Avec T/R/A/P/P/E/D, focus track de l’album Redefined sorti le 14 mars 2025, Dead Rabbitts, Escape the Fate et Judge & Jury signent une œuvre cathartique et viscérale. Ce morceau incarne à lui seul la lutte intérieure contre les chaînes invisibles qui nous paralysent. Fondé en 2011, Dead Rabbitts est le projet metalcore de Craig Mabbitt, chanteur emblématique d’Escape the Fate. Entouré d’Alex Torres (ex-Eyes Set To Kill) et de TJ Bell, il revient ici aux sources de son art, mêlant les sonorités metal tranchantes à des touches électroniques raffinées. Avec Judge & Jury, artisans de collaborations percutantes, cette union accouche d’un hymne poignant à la résilience et à l’affranchissement de nos propres démons.

Une Collaboration Puissante pour un Cri de Délivrance

Avec T/R/A/P/P/E/D, ces maîtres du Metal et Alt Rock tissent une fresque émotionnelle d’une rare intensité, où l’enfermement intérieur devient une cathédrale des failles humaines. Ici, l’émotion n’est pas simplement racontée : elle est incarnée, palpable, presque viscérale. Chaque mot résonne comme l’écho d’un combat silencieux, où le poids de l’existence s’abat sur le corps immobile, métaphore d’une humanité figée face à ses propres chaînes mentales. Mais sous cette chape de plomb, c’est bien la quête de lumière qui s’esquisse. Le monde extérieur continue sa course, indifférent, et dans ce contraste brutal se dessine une vision singulière : celle d’un être suspendu entre l’appel du sursaut et la douce torpeur d’une résignation familière.

Ce qui frappe, c’est cette manière quasi-sacrée de représenter l’échec et la lutte, comme si chaque fragilité devenait une relique, chaque doute un miroir tendu vers l’âme humaine. L’invocation finale de la prière de la sérénité agit ici comme un rituel, un appel à une transcendance accessible dans l’acceptation de ses propres limites. La chanson érige alors la vulnérabilité en force poétique, donnant au chaos intérieur des allures de tragédie sacrée.

On ne sort pas indemne de cette écoute : c’est une plongée en pleine lumière noire, là où les ombres révèlent paradoxalement la plus belle part de notre humanité. Une œuvre miroir, frontale, où l’autre n’est plus l’ennemi, mais le reflet de nos propres démons.

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