Avec I Quit for Summer, LACES — alias Jessica Vaughn, figure incontournable de l’alt-pop et véritable artisan de l’industrie musicale queer — signe un coup de maître aussi insolent qu’élégant. Connue pour ses compositions taillées sur-mesure pour des séries cultes comme Grey’s Anatomy ou Lucifer, elle revient ici avec un hymne générationnel à la fois désinvolte et chargé de lucidité. Inspirée par la scène culte d’Office Space, cette échappée pop, légère en apparence, mais redoutablement acide, résonne comme un manifeste contre la tyrannie du « métro-boulot-déprime ». Portée par une production solaire signée Dresage, cette ultime salve avant la sortie de son EP WORK en juin, sonne comme un appel vibrant à lâcher prise… ou à tout envoyer valser, un verre à la main et l’ironie en étendard.

Une prise de conscience douce et amère, sur une prod Pop efficace

Avec I Quit for Summer, LACES capte à merveille ce vertige moderne où l’on étouffe sous le poids des compromis et des obligations. La chanson prend la forme d’un cri du cœur faussement léger, une sorte de démission joyeusement désabusée face à l’injonction d’une productivité sans âme. Derrière le vernis estival et les airs enjoués, c’est bien une mélancolie lucide qui s’invite : celle du temps qui file pendant qu’on attend le fameux « après » qui ne vient jamais. Ce n’est pas seulement l’envie de vacances, c’est le besoin viscéral de réapprendre à exister en dehors des cases qu’on nous impose.

Ce titre réussit à sublimer le chaos intérieur avec une forme d’ironie libératrice. LACES y déploie une esthétique du « tant pis », où l’on embrasse l’imperfection et l’échec avec panache. Quitter pour l’été devient ici un acte de résistance poétique : refuser de se laisser consumer par l’attente du week-end ou d’un bonheur différé. C’est une prise de conscience douce-amère, un éclat de lucidité sur la vanité du quotidien réglé à la minute près. Et dans cette fuite en avant en apparence frivole, résonne finalement un appel à retrouver le goût simple du présent, avec cette touche nostalgique d’un été où l’on s’autorise enfin à respirer.

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Chanson entendue dans Lucifer S05b E9 ending song