargé de souvenirs, d’instants suspendus et de cette beauté fragile qui échappe à ceux qui ne savent plus prendre le temps.

Petite-Vallée, c’est bien plus qu’un groupe, c’est la rencontre de quatre artisans de l’émotion, chacun riche d’un parcours remarquable. Yoann Marra, voix vibrante et auteur-compositeur, a prêté son talent à des artistes comme Adé et Hindi Zahra, façonnant des univers sensibles et habités. Martin Lefebvre, claviériste recherché, s’illustre aux côtés de Julien Doré, Serpent ou encore Radio Elvis, apportant cette touche de profondeur et de lyrisme qui fait sa signature. À la basse, Pierre Elgrishi imprime son groove élégant, fort de collaborations prestigieuses avec Clara Luciani, Nach, Gaël Faure ou Desmond Myers. Enfin, Colin Russeil, dernier à rejoindre l’aventure, n’est autre que le batteur discret, mais essentiel d’Étienne Daho et Vanessa Paradis, apportant sa maîtrise du rythme et son sens aigu de la nuance. Ensemble, ils forment une constellation de talents, tissant des chansons où chaque note est pensée comme une respiration, chaque mot comme un écho du cœur. | Découvrir plus sur le groupe

Découvrez le nouveau titre En silence et entrez dans l’univers intimiste de Petite-Vallée

Dans En silence, Petite-Vallée explore avec une délicatesse désarmante cette lutte intérieure où les émotions, longtemps retenues, finissent par déborder sans prévenir. La chanson installe un décor presque suspendu, où l’introspection devient un terrain accidenté, chargé des écorchures du passé. Ici, les émotions ne sont jamais frontalement assénées : elles s’invitent avec pudeur, dans des éclats à peine perceptibles, comme une lumière douce perçant à travers un rideau de brume. Il y a cette manière très singulière de traiter l’intime, en l’effleurant plutôt qu’en l’exposant, rappelant que certains tourments se vivent plus qu’ils ne s’expliquent. La mélancolie affleure dans chaque détour du texte, tissée d’une conscience aiguë du temps qui s’effrite et des instants fugaces où l’on croit frôler l’apaisement.

Un peu comme les solos de Flo dans les derniers albums de Kyo, il y a de la mélancolie et nourrit d’un spleen que nul ne peut comprendre sans devoir faire l’expérience. Une musique empirique qui ne laisse personne indemne, mais la beauté parfois se cache dans l’amertume d’un souvenir, qui peu à peu devient aussi précieux que les meilleurs moments de notre vie.

Dire des mots forts sans jamais user de la violence du langage ou du ton

Ce qui surprend, c’est cette capacité à peindre le tumulte intérieur sans jamais élever la voix, en laissant les silences résonner plus fort que les mots. Le monde que Petite-Vallée dévoile est celui des retenues élégantes, des feux qui couvent sous la cendre, loin des démonstrations tapageuses.

La chanson devient alors un miroir de cette réalité souvent tue : l’humain, dans sa quête de sens, vacille entre l’envie de tout livrer et la peur de se découvrir trop vulnérable. Et derrière cette retenue se dessine une vision du monde empreinte de nostalgie — celle des choses simples et belles que l’on n’a pas sues dire à temps. Une lucidité douce-amère sur ce qui nous échappe de ces moments où l’on préfère s’isoler plutôt que d’affronter l’éclat brûlant d’une émotion trop pure pour être contenue.

Sortie le 21 Mai 2025 – Produit par le groupe et mixé par Sam Cohen ( Kevin Morby, Curtis Harding…)