The Corrupted Hearts, c’est l’histoire d’une seconde vie portée par des guitares rugissantes et des blessures assumées. Originaire de Columbus, Ohio, le trio emmené par Bradley Schultz renaît après une longue parenthèse. En 2022, Bradley range sa carrière de chef d’entreprise pour reprendre la guitare et terminer l’album laissé en suspens depuis 2011. Avec Jeff Sionnach à la basse et Isaiah Haynes à la batterie, le groupe signe des titres vibrants et intenses, à l’image de Broken Slinky, où les émotions brutes s’enlacent à des mélodies entêtantes. C’est fragile, puissant, et résolument vivant.
Du Rock et une lucidité sur la vie qui ne laisse personne indemne !
Avec une crudité presque enfantine, « Broken Slinky » utilise l’image d’un jouet brisé pour mettre en scène l’usure des relations toxiques et la mécanique implacable des blessures émotionnelles. Ici, les sentiments ne sont pas traités avec des métaphores grandiloquentes ou des envolées lyriques, mais au travers d’un objet du quotidien, fragile et déformé, qui symbolise l’incapacité à retrouver sa forme d’origine après les chocs. Cette simplicité apparente agit comme un miroir déformant : sous le vernis d’un désintérêt affiché, perce une mélancolie presque résignée. C’est une chanson qui ne crie pas sa douleur, mais qui l’observe avec détachement, comme on regarde un objet cassé qu’on n’a plus la force de réparer. Et dans ce regard distant, il y a toute l’amertume de ceux qui ont aimé sans jamais parvenir à recoller les morceaux.
Ce titre ne propose pas la rédemption, il constate. La vie y est perçue comme une suite de tensions et de relâchements, où les êtres, à force de plier, finissent par se tordre irrémédiablement. Il y a là une manière presque clinique de traiter les émotions : sans pathos, mais avec cette précision froide qui fait plus mal qu’un cri. Derrière la façade de détachement, c’est la difficulté d’être en paix avec ses propres pensées qui transparaît. Le véritable enjeu n’est plus de réparer l’autre, mais de s’entendre à nouveau soi-même, de retrouver cette voix intérieure noyée dans le tumulte des blessures partagées. Et c’est peut-être là la plus cruelle des vérités : certaines choses, certains êtres, sont faits pour rester cassés. Et il faut apprendre à marcher à côté sans trébucher sur les débris.
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